Retour de la sécurité au Darfour : des réfugiés sont rapatriés par avion
Retour de la sécurité au Darfour : des réfugiés sont rapatriés par avion
SUD-DARFOUR, Soudan – Hamila a six enfants et elle avait fui l'insécurité au Darfour il y a dix ans, en quête de sécurité dans la République centrafricaine (RCA) voisine.
Cette semaine, elle comptait parmi plus de 230 anciens réfugiés rapatriés chez eux par avion depuis un camp de réfugiés situé près de Bambari. Le transport a été organisé par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
« Je suis très heureuse de pouvoir retourner au Soudan, surtout pour mes enfants », a déclaré Hamila, qui a eu quatre autres enfants en exil. « Même si nous sommes confrontés à des défis, nous serons au moins dans notre pays d'origine, parmi nos proches. »
Le HCR a commencé cette semaine le rapatriement librement consenti de réfugiés soudanais depuis le camp de réfugiés de Bambari, en République centrafricaine.
Les rapatriements par avion ont commencé le 12 décembre. D'ici la fin de l'année, 66 vols affrétés par le HCR devraient ramener quelque 1 500 réfugiés chez eux.
Près de 3 500 réfugiés avaient fui le Sud-Darfour et avaient trouvé refuge en RCA en 2007 pendant le conflit entre les forces soudanaises et des groupes armés. Les réfugiés étaient accueillis dans le camp de Pladama Ouaka près de Bambari, une ville de 40 000 personnes localisée au bord de la rivière Ouaka.
Fin novembre, des réfugiés ont exprimé leur intention de rentrer chez eux. Cette décision fait suite à une amélioration de la situation sécuritaire et au désarmement des groupes armés au Darfour.
« Je suis très heureuse d'avoir la chance de rentrer, surtout pour mes enfants. Même si nous sommes confrontés à des défis, nous serons au moins dans notre pays d'origine, parmi nos proches. »
Les réfugiés rapatriés sont actuellement hébergés dans un centre de transit à Nyala, la capitale de l'État du Sud-Darfour et retourneront ensuite dans leurs villages d'origine à Dafag (Sud-Darfour) - à environ 350 kilomètres de Nyala.
Le HCR travaille avec les gouvernements du Soudan et de la RCA pour venir en aide aux rapatriés en assurant le transport aérien et terrestre ainsi qu’en leur distribuant des colis d’aide au retour. Les réfugiés rapatriés se verront également allouer des terrains.
« Nous travaillons avec les autorités gouvernementales et d'autres partenaires pour améliorer les services dans la zone de retour », a déclaré aujourd'hui le porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d'un point de presse à Genève.
« Le Soudan s'est engagé à garantir les normes internationales régissant le retour des réfugiés - y compris l'amnistie - ainsi qu’à permettre au HCR d’effectuer le suivi des retours », a-t-il ajouté.
La guerre dans la région soudanaise du Darfour avait éclaté en février 2003, lorsque des groupes rebelles ont commencé à se retourner contre le gouvernement du Soudan. Le conflit qui a suivi a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et en a déraciné des millions d'autres au Soudan et au-delà de ses frontières.
Ces dernières années, un nombre croissant de réfugiés et de déplacés internes sont rentrés spontanément au Sud-Darfour, a indiqué Babar Baloch aux journalistes du Palais des Nations.
« Cela s'explique notamment par l'amélioration progressive de la sécurité, grâce à la signature d'accords de paix entre les responsables de certains groupes armés, ainsi qu'aux efforts de la mission de maintien de la paix dirigée par la force hybride ONU-Union africaine. »
Environ deux millions de personnes sont actuellement déplacées internes et plus de 650 000 réfugiés soudanais vivent dans les pays voisins, dont le Tchad et le Soudan du Sud.
De nombreuses régions du Sud-Darfour sont également devenues plus accueillantes pour les rapatriés, en raison du nombre croissant d'initiatives pour le relèvement rapide et le développement.