Retours au Sud-Soudan avant le référendum
Retours au Sud-Soudan avant le référendum
Le nombre des personnes originaires du Sud-Soudan ayant quitté le nord du Soudan avant un référendum crucial portant sur l'autodétermination du Sud ce dimanche pour rentrer dans leur village d'origine dans le Sud a doublé depuis la mi-décembre et s'élève désormais à 120 000. Quelque 2 000 personnes voyagent donc chaque jour en moyenne depuis le Nord vers le Sud. Nous prévoyons encore davantage de retours dans les prochains mois suite au référendum. Un grand nombre de rapatriés ayant vécu dans le nord depuis des années indiquent être partis par crainte de l'inconnu et pour pouvoir recommencer une nouvelle vie dans le Sud, leur région d'origine.
A la suite du référendum, il sera essentiel de définir le statut des Sud-Soudanais qui préfèrent rester vivre dans le nord. Nous sommes préoccupés par le spectre d'un nombre significatif de personnes originaires du sud et vivant dans le nord ayant un statut incertain en terme de nationalité et pouvant peut-être devenir apatrides. Nous appuyons de façon active les négociations avec les autorités pour répondre à ce problème qui, s'il n'est pas résolu, pourrait résulter en un mouvement vers le sud encore plus massif. On compte environ 1,5 à 2 millions d'habitants du sud qui vivent dans le nord.
Près de 30 pour cent des rapatriés ont rejoint jusqu'à présent des centres urbains, alors que le reste se dirige vers des zones rurales. La plupart des rapatriés proviennent de la région de Khartoum, où certains ont vécu depuis deux générations. De ce fait, ils n'ont pas nécessairement un village d'origine où rentrer. Ayant toutefois vécu en milieu urbain, ils s'installent dans des villes au Sud-Soudan. Ceci impose une charge supplémentaire sur l'infrastructure fragile des villes du Sud-Soudan et a amené le HCR à concentrer son attention sur ces retours en milieu urbain. Nous fournissons une assistance à 35 000 réfugiés dans et autour de la ville d'Abyei, et nous disposons au Sud-Soudan de stock d'aide pour plus de 100 000 personnes, si nécessaire.
L'une des ces régions qui a reçu un grand nombre de rapatriés depuis le Nord est le Haut-Nil. Chaque jour, des bus et des barges transportant des rapatriés arrivent dans la capitale de l'Etat, Malakal. Ils arrivent avec toutes les possessions. Les bus et les barges sont chargées de lits, de fauteuils, de chaises, de tables, de casseroles et d'ustensiles de cuisine, de tôle ondulée, de postes de radio et quelques sont mêmes rentrés avec des postes de télévision, des frigidaires et de petits générateurs. A Malakal, ils sont enregistrés et ils ont reçu des kits pour la réintégration de la part des autorités avant de rejoindre leurs villages d'origine.
Depuis le début de l'année dernière, le HCR a établi une présence dans les dix Etats du Sud-Soudan pour fournir une assistance aux rapatriés et aux communautés locales. De plus, nous avons établi huit points d'escale et des points de distribution de soupe le long de la route dans les principales zones de retour. Ces points d'escale fournissent un lieu sûr pour les femmes, les enfants et les personnes âgées qui ont besoin de se reposer durant un voyage pénible vers leur village d'origine.
Nos experts en matière de services communautaires et de protection dans la région contrôlent et assurent le suivi des cas d'enfants séparés et non accompagnés, de victimes de violence à l'encontre des femmes, de personnes âgées ou handicapées qui ont besoin de soutien.