Tchad : préoccupation du HCR au sujet de la violence dans les camps à l'est du pays
Tchad : préoccupation du HCR au sujet de la violence dans les camps à l'est du pays
L'UNHCR est extrêmement préoccupé par la violence qui a sévi dans les camps à l'est du Tchad au début de cette semaine et qui a entraîné le décès de quatre personnes. La situation dans les camps est redevenue calme.
Des heurts sont apparus dans le camp de réfugié de Goz Amer mercredi, ce qui a entraîné le décès de trois réfugiés et d'un gendarme. Plusieurs personnes ont été blessées, dont deux réfugiés, deux travailleurs humanitaires d'ONG partenaires de l'UNHCR et un gendarme tchadien. Les heurts ont été déclenchés suite à l'arrestation mardi de réfugiés dont on a dit qu'ils vendaient des bâches en plastique reçues à titre humanitaire sur le marché local à l'intérieur du camp. Des gendarmes tchadiens, responsables de la sécurité des 12 camps de réfugiés à l'est du Tchad, ont tenté d'interdire cette vente et ont arrêté trois réfugiés.
En guise de protestation contre ces arrestations à Goz Amer mardi, un groupe de réfugiés du camp a tiré sur un centre communautaire mercredi matin dans le village voisin de Koukou Angarana, provoquant d'autres affrontements avec les gendarmes locaux et entraînant des décès. Les équipes de l'UNHCR et les ONG partenaires n'ont pu quitter le camp vers Koukou Angarana et Goz Beida qu'après que la situation se soit stabilisée.
L'UNHCR a dépêché une équipe mercredi à son bureau de Koukou Angarana pour évaluer la situation et tenir des discussions avec les leaders réfugiés et les autorités locales. Le camp de Goz Amer, situé à 217 km au sud d'Abéché, a ouvert en avril 2004 et abrite actuellement plus de 20 000 réfugiés. La situation était calme au cours des derniers mois dans ce camp et dans la région.
Ces incidents ont suivi d'autres affrontements violents qui ont surgi mardi dans le camp de Iridimi, au nord. Un groupe de réfugiés armés de bâtons et de pierres a entraîné l'évacuation des personnels de l'UNHCR et des employés des ONG du camp de Iridimi, à 240 km au nord d'Abéché. Les réfugiés protestaient contre le nouvel enregistrement de toutes les personnes dans le camp. L'UNHCR recense les personnes se trouvant dans les camps pour y déterminer le nombre exact de réfugiés, et ainsi assurer qu'une assistance appropriée soit destinée en propre aux réfugiés. Trois réfugiés ont été gravement blessés lors de ces affrontements avec la police et ont dû être hospitalisés à N'Djamena. 5 employés de l'UNHCR ainsi que 2 employés des ONG ont été légèrement blessés. Pour des raisons de sécurité, les travailleurs humanitaires ont été évacués des camps de Touloum, Mile et Kounoungo.
Le calme est revenu dans les camps et l'UNHCR continue de rencontrer les autorités locales et nationales au Tchad dans le but d'apaiser les tensions.
L'UNHCR est responsable de la protection et de l'assistance de plus de 210 000 réfugiés du Darfour dans les 12 camps à l'est du Tchad. Les réfugiés sont arrivés en 2003-2004 après avoir fui les attaques des milices janjawid sévissant au Darfour.