Surmonter les tragédies personnelles pour aider les autres au Pakistan
Surmonter les tragédies personnelles pour aider les autres au Pakistan
BALAKOT, Pakistan, 2 novembre (UNHCR) - En voyant Sanam Ara, 16 ans, au travail, il est difficile d'imaginer qu'elle a perdu toute sa famille il y a moins d'un mois.
« J'aime passer mon temps avec les enfants. J'aime vraiment être ici », dit la jeune assistante maternelle du camp de Bassian à Balakot, dans le nord du Pakistan.
La jeune lycéenne a perdu ses parents et son frère à Balakot le 8 octobre dernier. « Toutes les maisons du village se sont écroulées lors du tremblement de terre, ne laissant plus que des ruines », se rappelle-t-elle. Le séisme, le plus grave de l'histoire du Pakistan, a tué 73 000 personnes et en a déplacé plus de 3 millions dans la région du Cachemire pakistanais et dans la Province frontière du Nord-Ouest.
La force intérieure dont Ara a fait preuve pour surmonter sa tragédie personnelle, la perte de sa famille, est immense et incroyable.
« Je vis maintenant dans un camp avec la famille de mon oncle », dit-elle, en aidant un petit enfant de 4 ans à colorier son cahier dans la tente-école. « Quand je me suis portée volontaire pour ce jardin d'enfants, j'ai dit que je voulais aider ces petits à surmonter le traumatisme du tremblement de terre. »
Elle ajoute que le temps passe vite quand elle est à l'école. Mais une fois revenue sous sa tente, elle sent un grand vide dans sa vie. « Tout a changé en une minute - il y a un mois, j'étais avec ma famille et maintenant ici, il n'y a personne. »
Ara fait partie des millions de gens qui tentent de surmonter la tragédie du séisme meurtrier.
« La capacité de ces personnes à vivre à garder l'espoir en dépit de l'épreuve est incroyable », dit le Colonel Atif Shafiq de l'armée pakistanaise, en charge du camp de Bassian. « Peu de temps après que nous ayons établi le camp avec le soutien de l'UNHCR, les survivants ont commencé à venir de partout. Quelques jours après le tremblement de terre, la vie semblait reprendre tout autour. Il semble que les gens ici regardent vers l'avenir. »
Le jardin d'enfants du camp de Bassian accueille maintenant plus d'une centaine de petits. Il est géré par un partenaire local de l'UNICEF, la Society for Sustainable Development. L'ONG a également fourni de l'eau avec Action Contre la Faim, alors que le Centre for Emergency Response de Corée du Sud a installé des cuisines pour fournir des repas chauds. L'International Medical Corps a installé des tentes pour les soins de santé de base.
Hébergeant plus de 2 000 personnes, le camp de Bassian est l'un des 12 camps temporaires où l'UNHCR coordonne les efforts de secours avec l'armée pakistanaise, les ONG et les organismes caritatifs. Dans le cadre de l'opération conjointe de l'ONU pour aider le Pakistan après le tremblement de terre, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés supervise également la gestion des camps dans les zones touchées - fournissant des secours et un soutien technique dans la planification et la gestion de ces camps, en apportant son soutien aux ONG partenaires pour fournir des services comme l'eau, les sanitaires, les soins de santé et l'éducation.
« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement pakistanais depuis 25 ans pour aider les réfugiés afghans et nous restons impliqués pour aider le Pakistan en ces temps difficiles », dit Guenet Guebre Christos, déléguée de l'UNHCR au Pakistan.
Depuis le tremblement de terre, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a expédié quelque 2 000 tonnes de secours, dont des tentes, des couvertures et des bâches en plastique, au Pakistan depuis nos entrepôts à travers le monde. Un pont aérien d'envergure de l'OTAN et l'UNHCR a permis de faire parvenir 860 tonnes de secours depuis la base aérienne d'Incirlik dans le sud de la Turquie pendant les deux dernières semaines. Il devrait s'achever dans les jours qui viennent avec plus de 90 % des secours déjà acheminés au Pakistan.
Dans le cadre de l'appel de fonds de 549 millions de dollars lancé par les Nations Unies, l'UNHCR a demandé 30 millions de dollars pour poursuivre son travail de gestion des camps pendant les prochains six mois. A ce jour, nous avons reçu des promesses de dons d'un montant de 5,7 millions de dollars et nous avons déjà dépensé plus de 5 millions sur les 6 millions que nous avons prélevé dans nos réserves opérationnelles. Si nous ne recevons pas davantage de fonds rapidement, l'agence sera obligée de réduire le rythme de son travail de secours dans les camps.
Par Babar Baloch à Balakot, dans le nord du Pakistan