Un investissement novateur transforme des vies en Éthiopie
Le réseau de canaux qui fournit l’eau aux agriculteurs de cette communauté reculée dans l'est de l'Éthiopie a permis à une communauté de prospérer et d’accroître ses cultures dans une zone désertique.
« Avant la construction du canal, il n'y avait que de la brousse ici », explique Ibrahim Abdi Farah, président du Programme d'irrigation de la communauté d’accueil au camp de réfugiés de Kobe. « Nous ne pouvions rien cultiver ici. C'était à peine assez pour manger, encore moins pour vendre. »
Une nouvelle approche du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, de la Fondation IKEA et des autorités éthiopiennes vise à rendre autonomes des milliers de réfugiés et de locaux comme Ibrahim, qui ont été affectés par des sécheresses successives dans la région reculée de Somali, à la frontière avec l’Éthiopie.
Tous ensemble, les résidents retrouvent leur indépendance. Dans le cadre de ce partenariat quinquennal, environ 20 000 mètres de canaux d'irrigation ont été construits pour transformer une zone désertique en terres agricoles viables.
Le système d'irrigation a été construit il y a deux ans. L'eau provient de la rivière par les canaux et elle est dirigée vers les champs. Chacun dispose de son propre canal afin que l'eau arrive à tous.
« Les gens deviennent autonomes, ils se comprennent et se soutiennent mutuellement. »
En utilisant les mêmes semences, les mêmes outils et en suivant la même formation, les réfugiés somaliens et les populations locales travaillent la terre tous ensemble.
« Nous sommes tous frères et nous travaillons tous ensemble », explique Ibrahim. « Nous leur avons donné cette terre parce qu'avant, ils dépendaient de l'aide. Aujourd’hui, ils peuvent devenir indépendants et aussi aider les autres. »
Le programme illustre une réponse plus large aux mouvements de réfugiés, connue sous le nom de Cadre global d'intervention pour les réfugiés (CRRF), appelant à mettre davantage l'accent sur l'autonomie des réfugiés et le soutien aux communautés d'accueil, ainsi qu'à renforcer les partenariats et élargir la gamme des acteurs impliqués. Cette approche sous-tend un nouveau pacte mondial sur les réfugiés qui devrait être adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies d'ici la fin 2018.
Grâce à ce projet, les agriculteurs cultivent 13 espèces différentes - de la tomate à l'oignon - qui sont vendues sur les marchés du pays, améliorant ainsi la vie des réfugiés et des résidents locaux, déclare Mohamed Kulow Hassan, président de la communauté hôte.
« Les gens deviennent autonomes, ils se comprennent et se soutiennent mutuellement », dit-il avec fierté. « Mon rêve est que Melkadida continue à se développer dans le futur et qu'elle devienne un jour une grande ville. »
Pour la réfugiée somalienne Dahaba Hassan Ibrahim et sa famille, disposer d’un lopin de terre et en percevoir les revenus lui a sauvé la vie.
« Cette ferme m'a donné la liberté. Avant, ma vie dépendait de la vente de légumes pour couvrir les besoins de mes enfants et compléter l'aide que nous recevions. Maintenant, grâce à cette ferme, je peux acheter tout ce dont j'ai besoin », affirme-t-elle.
Dahaba et d'autres parents souhaitent pouvoir fournir une éducation à leurs enfants. Le projet soutenu par le HCR et la Fondation IKEA maintient de nombreux jeunes à l’école et permet à certains comme Iqra, 20 ans, de poursuivre leurs études universitaires.
« Je veux apprendre la gestion, résoudre les problèmes qui persistent dans mon pays », s’enthousiasme-t-elle, en se permettant de rêver grand pour l'avenir. « Si je deviens président de la Somalie, j'ouvrirai davantage d'écoles pour la société, c'est mon souhait et mon rêve et je le réaliserai. »