Des ânes pour aider des déplacés à Baidoa
Des ânes pour aider des déplacés à Baidoa
NAIROBI, Kenya, 5 mai (HCR) - L'avenir de Habey Edin Mohamed est prometteur. Sa petite affaire de transport est florissante, grâce à l'aide du HCR.
Cette mère de sept enfants fait partie des 50 femmes déplacées à avoir reçu chacune un âne et une charrette, dans le cadre du projet de génération de revenus en faveur des familles vulnérables à Baidoa, une ville en proie à des troubles située dans le centre-sud de la Somalie. Le programme est financé par le HCR et il est mis en oeuvre par l'organisation Somali Association for Rehabilitation and Development.
Habey Edin Mohamed a indiqué que l'âne l'avait aidée à transformer sa vie, en facilitant les tâches quotidiennes et en l'aidant ainsi à gagner suffisamment d'argent afin d'acheter de la nourriture pour trois repas par jour ainsi que des vêtements d'occasion pour sa famille.
Cette femme âgée de 30 ans a fui vers Baidoa en 2007 après l'éruption de querelles sanguinaires pour les rares ressources en eau, des querelles survenues entre des sous-clans rivaux dans son village, situé à environ 70 kilomètres au sud. « Mon frère a été tué et tant d'autres personnes innocentes sont mortes. Je devais sauver ma famille », s'est rappelée Habey, qui a rejoint un camp accueillant des personnes déplacées alors qu'elle était enceinte de triplés.
« Nous étions désespérés ; nous devions mendier pour survivre, pour nous nourrir. Mon mari ne travaillait pas. Nous mourions de faim », a expliqué Habey, qui gagnait un peu d'argent en nettoyant des vêtements pour des familles aisées. Aujourd'hui, elle gagne suffisamment grâce à son âne. Elle pense acheter un autre animal et agrandir son affaire.
Elle utilise son âne et la charrette quand elle a besoin d'aller chercher de l'eau et du bois de chauffe. Ils la protègent lors d'un voyage long et potentiellement dangereux en dehors du camp accueillant les personnes déplacées où elle vit. « Auparavant, je marchais pendant des heures chaque jour en transportant de lourdes charges de bois et d'eau », a-t-elle dit. « Maintenant je peux rapporter une quantité suffisante d'eau pour ma famille dans un délai très court. Je peux même transporter des suppléments d'eau que je peux alors vendre à des personnes présentes dans le camp. »
Elle gère aussi un service de transport de personnes déplacées, pour lequel son mari s'occupe de convoyer des personnes dans les alentours de Baidoa et dans les camps. « Nous pouvons maintenant gagner 360 000 shilling somaliens (17 dollars au marché noir). Bientôt nous pourrons envoyer nos enfants à l'école, je l'espère dans notre propre village. »
Pour le projet, l'organisation Somali Association for Rehabilitation and Development a demandé aux déplacés à Baidoa de nommer des femmes vulnérables qui devraient recevoir un âne et une charrette pour les aider ainsi que leurs familles à devenir autosuffisants dans la ville, où se trouvent quelque 3 000 personnes déplacées vivant dans 24 sites.
Le HCR a financé le programme pour aider les personnes les plus vulnérables à améliorer leur vie et à réduire leur dépendance à l'aide à Baidoa. Les déplacés de Baidoa ont fui le conflit, la persécution ou la sécheresse.
L'agence pour les réfugiés a lancé plusieurs projets pour les moyens d'existence en faveur de foyers vulnérables à travers la Somalie, où on compte près de 1,3 million de personnes déplacées. Des centaines de milliers de personnes ont par ailleurs fui à l'étranger.
Esther Mwangi à Nairobi, Kenya a contribué à cet article