Les exilés du Congo prennent le chemin du retour
Les exilés du Congo prennent le chemin du retour
KINSHASA, République Démocratique du Congo, 17 décembre 2003 (UNHCR) - Lorsqu'ils se sont enfuis de leur patrie en 1997, leur pays s'appelait encore le Zaïre et leur chef, Mobutu Sésé Seko. Mais, après presque sept années d'exil dans la république voisine, la République centre-africaine, un premier groupe de 298 réfugiés congolais est retourné dans son pays, une nation émergeant tout juste d'une « sale » guerre et désormais rebaptisée « République Démocratique du Congo », ou simplement RDC.
Mardi après-midi, tout excité, le groupe des rapatriés arrive dans une atmosphère chargée d'émotion à l'aéroport international de Ndjili à Kinshasa, la capitale de RDC.
Beaucoup ne peuvent cacher leur émotion à la descente de l'avion affrété par l'UNHCR à partir de Bangui, la capitale de la République centre-africaine.
Alors qu'ils sont conduits dans la salle d'attente de l'aéroport pour y être salués par les représentants du gouvernement, les rapatriés se mettent à chanter des complaintes sur leur vie passée en exil.
Certains d'entre eux portent des T-shirts sur lesquels on peut lire les mots, « Merci Président Joseph Kabila », l'actuel leader congolais.
Le maire de Kinshasa, Nku Imbie, fait partie du comité de bienvenue qui accueille ses compatriotes, ces personnes qui avaient été forcées de s'enfuir de chez elles, au fur et à mesure que le conflit engouffrait et divisait la nation déjà meurtrie.
« Nous connaissons maintenant la paix et l'unité, » dit Imbie aux rapatriés. « Tous ceux qui sont encore en exil devraient revenir puisque désormais nous sommes en paix. Nous faisons appel à nos compatriotes qui pensent que la guerre n'est pas encore terminée pour qu'ils retournent au pays afin d'aider à la reconstruction de notre nation. »
David Kapya, le représentant de l'UNHCR en RDC ainsi que d'autres membres du personnel de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés se sont joints aux représentants congolais pour accueillir les rapatriés.
A mesure que le groupe débarque de l'avion, Kapya salue individuellement chaque rapatrié. Il décrit ce moment comme « un jour très heureux » en ajoutant que le retour des réfugiés congolais était la meilleure solution.
Les retours de mardi constituent le premier rapatriement important de réfugiés congolais organisé par l'UNHCR depuis l'installation du gouvernement provisoire à Kinshasa qui a suivi la signature de l'accord de paix signé au mois d'avril de cette année.
Le retour de ce premier groupe depuis Bangui initie une opération majeure de rapatriement depuis les pays de la région planifiée par l'UNHCR. Celle-ci concerne quelques 432 000 réfugiés congolais. L'Agence prévoit d'aider les réfugiés à retourner chez eux par étapes, en commençant par les zones relativement stables telles que le Katanga et l'Equateur.
Le plus grand nombre de réfugiés congolais se trouve en Tanzanie voisine (149 000). Les autres sont en Zambie (54 000), République du Congo (85 000) et enfin en République centre-africaine (10 000).
Plus de 1 000 réfugiés en République centre-africaine se sont portés volontaires pour le rapatriement en RDC. Beaucoup d'entre eux ont demandé l'assistance de l'UNHCR pour s'installer dans la province de l'Equateur, à la frontière des deux républiques.
Mais, dans un premier temps, l'Agence pour les réfugiés doit signer un accord tripartite avec les deux gouvernements de Kinshasa et Bangui. Celui-ci établira le cadre juridique propre au retour et décrira de façon détaillée les procédures à suivre pour le rapatriement des futurs groupes de réfugiés.
La République centre-africaine abrite près de 10 000 réfugiés. Environ 7 000 d'entre eux se sont spontanément installés en zone urbaine, Bangui par exemple, alors que les 3 000 restants sont accueillis à Molangue, une ancienne plantation de café transformée en camp de réfugiés, à quelques 150 km au sud-est de Bangui.
De nombreux réfugiés qui se sont inscrits sur les listes de retour se trouvent actuellement dans le camp de Molangue.