Le HCR en appelle à Djibouti pour s'entretenir avec trois demandeurs d'asile éthiopiens
Le HCR en appelle à Djibouti pour s'entretenir avec trois demandeurs d'asile éthiopiens
GENEVE, 15 juillet (UNHCR) - Le Haut Commissaire assistant Kamel Morjane a réitéré l'appel de l'UNHCR pour pouvoir s'entretenir avec trois soldats de l'armée de l'air éthiopienne, qui ont fui vers Djibouti début juin, mais il est à craindre qu'ils aient déjà été forcés de rentrer en Ethiopie contre leur gré.
Les trois Ethiopiens - deux pilotes et un technicien - auraient fui avec un hélicoptère militaire vers la République de Djibouti voisine, autour du 10 juin.
Après avoir appris leur fuite la troisième semaine de juin, le bureau de l'UNHCR à Djibouti a envoyé une première note verbale au gouvernement le 26 juin en demandant la possibilité de s'entretenir avec trois Ethiopiens pour déterminer s'ils voulaient demander l'asile.
Cette première lettre étant restée sans réponse, une deuxième lettre a été envoyée le 30 juin par le directeur de la région Afrique à l'UNHCR demandant « de pouvoir s'entretenir avec trois demandeurs d'asile éthiopiens pour vérifier s'ils peuvent bénéficier de la protection internationale ».
En même temps, l'agence pour les réfugiés a cherché à établir plusieurs contacts directs avec les autorités - dont des réunions hier, pour obtenir des éclaircissements sur ce qui a pu arriver à ces personnes. Pendant ce temps, il y a eu des informations contradictoires sur leur sort, des hauts fonctionnaires disant qu'ils sont rentrés en Ethiopie et d'autres rapportant qu'au moins deux de ces hommes sur les trois sont toujours à Djibouti.
Cette semaine, le Haut Commissaire assistant a envoyé une lettre au Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti, Mahamoud Ali Youssouf, exprimant « la profonde préoccupation » de l'UNHCR sur le sort de ces trois Ethiopiens.
« Je voudrais réitérer la profonde préoccupation de l'UNHCR concernant la situation de ces trois pilotes éthiopiens, qui auraient pu avoir l'intention de demander l'asile à Djibouti où ils sont récemment arrivés », dit Kamel Morjane dans sa lettre au gouvernement. « Je suis très préoccupé de voir que l'UNHCR n'a toujours pas obtenu de réponse claire, concernant ces demandeurs d'asile. J'apprécierais grandement votre aide sur cette question, car il est essentiel que l'UNHCR, en collaboration avec le gouvernement de Djibouti, puisse trouver une solution appropriée conformément à la législation internationale sur les réfugiés ».
Le porte-parole de l'UNHCR Ron Redmond a indiqué aux journalistes à Genève ce vendredi : « En dépit d'indications précédemment fournies par quelques officiels du gouvernement selon lesquelles l'UNHCR pourrait rencontrer les Ethiopiens, nous ne les avons toujours pas vus et sommes inquiets chaque jour davantage sur l'éventualité d'une expulsion en Ethiopie contre leur gré. »
Le principe du non-refoulement est établi par la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, dont Djibouti est signataire. La Convention interdit clairement l'expulsion ou le retour forcé d'un(e) réfugié(e) vers un pays où sa vie ou sa liberté peuvent être menacées en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social particulier ou de son opinion politique. Le principe du non-refoulement s'applique par définition à toute personne demandant l'asile, au cours de l'examen approfondi de sa demande du statut de réfugié.
« Etant données les relations durables et positives de l'UNHCR avec le gouvernement de Djibouti, l'agence formule l'espoir d'une réponse immédiate du gouvernement à la demande urgente de Kamel Morjane », rapporte Ron Redmond.
Huit autres militaires de l'armée de l'air éthiopienne ont fui en Bélarus début juin. Ils sont actuellement demandeurs d'asile dans ce pays.