Une responsable du HCR remarque un « progrès global » lors de sa visite en Thaïlande et au Laos
Une responsable du HCR remarque un « progrès global » lors de sa visite en Thaïlande et au Laos
BANGKOK, Thaïlande, 3 mai (UNHCR) - Une responsable de l'UNHCR a salué jeudi la récente décision prise par la Thaïlande de délivrer des cartes d'identité à 85 000 réfugiés hébergés dans des camps gérés par le gouvernement. Elle a également demandé aux autorités de donner aux réfugiés plus d'opportunités de travailler et de cultiver des champs en dehors des camps.
Erika Feller, la Haut Commissaire assistante en charge de la protection de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, a également fait état de progrès quant à la résolution de l'impasse dans laquelle se trouvent 155 Lao Hmong, qui sont détenus du côté thaïlandais de la frontière avec le Laos depuis qu'ils ont été arrêtés afin d'être expulsés, en novembre dernier.
A l'occasion d'une conférence de presse à Bangkok organisée à la fin de sa visite de huit jours en Thaïlande et au Laos, Erika Feller a défini sa mission comme « globalement positive », notant qu'il y a eu « du progrès dans l'ensemble et que l'avenir semble bien plus prometteur pour bon nombre de personnes. »
Pendant sa mission, Erika Feller a visité le camp de Tham Hin, qui héberge près de 7 300 des 140 000 réfugiés du Myanmar se trouvant en Thaïlande. La Haut Commissaire assistante a remarqué que l'atmosphère dans le camp s'était nettement améliorée depuis sa dernière visite, il y a deux ans - principalement parce que les réfugiés ont commencé à partir aux Etats-Unis, pour y être réinstallés.
Lors d'une conférence de presse au « Foreign Correspondents' Club » thaïlandais, Erika Feller a déclaré aux journalistes que la réinstallation avait donné aux gens l'espoir d'une vie possible après les camps.
Depuis 2004, quelque 8 700 réfugiés ont quitté la Thaïlande pour des pays tiers, après une période de 15 ans durant laquelle aucun d'entre eux n'avait pu partir. Cette année, 10 000 réfugiés supplémentaires devraient être réinstallés. « Le fait que la réinstallation soit possible représente un développement important et extrêmement utile », a indiqué Erika Feller.
Parallèlement, a-t-elle indiqué, le Gouvernement thaïlandais a commencé à autoriser les formations qualifiantes et le renforcement de l'éducation dans les neuf camps situés le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar.
La récente délivrance de cartes d'identité par le Gouvernement thaïlandais, pour 85 000 réfugiés, a constitué une étape importante. Les cartes d'identité ne sont pas seulement un important outil de protection, a expliqué Erika Feller, mais elles ont aussi donné « confiance [aux réfugiés] dans les recherches de solutions pour leur autosuffisance à l'intérieur et à l'extérieur du camp. »
Malheureusement, a-t-elle ajouté, après la visite du Haut Commissaire António Guterres en 2006, la Thaïlande n'a pas fait autant que ce qui avait été espéré pour que les réfugiés aient davantage de possibilités de travailler en dehors des camps.
Elle a ajouté que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, en règle générale, n'approuve pas les camps fermés - comme ceux qui sont gérés par le Gouvernement thaïlandais - car ils rendent les réfugiés dépendants de l'aide. « Nous plaidons pour des solutions permettant d'accéder à l'autosuffisance », a-t-elle dit.
Par ailleurs, Erika Feller, qui s'est rendue à Vientiane au Laos durant une journée pour des discussions avec des officiels lao, a fait part de son optimisme prudent quant à l'issue réservée aux 155 Hmongs lao, reconnus comme réfugiés, qui sont actuellement détenus au centre de détention pour les immigrants de Nong Khai en Thaïlande.
Elle a expliqué qu'elle comprenait les préoccupations des deux gouvernements : celle de ne pas inciter à la traite d'êtres humains et celle de ne pas encourager les migrants à quitter le Laos avec l'espoir d'une réinstallation dans des pays tiers depuis la Thaïlande.
Erika Feller a ajouté que des représentants de la Thaïlande et du Laos se rencontreraient dans les semaines à venir pour mettre en oeuvre un accord frontalier et elle a indiqué avoir reçu l'assurance que les deux pays « examineront avec soin les préoccupations de l'UNHCR dans la perspective de trouver la meilleure solution possible. Tout compte fait, je pourrais résumer ces discussions comme ayant été positives et prometteuses. »
Au final, Erika Feller a précisé que le Laos s'était montré plus ouvert aux discussions sur ce problème qu'elle l'avait imaginé. « Je crois - et j'espère ne pas me tromper - que dans le cas des 155 [personnes], la dimension humanitaire prime. »
Par Kitty McKinsey à Bangkok, Thaïlande