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Un nouveau groupe de 1 000 réfugiés arrive de la République centrafricaine au sud du Tchad

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Un nouveau groupe de 1 000 réfugiés arrive de la République centrafricaine au sud du Tchad

L'insécurité continue qui règne au nord de la République centrafricaine a forcé plus de 1 000 personnes à s'enfuir vers le Tchad voisin. L'UNHCR et ses partenaires les ont transférées vers un camp de réfugiés. Ces nouveaux arrivants ont fait le récit des attaques incessantes perpétrées par diverses bandes armées, des bandits et des troupes gouvernementales dans cette région du nord de plus en plus en proie à l'anarchie.
27 Janvier 2006 Egalement disponible ici :
En septembre 2005, des réfugiés originaires de République centrafricaine arrivent au sud du Tchad, après avoir fui des attaques répétées de rebelles et de bandits.

N'DJAMENA, Tchad, 27 janvier (UNHCR) - Au cours du mois dernier, quelque 1 000 réfugiés ont fui la région nord de la République centrafricaine, qui est en proie à une anarchie croissante. Arrivés au sud du Tchad, ces réfugiés, principalement des femmes et des enfants, ont raconté leur fuite, suite aux attaques perpétrées par les rebelles, les bandits et les forces gouvernementales opérant dans la région.

Depuis juin dernier, environ 13 000 réfugiés venus de la République centrafricaine sont entrés au Tchad. Le dernier groupe est arrivé en décembre dans la ville frontalière tchadienne de Bekoninga, à 35 kilomètres de Goré, la plus grande ville du sud du Tchad. Beaucoup sont originaires des villages du nord de la République centrafricaine, tels que Bémal, Markounda, Bossangoa, Bédam, Békoto et Nana-Bakassa. Ils ont expliqué à l'UNHCR avoir fui l'insécurité croissante qui règne dans le nord de leur pays, et notamment les attaques répétées de divers groupes armés, les exécutions sommaires, l'incendie de leurs maisons et les opérations brutales de recherche conduites par les militaires centrafricains dans leurs villages.

Ils ont décrit une situation proche de l'anarchie dans le nord du pays, où diverses factions rebelles et des groupes de bandits écument la campagne. Certains se réclament de l'ancien président Félix Patassé. D'autres, ex-sympathisants du président François Bozizé, ont créé leur propre faction armée et se battent maintenant contre le gouvernement pour le contrôle de la région nord. Félix Patassé a été renversé en mars 2003 lors d'un coup d'Etat initié par François Bozizé, qui était alors général.

Les réfugiés ont déclaré avoir été pris pour cible par toutes les factions en présence lors de ces violents incidents. Ils ont aussi expliqué que les forces rebelles et les bandits - aussi appelés coupeurs de route - avaient pris en otage des enfants et réclamé des rançons.

« Il y a beaucoup de souffrance dans le nord de la République centrafricaine », raconte Ana Liria-Franch, déléguée de l'UNHCR au Tchad. « La communauté internationale doit prêter plus d'attention à cette région et découvrir ce qui s'y passe réellement, de manière à éviter d'autres mouvements de populations vers le Tchad. »

Au début du mois de janvier, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres avait estimé que la détérioration de la situation dans le nord de la République centrafricaine était actuellement l'une des crises humanitaires les plus négligées et oubliées dans le monde.

« Personne n'en parle ; aucun rapport n'est publié à ce sujet. Ce problème prend de l'importance et devient une tragédie majeure, au centre du continent africain », a indiqué António Guterres aux journalistes lors d'une conférence de presse le 12 janvier à Genève.

« Il est extrêmement difficile d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce problème très sérieux », a-t-il dit, en ajoutant que des troubles en République centrafricaine pourraient aussi avoir de sérieuses répercussions dans les pays voisins comme le Tchad et le Cameroun.

Le personnel de l'UNHCR et son partenaire tchadien, la CNAR (Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés) ont mené une mission de surveillance, la semaine dernière, pour vérifier la présence de réfugiés nouvellement arrivés et les enregistrer. Un premier groupe de 516 réfugiés (soit 98 familles) a été transféré hier jeudi dans le camp de réfugiés de Gondjé, à 13 kilomètres de Goré et 48 kilomètres de la frontière. Le camp de Gondjé, qui avait été ouvert en décembre, accueille maintenant plus de 3 000 personnes originaires de République centrafricaine. Environ 500 réfugiés restent encore à la frontière et l'UNHCR a prévu de les transférer la semaine prochaine.

« Les réfugiés continuent encore à arriver par petits groupes, d'environ 20 personnes par jour », a affirmé George Menze, responsable du bureau de terrain pour l'UNHCR à Goré. « Nous faisons de notre mieux pour les transférer aussi vite que possible pour leur éviter des problèmes de santé et minimiser l'impact de leur présence sur les ressources limitées de la communauté locale. »

Bien que l'état de santé des réfugiés ne soit pour l'instant pas préoccupant, l'UNHCR et Médecins Sans Frontières Hollande ont décelé quelques cas de malnutrition infantile.

En septembre 2005, des réfugiés originaires de République centrafricaine arrivent au sud du Tchad, après avoir fui des attaques répétées de rebelles et de bandits.

Depuis juin 2005, plus de 13 000 réfugiés centrafricains ont traversé la frontière vers le sud du Tchad en raison de l'insécurité continue. D'autres flux de réfugiés depuis la République centrafricaine pourraient mettre à rude épreuve les capacités de protection et d'assistance de l'UNHCR pour les réfugiés dans le sud. Actuellement, le budget de l'agence pour 2006 pour ses opérations dans le sud du Tchad s'élève à seulement 3,1 millions de dollars pour plus de 43 000 réfugiés centrafricains. Ils sont accueillis dans trois sites de réfugiés à Yaroungou, Amboko et Gondjé. La plupart sont arrivés au Tchad en 2003, après le coup d'Etat qui a renversé le Président Patassé.

L'UNHCR prend également en charge plus de 200 000 réfugiés de la région du Darfour au Soudan, dans 12 camps de réfugiés isolés dans l'est du Tchad.

Par Bernard Ntwarib à N'Djamena, Tchad