Yémen : L'enregistrement des réfugiés va commencer
Yémen : L'enregistrement des réfugiés va commencer
Le gouvernement du Yémen et l'UNHCR vont débuter une très importante opération d'enregistrement des milliers de réfugiés au Yémen, la plupart d'entre eux sont originaires de Somalie. Les autorités yéménites ont donné leur accord dimanche pour commencer l'enregistrement des réfugiés dans 6 centres nouvellement créés à travers le pays - cette opération sera la première depuis le dernier enregistrement en juin 2003. L'enregistrement devrait commencer la semaine prochaine dans la capitale Sana'a avant de s'étendre aux autres régions du pays. Chacun des six centres deviendra un centre permanent d'enregistrement.
La situation du Yémen dans le Golfe d'Aden a transformé le pays en premier port d'arrivée pour de nombreux Somaliens fuyant le désastre dans leur pays. Des milliers de personnes traversent le Golfe chaque année, beaucoup d'entre eux sont embarqués sur des embarcations de fortune par des passeurs. Des centaines périssent dans cette aventure, incitant le Haut Commissaire pour les réfugiés, Ant*nio Guterres en 2005, à lancer un appel pour une action internationale concernant les racines du problème.
Les autorités yéménites offrent automatiquement le statut de réfugié (prima facie) aux citoyens somaliens arrivant au Yémen. Fin octobre, il y avait quelque 79 000 réfugiés enregistrés par l'UNHCR au Yémen, plus de 68 000 d'entre eux venant de Somalie. La plupart des Somaliens vivent dans des zones urbaines, par ailleurs 7 500 d'entre eux se trouvent dans le camp de Kharaz, dans le sud du pays.
Notre personnel à Sana'a rapporte également que des dizaines de réfugiés somaliens ont manifesté devant les locaux de l'UNHCR dans la capitale yéménite la semaine dernière. Lundi quelque 300 personnes se trouvaient devant la porte du bâtiment, beaucoup demandaient une réinstallation dans un pays tiers. Nous avons engagé un dialogue avec ces réfugiés de façon à clarifier quelques principes concernant la réinstallation, une procédure qui consiste à trouver un pays d'accueil pour les réfugiés autre que leur premier pays d'asile, dans le cas présent, le Yémen.
Bien que la réinstallation soit une solution pour certains réfugiés, les possibilités de réinstallation sont peu nombreuses et ne bénéficient qu'à un petit nombre de cas particulièrement vulnérables, par exemple, si les réfugiés courent toujours un risque ou ont de graves difficultés à s'intégrer dans le pays où ils ont d'abord trouvé asile. L'UNHCR travaille étroitement avec des pays qui peuvent éventuellement envisager la réinstallation de réfugiés, mais à chaque fois, la décision finale est toujours laissée à la discrétion de ces pays. Alors que les Etats sont obligés par la Convention de 1951 à accepter des demandeurs d'asile et des réfugiés, aucune obligation ne leur est faite pour la réinstallation de réfugiés.
L'UNHCR souhaite souligner la coopération exemplaire des autorités yéménites pour gérer les problèmes des réfugiés. Le Yémen est l'un des quelques pays de la région à avoir signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et s'est montré très généreux en recevant les réfugiés.