Un réfugié syrien fuit en Colombie pour échapper à la violence dans son pays
Un réfugié syrien fuit en Colombie pour échapper à la violence dans son pays
BOGOTA, Colombie, 24 juin (HCR) - Des millions de Syriens ont été déplacés ou ont fui à l'étranger en raison de la guerre civile. Peu cependant ont été aussi loin qu'Ahmed pour échapper à la violence. Désormais réfugié à Bogota, il apprend l'espagnol de manière à pouvoir gagner sa vie en Colombie.
Ahmed, 25 ans, menait une vie normale en Syrie. Il avait un travail, une maison et des amis. Mais depuis que le mouvement de protestation associé au Printemps arabe a gagné la Syrie voilà deux ans, il faisait partie de ceux réclamant plus de liberté.
« Quand le mouvement a commencé, je ne pouvais pas rester là comme un spectateur, je ne pouvais plus garder le silence ; j'ai participé à une manifestation pacifique pour réclamer plus de liberté et plus de droits », déclare Ahmed.
Les manifestations pacifiques ont été écrasées et se sont transformées en conflit armé. Voyant ses amis en prison ou mourant à ses côtés et sa société qui se désintégrait, il a décidé de partir. La Syrie compte plus de 4,5 millions de déplacés internes ; environ 1,5 million de personnes ont trouvé refuge à l'étranger, principalement dans les pays voisins. Ahmed n'est pas le seul dans cette situation.*
Avec son sac à dos, il a pris un taxi jusqu'à la frontière libanaise et s'est glissé hors du pays. De Beyrouth, il s'est envolé en mai 2012 vers la Colombie.
Mais la vie en Amérique latine s'est avérée plus difficile qu'il ne l'aurait cru et il peinait à joindre les deux bouts. C'est au cours de cette période qu'Ahmed a rencontré un Syrien qui a changé sa vie. L'homme en question, qui assure pour le HCR et son partenaire d'exécution, Pastoral social, la traduction lors d'entretiens avec de possibles réfugiés, lui a expliqué l'importance du statut officiel de réfugié.
« J'ai acquis le statut de réfugié six mois après avoir soumis ma candidature. Désormais je n'ai plus à me soucier d'obtenir un visa », dit-il.
Ne sachant pas un mot d'espagnol, s'intégrer à cette nouvelle société n'était pas facile. Cependant, grâce à l'appui apporté par Pastoral Social et le HCR, Ahmed suit désormais des cours d'espagnol afin de pouvoir trouver un emploi et être plus autonome. Il reçoit un salaire mensuel minimum de 500 000 pesos colombiens (250 $ US), dont 60 pour cent servent à payer le loyer et le reste à payer la nourriture et le transport.
Grâce à Internet, Ahmed reste en contact avec sa famille, mais demeure tout de même prudent, car sa sortie illégale du pays pourrait mettre en danger sa famille. Il ne sait pas si ses amis sont vivants.
« Les médias ne rapportent pas la situation telle qu'elle est réellement dans mon pays et dans la région... mais je peux vous assurer que les conditions de vie de mon peuple sont déplorables », déclare-t-il. « J'étais sur place pour aider, car je faisais un peu de bénévolat pour une ONG, et j'ai vu des choses inimaginables.
Les gens ne peuvent pas se déplacer, ne peuvent pas circuler, ne reçoivent ni médicaments ni nourriture, et les contrôles sont de plus en plus sévères, en particulier à la frontière », ajoute-t-il.
Ahmed voudrait que la communauté internationale aide davantage les Syriens et rêve de retourner un jour dans un pays différent, plus libre que celui qu'il a quitté. Mais il dit que personne ne peut savoir quand les combats cesseront.
« Si la Syrie continue de cette façon, nous perdons une génération qui autrement pourrait contribuer à la construction d'un nouveau pays », déclare Ahmed, qui est l'un de ces jeunes Syriens instruits dont les compétences profitent à d'autres pays.
* Le nom a été changé pour des raisons de sécurité
Par Francesca Fontanini à Bogota, en Colombie
BOGOTA, Colombia, June 24 (UNHCR) - Millions of Syrians have been displaced internally by their civil war or fled abroad, but few have gone as far as Ahmed to escape the violence. Now he is a refugee in Bogota, learning Spanish so he can support himself in Colombia.
Ahmed, aged 25, had a normal life in Syria with a job, a house and friends, but with the arrival of the Middle Eastern protest movement known as the Arab Spring in Syria two years ago, he joined the demand for more freedom.
"When the movement started I could not be just an observer, I could not keep silent anymore and I participated in a peaceful demonstration to fight for more freedom and for more rights," said Ahmed.
The peaceful protests were crushed and changed into the armed conflict of today. With friends in jail or dying at his side and his society disintegrating, he decided to leave. More than 4.5 million Syrians are internally displaced, and about 1.5 million have sought refuge outside Syria, mainly in neighboring countries. There are few cases like Ahmed.*
Carrying a backpack, he took a taxi to the Lebanese border and slipped across the frontier from Syria. From Beirut, he flew off and arrived in Colombia in May 2012.
But life in the Latin America country was more difficult than he had expected and he struggled to survive on his low income. It was in this difficult period that Ahmed met a Syrian who changed his life. The man, who translates for UNHCR and its implementing partner Pastoral Social during interviews of possible refugees, explained the importance of official refugee status.
"I got the refugee status after six months having submitted my application. Now I don´t have to be worried about a visa anymore," he said.
Not knowing any Spanish, it was difficult to integrate into a new society but with the help of Pastoral Social and UNHCR, Ahmed is now learning Spanish so he can find a job and be more independent. He receives a monthly minimum salary of 500,000 Colombian pesos (US$250), of which 60 per cent goes for rent and the rest on food and transportation.
Ahmed keeps in contact with his family via the internet, but even at this distance is careful because his illegal exit for the country might endanger his family. He does not know if his friends are alive.
"Media do not report exactly the situation in my country and around the area . . . but I can assure you that the living conditions of my people are deplorable," said Ahmed. "I was there helping them, as I did some volunteer work for an NGO, and I saw unimaginable things.
"People cannot move, cannot circulate, do not get medicine or food, and controls are more and more restrictive, especially at the border," he added.
Ahmed wants the international community to do more to help displaced Syrians and dreams of one day returning to a different, freer, homeland than he left. But he says no one can know when the fighting will end,
"If Syria continues in this way, we are losing a generation who can contribute to building a new country," said Ahmed, who is one of those educated young Syrians who have taken their skills to other countries where they are appreciated.
*Name changed for protection reasons
By Francesca Fontanini in Bogota, Colombia