Selon le HCR, la réduction des financements met en péril l'aide aux réfugiés syriens et aux communautés d'accueil
Selon le HCR, la réduction des financements met en péril l'aide aux réfugiés syriens et aux communautés d'accueil
GENÈVE — Alors qu'une conférence internationale capitale sur la Syrie débute ce jour, le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, redoute que l'assistance vitale pour des millions de réfugiés et pour les communautés qui les accueillent ne se trouve considérablement réduite par manque de financement.
La Conférence qui se tiendra les 4 et 5 avril à Bruxelles sur le thème « Aide à apporter pour l'avenir de la Syrie et des pays de la région » s'inscrit dans un contexte d'incertitude pour la Syrie. Des négociations ont été engagées pour mettre fin à cette guerre meurtrière de six ans, mais des regains d’hostilités continuent d'embraser le pays.
Cette conférence survient également à une époque où les besoins humanitaires vont croissant, vu que 13,5 millions de personnes ont besoin d'aide en Syrie — dont 6,3 millions de déplacés internes — et que plus de 5 millions de réfugiés sont en quête de sécurité dans les pays voisins.
« La situation devient désespérée, » a déclaré Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Nous voyons déjà des enfants privés de scolarité et des familles dépourvues d’abri digne de ce nom et incapables de subvenir à leurs besoins élémentaires. »
Ce conflit prolongé a provoqué la plus vaste crise de déplacements de populations au monde. Or, malgré les besoins croissants des gens contraints de fuir leurs foyers, nombre d'entre eux risquent de se trouver privés de services par manque de financement.
« Nous félicitons et remercions les donateurs des dons reçus à ce jour, mais la vérité toute simple est que les financements n'augmentent pas au rythme des besoins. »
Un appel à contributions de 4, 63 milliards de dollars a été lancé en janvier à Helsinki en faveur du Plan régional réfugiés et résilience (3RP) pour 2017. À ce jour, seuls 433 millions de dollars ont été reçus, soit neuf pour cent du financement sollicité, ce qui aggrave d'autant une situation déjà précaire.
L'an dernier, le Plan n'a été financé qu'à hauteur de 63 pour cent (2,88 milliards de dollars), contre un volume sollicité de 4,54 milliards de dollars. Les réfugiés syriens — dont plus de 70 pour cent sont des femmes et des enfants — ont ainsi été confrontés à la perspective d'une réduction majeure de l'aide médicale, du logement, de la protection et d'autres services.
Ces fonds sont vitaux pour soutenir les plus vulnérables, comme Mariam, 32 ans, originaire d'Alep et mère de cinq enfants, qui vit en Jordanie depuis 2012. Depuis le début de l'année dernière, le HCR lui verse une allocation mensuelle en espèces pour l'aider à subvenir aux besoins essentiels de sa famille.
« Avant de toucher l’allocation en espèces du HCR, j'avais été obligée de déscolariser mes deux aînés pour qu'ils aillent travailler, » raconte-t-elle. « Cette année, ils ont pu reprendre leurs études et s'en sortent bien. Sans cette aide mensuelle, je serai obligée de les sortir de l'école. »
Dans le passé, Mariam accumulait les dettes contractées pour couvrir ses dépenses de base, comme le loyer, les services publics et des articles tels que les vêtements. Plus l'écart de financement grossit, plus l’impact du manque de ressources est ressenti par des personnes toujours plus nombreuses.
« Nous félicitons et remercions les donateurs des dons reçus à ce jour, mais la vérité toute simple est que les financements n'augmentent pas au rythme des besoins, » a ajouté M. Grandi.
(Informations complémentaires de Scott Craig en Jordanie)