Zakia Khudadadi remporte le bronze, première médaille historique pour l'équipe paralympique des réfugiés

Zakia a battu la Turque Nurcihan Ekinci, revenant à la charge dans les 60 dernières secondes pour marquer plusieurs points et s'assurer une médaille historique. Elle a ensuite déclaré : « Je suis très, très heureuse parce qu'aujourd'hui, c'est le rêve de ma vie qui se réalise. Cela représente énormément pour moi. Cette médaille est dédiée aux réfugiés du monde entier ».

Plus tôt dans la journée, Zakia avait remporté son premier match en s'imposant 21 à 11 face à la Cubaine Lilisbet Rodriguez Rivero. Elle a ensuite été battue de justesse 4-3 par la future médaillée d'argent, l'Ouzbèke Ziyodakhon Isakova, dans un quart de finale serré, avant de remporter une victoire 9-1 dans son dernier match contre Ekinci pour gagner la médaille de bronze.

Zakia Khudadadi avait fait la une des journaux après avoir fui son pays, au péril de sa vie, quelques jours avant les Jeux de Tokyo 2020. Depuis, elle vit en France.

Championne d'Europe en 2023 dans la catégorie des 47 kg, Zakia Khudadadi avait de grands espoirs de remporter une médaille aux Jeux dans son nouveau pays, et a rapidement conquis les spectateurs du Grand Palais qui l'ont encouragée à chacun de ses combats.

Après sa victoire, Andrew Parsons, président du Comité international paralympique (CIP), a déclaré : « Félicitations Zakia, pour la toute première médaille de l'équipe paralympique des réfugiés ! Je suis très fier de vous, cette médaille est la vôtre ».

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a remis les médailles aux athlètes vainqueurs, dont Zakia Khudadadi, lors de la cérémonie de remise des médailles. « Je suis profondément ému ce soir. Cette victoire historique de l'équipe paralympique des réfugiés symbolise la force, la détermination et le courage de Zakia et de ses camarades réfugiés », a déclaré Filippo Grandi.

« En montant sur le podium ce soir, elle se fait la représentante de 120 millions de personnes déplacées de force à travers le monde. Zakia est un exemple pour nous tous. Malgré les difficultés qu'elle a rencontrées, elle est devenue médaillée paralympique, atteignant ainsi le plus haut niveau de réussite sportive. La nuit lui appartient ! »

C'est la troisième fois que l'équipe paralympique des réfugiés participe aux Jeux. La première équipe, composée de seulement deux athlètes réfugiés, avait participé aux Jeux paralympiques de Rio en 2016. L'équipe est passée à six membres pour Tokyo 2020. À Paris, les huit athlètes réfugiés et les deux guides de course concourent dans six des 22 disciplines : para-athlétisme, para-haltérophilie, para-tennis de table, para-taekwondo, para-triathlon et escrime en fauteuil roulant.

Militante des droits des femmes

« Cette équipe est composée d'athlètes qui ont tous une histoire différente », a rappelé Zakia Khudadadi avant le début des Jeux. « Nous avons traversé beaucoup d'épreuves, mais nous sommes là pour gagner. Faire partie de cette équipe est un privilège, et mon objectif est de montrer à quel point les femmes peuvent être fortes. Je veux inciter d'autres filles et femmes à pratiquer un sport et à viser les Jeux. »

L'athlète, qui parle couramment le français, a déclaré qu'elle avait l'impression de concourir devant son public à Paris. Elle est une grande militante pour les droits des femmes.

« Mon principal objectif en pratiquant ce sport a toujours été d'inspirer d'autres filles, en leur montrant qu'elles peuvent exceller dans le sport et qu'elles ne doivent jamais avoir peur d'y prendre part », a-t-elle expliqué.

Avant son combat victorieux, Zakia Khudadadi a décrit le simple fait de pouvoir participer aux Jeux comme « un rêve ».

« J'ai un handicap depuis l'enfance et il n'a pas toujours été facile de faire face à une société qui ne m'acceptait pas », a-t-elle confié à propos de son enfance passée avec un seul bras valide. « Je voulais prouver que si l'on veut vraiment quelque chose, on peut y arriver. »