Un nouvel espoir pour un centre de consultation et de protection des femmes réfugiées en Inde
Un nouvel espoir pour un centre de consultation et de protection des femmes réfugiées en Inde
NEW DELHI, 23 mars (UNHCR) - Le centre de l'UNHCR de consultation et de protection pour les femmes réfugiées, situé à Delhi Ouest, devait fermer cette année à cause d'un manque de fonds. Grâce au soutien financier du gouvernement australien, le foyer pourra rester ouvert jusqu'à la fin 2006.
La Ministre australienne de l'immigration et des affaires multiculturelles et sénateur Amanda Vanstone s'est rendue dans le centre la semaine dernière. C'était la toute première fois qu'un ministre de l'immigration d'un autre pays visitait une opération en faveur des réfugiés en Inde.
Amanda Vanstone s'est entretenue et a bu une tasse de thé avec les femmes fréquentant ce centre, qui a été créé pour répondre aux besoins de centaines de réfugiées, originaires pour la plupart du nord-ouest du Myanmar. Environ 80 pour cent d'entre elles sont Chin, mais ce groupe comprend aussi quelques Kachin ainsi que des Birmanes. Elles ont fui les violences et les traumatismes. Elles arrivent à New Delhi après cinq jours d'un voyage épuisant. Elles ont en effet parcouru plus de 1 000 kilomètres en bus et en train pour arriver à destination.
« Lorsqu'elles arrivent à New Delhi, elles ont survécu à des traumatismes majeurs, certaines ont été violées, d'autres ont perdu leur père ou leur époux. Elles sont alors projetées dans un environnement urbain complètement différent de leur région d'origine essentiellement rurale. De même, elles sont d'une autre culture, ce qui peut leur poser des problèmes », explique Carol Batchelor, déléguée de l'UNHCR en Inde. Etant donné que l'UNHCR n'a pas accès à la région frontalière, New Delhi est le premier endroit où l'agence pour les réfugiés peut leur apporter de l'aide.
En s'entretenant avec ces femmes, l'UNHCR a découvert toutes les difficultés auxquelles elles doivent faire face, tout spécialement celles qui ont perdu les hommes de leur famille et qui sont fréquemment exposées aux violences sexuelles, y compris les abus au sein même de leur famille.
« Les femmes vont souvent sur les lieux de marché tard le soir pour essayer de trouver des restes de nourriture, ce qui les expose à des menaces et à l'insécurité. Elles habitent aussi dans des logements surpeuplés, qu'elles doivent souvent partager avec des hommes avec qui elles n'ont aucun lien de parenté. A nouveau, cela peut constituer un risque », ajoute Carol Batchelor.
C'est ainsi qu'en décembre dernier, l'UNHCR a ouvert un centre de consultation et de protection pour les femmes dans la partie de la ville où habitent la plupart d'entre elles. A proximité se trouve une crèche où les femmes peuvent laisser leurs enfants. Par ailleurs, la clinique met à leur disposition deux conseillères qualifiées, l'une ayant une formation juridique et l'autre étant spécialisée en psychologie sociale.
« Nous avons pensé à trouver un endroit qui nous permette de rencontrer ces femmes et ces jeunes filles réfugiées, afin de nous rendre compte de la diversité des problèmes auxquels elles doivent faire face. Nous voulions savoir comment mieux les protéger et aussi identifier pour elles des solutions à long terme. »
Le personnel du centre explique que les femmes s'y sentent « en sécurité ». L'UNHCR a pour objectif de mener des entretiens avec chacune des 650 femmes et jeunes filles réfugiées du Myanmar, qui habitent maintenant à Delhi, afin d'obtenir une description complète de leur situation. A ce jour, les employés se sont déjà entretenus avec la moitié d'entre elles.
« Dans l'environnement réconfortant du centre de consultation, elles racontent tous leurs problèmes concernant la nourriture, l'éducation, le travail, la sécurité physique et leurs espoirs pour l'avenir. Le centre de consultation est devenu notre meilleur outil de travail pour comprendre leur situation et ainsi mieux les protéger. Nous pouvons identifier celles qui encourent un risque, nous pouvons les aider à trouver un meilleur logement et à mieux s'alimenter », ajoute Carole Batchelor.
Tout en étant un endroit où elles peuvent parler librement et venir chercher de l'aide, le centre de consultation a aussi renforcé le rôle des femmes au sein de leur propre communauté.
« Les femmes disent maintenant que le centre de consultation leur permet de s'exprimer au sein de leur communauté, non seulement en les aidant à identifier les facteurs de risque auxquels elles sont exposées, mais aussi à prendre leur vie en main. »
Par Nayana Bose à New Delhi, Inde