Le HCR exhorte la République centrafricaine autoriser le droit de vote pour les réfugiés
Le HCR exhorte la République centrafricaine autoriser le droit de vote pour les réfugiés
En République centrafricaine (RCA), le HCR et ses partenaires sont alarmés par la récente décision du gouvernement intérimaire d'exclure les réfugiés centrafricains présents dans les pays voisins du vote aux élections prévues en octobre 2015.
On compte actuellement quelque 460 000 réfugiés centrafricains (soit un dixième de la population), principalement au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et au Congo. Environ 190 000 d'entre eux pourraient voter. La population réfugiée comprend une grande proportion de musulmans. Les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies 2149 (2014) et 2217 (2015) envisagent des élections inclusives pour aider à rétablir la paix. Dans cet objectif, il est important que les réfugiés et les personnes déplacées internes puissent voter.
Toutefois le Conseil transitoire national de République centrafricaine a rejeté les dispositions du projet de loi électoral permettant aux réfugiés centrafricains de voter. Les personnes qui souhaitent voter doivent tout d'abord rentrer en RCA, ce qui est impossible pour la plupart des Centrafricains du fait de la poursuite des tensions et des violences.
Du fait de cette décision (datée du 30 juin), le HCR craint qu'une partie importante de l'électorat ne puisse prendre part au processus politique qui devrait conduire à des élections démocratiques et inclusives pour rétablir la paix et réconcilier les différentes communautés. La réconciliation nationale significative pourrait être compromise et le conflit pourrait se poursuivre si les réfugiés ne peuvent pas voter.
A la demande de l'Autorité électorale nationale centrafricaine, le HCR facilitait depuis début juin la participation des réfugiés centrafricains au processus électoral à venir. Les réfugiés étaient alors enthousiasmés de pouvoir voter.
Nous sommes convaincus que ce serait un sérieux revers, pour ne pas dire dangereux, d'exclure les réfugiés des élections qui sont l'aboutissement d'un processus politique où les réfugiés ont contribué et qui a été mené dans un esprit de transparence et d'inclusion.
Nous appelons à ce que les réfugiés puissent voter afin d'aider à décider de l'avenir de leur pays. Des élections libres, transparentes et ouvertes peuvent contribuer à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale et permettre le retour dans la sécurité et la dignité pour tous les réfugiés.
Le HCR et ses partenaires, y compris le Coordonnateur humanitaire Aurélien Agbenonci et la mission de stabilisation des Nations Unies, poursuivront les pourparlers avec le gouvernement de transition sur la participation des réfugiés aux élections et l'autorisation pour les réfugiés de prendre part au vote.