Le chef du HCR s'engage au retour des déplacés en Ouganda
Le chef du HCR s'engage au retour des déplacés en Ouganda
KALONGO, Ouganda, 5 mars (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a promis mardi de faire davantage pour aider au retour des centaines de milliers de personnes déplacées internes dans le nord de l'Ouganda.
Durant une visite dans le nord du pays, où environ 850 000 personnes vivent toujours dans des sites de déplacés, António Guterres a indiqué « qu'il était de notre obligation d'apporter une aide », ajoutant que l'Ouganda était un pays hôte généreux pour les réfugiés originaires des pays voisins et que cette nation méritait un soutien et de la solidarité de la part de la communauté internationale.
« Tous, au sein de la communauté internationale, nous sommes prêts à travailler pour aider le Gouvernement ougandais », a indiqué António Guterres aux centaines de déplacés réunis sur un terrain de football poussiéreux à Kalongo, un site de déplacés qui avait accueilli jusqu'à 65 000 personnes en 2005. Quelque 17 000 déplacés vivent toujours dans cette zone située au nord de l'Ouganda.
« Si nous joignons nos efforts, si nous travaillons ensemble, cela sera possible d'assurer que des routes, des points de distribution d'eau, des écoles et des centres de santé soient construits », a indiqué le Haut Commissaire, qui s'est rendu à Kalongo avec Jean-Louis Schiltz, Ministre luxembourgeois du développement, de la coopération et de l'action humanitaire.
Le Luxembourg est de loin le principal donateur per capita, ce pays ayant contribué à hauteur de 25 dollars par habitant en 2006 et en 2007. En présentant le ministre aux déplacés, António Guterres a décrit le Luxembourg comme étant « un petit pays au grand coeur. »
Deux décennies de combat entre le Gouvernement ougandais et les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont forcé près de deux millions de personnes à fuir hors de leurs maisons dans le nord de l'Ouganda et ont dévasté les infrastructures et les services de base. Environ un million de personnes sont rentrées chez elles durant ces 18 derniers mois, après des pourparlers de paix au Soudan entre factions rivales.
António Guterres était à Kalongo, au deuxième jour de sa mission d'une semaine, pour se rendre compte des programmes menés par l'UNHCR pour les réfugiés et les déplacés en Ouganda et en Tanzanie. Il a dit à Chidonia Anyiek, une déplacée et mère de neuf enfants, qu'il reviendrait lui rendre visite dans quelques mois quand elle sera rentrée dans sa maison.
« En cas de succès des pourparlers de paix, nous rentrerons chez nous », a répondu Chidonia Anyiek. Comme de nombreux déplacés à Kalongo, elle envisage le retour, en cas de signature prochaine d'un accord de paix final entre le gouvernement et la LRA à Juba, au Sud-Soudan.
« Clairement, nous voulons tous que l'accord de paix soit signé et qu'après cela, des investissements soient faits dans les domaines de la santé, de la distribution d'eau, de l'éducation et des routes pour vous aider à rentrer chez vous », a noté le Haut Commissaire. « Je suis sûr qu'une grande majorité veut rentrer pour cultiver et nous sommes ici pour soutenir ce projet », a-t-il ajouté.
Le Ministre Jean-Louis Schiltz a parallèlement demandé aux déplacés à Kalongo, « Permettez-moi de me faire votre ambassadeur auprès des 26 autres pays de l'Union européenne pour que, lorsque les gens là-bas verront que la paix est revenue dans le nord de l'Ouganda, ils ne vous oublient pas. Nous allons aider à convaincre les autres pays qu'ils fassent comme nous. »
Mardi, António Guterres et Jean-Louis Schiltz s'étaient rendus au centre de transit de Mulanda dans l'est de l'Ouganda et ils ont rencontré des Kényans, qui ont fui les violences survenues dans leur pays après les élections fin décembre. Le centre de transit accueille environ 1 600 réfugiés kényans sur les 12 000 qui sont présents en Ouganda.
António Guterres a accueilli favorablement la récente signature de l'accord de coalition au Kenya et il a indiqué espérer qu'elle pourrait augurer d'un retour des réfugiés chez eux. Il a appelé toutes les parties au pardon, disant qu'il était nécessaire pour la réconciliation.
« La justice et le pardon, c'est ce dont vous avez besoin pour pouvoir rentrer et vivre en paix dans vos communautés. La communauté internationale doit intervenir et soutenir vos efforts vers la réconciliation », a indiqué António Guterres aux réfugiés kényans.
Mercredi, António Guterres et la délégation luxembourgeoise vont se rendre compte de l'opération de rapatriement de réfugiés sud-soudanais, à partir d'Arua dans le nord de l'Ouganda. Depuis le début des rapatriements volontaires menés par l'UNHCR en mai 2006, près de 35 000 Soudanais sont rentrés chez eux de l'Ouganda.
Durant l'étape tanzanienne de sa mission, le Haut Commissaire va inaugurer un programme de deux ans visant à mettre fin à l'une des situations de réfugiés les plus anciennes à travers le monde - l'exil de quelque 218 000 Burundais qui avaient fui leur pays en 1972. Ce sera l'un des plus importants programmes menés par l'UNHCR sur le continent africain cette année.