Le HCR condamne fermement le recrutement forcé de réfugiés soudanais dans des camps du Tchad
Le HCR condamne fermement le recrutement forcé de réfugiés soudanais dans des camps du Tchad
GENEVE, 31 mars (UNHCR) - L'UNHCR a fermement condamné le recrutement forcé de réfugiés de la région soudanaise du Darfour par des groupes armés dans deux camps situés à l'est du Tchad.
D'après une enquête menée par l'UNHCR et les témoignages des réfugiés, plusieurs centaines d'individus, principalement des hommes et des jeunes garçons, ont été recrutés pendant le week-end du 17 au 19 mars, alors que les effectifs des employés humanitaires dans les camps étaient réduits.
« A ce stade, les personnes responsables de ce recrutement ne sont pas clairement identifiées », a indiqué Ron Redmond, le porte-parole de l'UNHCR, aux journalistes présents lors d'une conférence de presse à Genève. « Nous pouvons cependant vous informer que certains des réfugiés recrutés sont rentrés dans les camps. »
L'enquête de l'UNHCR a permis d'apprendre que la plupart des réfugiés emmenés, pour la plupart des hommes et des jeunes garçons, étaient âgés de 15 à 36 ans, bien que quelques-uns soient même plus jeunes. La majorité d'entre eux ont été enrôlés de force, mais certains se sont volontairement engagés.
« L'UNHCR condamne fermement ce recrutement forcé de réfugiés soudanais, qui porte atteinte à la nature civile de l'asile et de nos camps. Nous demandons à toutes les parties concernées de mettre un terme à ces agissements », a dit Ron Redmond.
Les deux camps - Treguine et Breidjing - sont situés entre Abéché, la capitale de l'est du Tchad, et la ville frontalière d'Adré.
« Ce n'est pas la première fois que nous recevons de telles informations », a indiqué Ron Redmond. « Début mars, nous avons appris que des recrutements forcés avaient eu lieu dans le camp de Kounoungou, près de la ville de Guéréda. »
Ron Redmond a ajouté que cet incident de recrutement forcé était une preuve supplémentaire de l'insécurité grandissante qui se développe le long de la frontière Tchad-Soudan.
« Pendant des mois, le Haut Commissaire António Guterres s'est efforcé d'attirer l'attention sur ce problème », a-t-il ajouté. « On rapporte également des heurts hier dans la région entre les villes d'Adé et de Modéian, à l'est du Tchad, à quelque 100 kilomètres au sud d'Adré. »
Même si aucun incident de ce type n'a été signalé depuis deux semaines, quelques jeunes réfugiés, qui craignent d'être recrutés de force, se seraient enfuis des camps pour se cacher.
L'UNHCR a rencontré plusieurs fois les autorités tchadiennes à ce sujet et afin de souligner le besoin de respecter la nature civile des camps. « Nous avons rappelé au gouvernement du Tchad qu'il est de sa responsabilité première d'assurer la sécurité des camps de réfugiés sur son territoire », a indiqué Ron Redmond.
Ce mois-ci, l'UNHCR et le gouvernement tchadien ont signé un accord pour accroître la présence des forces de sécurité dans et autour des 12 camps situés à l'est du Tchad. Cela a impliqué l'élargissement du périmètre de sécurité autour des camps, ainsi que l'accroissement du nombre de gendarmes.
Plus de 200 000 réfugiés de la région soudanaise du Darfour sont accueillis dans les 12 camps gérés par l'UNHCR le long de la frontière à l'est du Tchad.