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Refugee Food Festival : les convives européens en redemandent

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Refugee Food Festival : les convives européens en redemandent

Pour sa deuxième édition, le festival a pris une dimension européenne, avec plus de 10 000 repas servis en 15 jours dans 13 villes de six pays.
7 Juillet 2017 Egalement disponible ici :
Les chefs réfugiés et leurs homologues italiens dans la cuisine du restaurant Eataly à Rome pendant le Refugee Food Festival 2017.

L’édition 2017 du Refugee Food Festival s’est terminée vendredi dernier par un menu composé de plats africains savoureux servis à Florence. Des milliers de clients ont été accueillis pendant 15 jours dans 84 restaurants de 13 villes européennes.


En Grèce, en France, en Espagne, en Italie, en Belgique et aux Pays-Bas, des restaurants ont ouvert leurs cuisines à 80 chefs réfugiés de 25 nationalités différentes, leur donnant ainsi l’opportunité de présenter leurs talents et de partager leur culture culinaire.

Le 15 juin dernier, le cuisinier syrien Mohammad Elkhaldi a revêtu son tablier de chef pour lancer l’édition 2017 du festival au restaurant Le Substrat tenu par le chef médaillé français Hubert Vergoin, à Lyon, capitale française de la gastronomie.

Les derniers plats ont été servis le 30 juin au restaurant Ethnos, dans le quartier Borgo San Lorenzo de Florence, où le chef éthiopien Unatu Tagi et le chef étoilé Michelin Marco Stabile ont exercé leurs talents de cuisiniers.

Au total, plus de 10 000 clients se sont régalés de plats aux couleurs de la Syrie, de l’Afghanistan, de l’Iraq, de la Somalie et du Cameroun, dans des lieux allant de restaurants  chics à des bistrots et snacks vendant de la nourriture à emporter. Il y en avait pour tous les goûts, des cocktails aux glaces en passant par les menus gastronomiques à cinq plats.

L’initiative née en France a débuté l’année dernière dans le cadre d’un partenariat entre l’ONG Food Sweet Food et le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, avec le soutien de partenaires, de bénévoles, d’autorités locales et d’entreprises privées.

« Pour moi, l’un des moments forts a été de voir le sourire illuminer le visage des chefs lorsqu’ils répondaient aux questions des clients ».

Après le succès des événements qui se sont déroulés l’année dernière à Paris et à Strasbourg, pour sa deuxième édition le festival s’est étendu à d’autres villes européennes et des discussions sont en cours concernant l’organisation du Refugee Food Festival dans des villes aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil et en Australie l’année prochaine.

L’un des organisateurs, Louis Martin, co-fondateur du Food Sweet Food avec Marine Mandrila, a déclaré que le festival était terminé pour cette année mais que le projet n’en était qu’à ses débuts. « Il y a beaucoup à faire, à commencer par le suivi de l’intégration professionnelle des chefs », a-t-il affirmé.

Voici quelques grands moments de l’édition 2017 du Refugee Food Festival:

A Athènes, les cinq restaurants participant affichaient complet plusieurs jours à l’avance, avec environ 1 500 réservations. Après deux soirées bien remplies, le propriétaire de l’un des restaurants, Vassinelas, a décidé de prolonger le festival d’une soirée pour permettre à davantage de clients de profiter du menu à 5 plats préparés par Hassan Hassan, réfugié originaire de Somalie.

« Les réfugiés sont des personnes qui ont des compétences et des talents et il est essentiel qu’ils aient l’opportunité d’exploiter leur potentiel », a indiqué le propriétaire Thanassis Vassilenas.

Philippe Leclerc, Représentant du HCR en Grèce, a déclaré : « Le Refugee Food Festival a été une véritable révélation pour les réfugiés ainsi que pour les restaurateurs d’Athènes et les chefs qui les ont accueillis ».

A Madrid, les neuf restaurants qui participaient au festival ont affiché complet pendant toute la semaine.

« J’ai trouvé cette initiative formidable. Je pense que l’Espagne a besoin de ce type d’événements pour soutenir les réfugiés », a déclaré Banafsheh Farhang, le propriétaire de l’un des restaurants participant, Banibanoo.

Natalia Diaz, co-organisatrice de la partie madrilène du festival, a déclaré: « Pour moi, l’un des moments forts a été de voir le sourire illuminer le visage des chefs lorsqu’ils répondaient aux questions des clients qui étaient sincèrement intéressés par leur cuisine ».

A Amsterdam, le moment fort du festival a eu lieu au restaurant De Balie qui fait aussi cinéma. Mohammed Haj Kasem, un architecte qui a appris à cuisiner avec sa mère, a servi des plats syriens. « Je ne suis pas un chef qualifié mais j’adore cuisiner », a-t-il confié. « Ma mère m’a tout appris ».

Le sous-chef du restaurant De Balie, Luis Duarte Borges, a déclaré : « C’est un plaisir d’avoir Mohammed ici avec nous. Nous partageons notre cuisine, il fait ses préparations et je suis certain que tout le monde va adorer ».

A Bruxelles, le barman syrien Elias Edlbi Bittar a surpris les clients avec ses cocktails à base d’épices syriennes au restaurant Chez Richard. Dans le restaurant branché Henri, les clients, parfois fonctionnaires de la Commission européenne, ont apprécié la cuisine iraquienne préparé par le chef réfugié Amer Mohsen.

« Aucun de nous ne décide du lieu de sa naissance et il est fondamental de ne pas oublier les valeurs de l’accueil et de l’intégration ».

A Paris, lors de l’événement de clôture de la programmation parisienne du festival, au Grand Marché de Stalingrad sur le Canal Saint-Martin, Susanna Kilani, réfugiée syrienne, a donné une touche moyen-orientale aux glaces du fameux glacier parisien Geronimi en ajoutant des pistaches et du baklava.

A Bordeaux, le festival s’est terminé par un pique nique géant pour l’Aïd al-Fitr, la célébration marquant la fin du mois saint du ramadan, le jeun musulman, avec des fallafels de Syrie, des douceurs du Maghreb, des gâteaux d’Afghanistan et des gâteaux au chocolat français.

A Lille, les clients ont pu s’essayer à la cuisine du Surinam au restaurant Le Cirque. Le restaurant affichait complet plusieurs jours à l’avance.

A Marseille, le chef Khanjee Tarakhil a servi des plats traditionnels afghans à base de riz, poulet, aubergines, carottes, raisins grillés, cumin et yaourt au restaurant Les Grandes Tables de la Friche. Le restaurant affichait complet dès 13 heures le premier jour et les clients déçus ont pu revenir le lendemain pour tester encore d’autres spécialités afghanes.

En Italie, des chefs réfugiés ont cuisiné et participé à des événements culinaires pendant trois jours, y compris des émissions de cuisine dans les épiceries fines Eataly à Rome, Milan et Bari.

A Milan, la chef étoilée Michelin Viviana Varese et un chef éthiopien ont exploré ensemble la cuisine éthiopienne.

« Aucun de nous ne décide du lieu de sa naissance et il est fondamental de ne pas oublier les valeurs de l’accueil et de l’intégration, qui sont des valeurs stratégiques pour construire l’avenir de notre société », a déclaré Oscar Farinetti, le fondateur de la chaine Eataly.

Avec des informations supplémentaires fournies par Céline Schmitt à Paris, Edelmira Campos à Madrid, Evanthia Savvapoulou à Athènes, Roxanne Koenis à Amsterdam et Vanessa Saenen à Bruxelles.