Protéger les réfugiés au sein des flux migratoires dans les Amériques
Protéger les réfugiés au sein des flux migratoires dans les Amériques
SAN JOSE, Costa Rica, 20 novembre (HCR) - La coopération entre Etats est essentielle pour relever le double défi de la protection des réfugiés et de la migration dans les Amériques, a déclaré le chef de la protection de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés devant les délégués réunis pour l'ouverture d'une conférence régionale consacrée à ce problème.
La Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection Erika Feller, s'exprimant jeudi devant les représentants de 20 pays d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud, a insisté sur le fait que les migrants et les réfugiés ne relevaient pas de la responsabilité d'une seule organisation, d'un seul pays ou d'une seule région, mais de la préoccupation commune de tous ceux qui cherchent à protéger les droits fondamentaux des personnes en déplacement.
La conférence de deux jours, qui fait suite à des réunions régionales au Yémen et au Sénégal qui ont eu lieu ces 18 derniers mois, a été organisée pour répondre au problème des flux migratoires mixtes dans les Amériques, principalement du sud vers le nord.
Les délégués explorent aussi les moyens de mettre en œuvre le Plan d'action en 10 points du HCR, lequel a été élaboré pour aider les gouvernements à protéger les réfugiés au sein de flux de populations de plus en plus complexes.
Des millions de personnes sont en déplacement dans le monde. Certaines cherchent de meilleures opportunités économiques ou à rejoindre leur famille. Les réfugiés n'ont pas le choix, ils fuient leur pays d'origine pour échapper à la violence ou à la persécution. Mais les migrants et les réfugiés sont de plus en plus amenés à voyager ensemble et ils ont parfois recours aux services de trafiquants et de passeurs.
La question revêt une pertinence particulière dans les Amériques où il existe une longue tradition de migration et d'asile. Le continent américain accueille quelque 800 000 réfugiés, soit environ un réfugié sur douze parmi la population totale de réfugiés dans le monde.
La plupart des migrations dans la région ont lieu à l'intérieur du continent - de l'Amérique du Sud vers les Etats-Unis et le Canada - même si le nombre de personnes originaires d'autres continents augmente. Certains pays des Caraïbes et d'Amérique centrale, comme le Mexique, sont désormais confrontés à des défis considérables en tant que pays de transit. Les chiffres sont difficiles à établir : on estime à 500 000 le nombre de personnes qui cherchent chaque année à se rendre aux Etats-Unis via le Mexique.
Toutes les personnes en déplacement ne sont pas vulnérables et n'ont pas besoin d'une protection internationale, mais elles ont tous des droits fondamentaux. Les réfugiés ont des droits spécifiques découlant du droit international et l'un des principaux défis pour les pays d'accueil est d'être en mesure d'identifier rapidement les réfugiés au sein des flux migratoires mixtes.
Après l'ouverture jeudi, les délégués de la conférence du Costa Rica ont discuté des moyens d'identifier et d'apporter un soutien adéquat aux personnes les plus vulnérables parmi les flux migratoires mixtes, comme les mineurs non accompagnés, les victimes de la traite et les femmes enceintes. Ils ont également débattu de la création de structures d'accueil, y compris en matière d'hébergement et de santé.
Erika Feller a déclaré que les principales préoccupations du HCR concernaient l'absence de structures d'accueil de base, le refus d'entrée dans un pays ainsi que la détention systématique et parfois prolongée de migrants, y compris de réfugiés. Elle a encouragé les pays d'Amérique du Nord et du Sud à s'appuyer sur leurs législations nationales ainsi que leurs bonnes pratiques et elle a promis que le HCR continuerait d'apporter son soutien.
La conférence de deux jours est accueillie par le Gouvernement du Costa Rica et organisée conjointement par le HCR, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Organisation des Etats américains (OEA), avec le soutien de plusieurs autres organisations internationales, notamment le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme.
Par Marie-Hélène Verney à San Jose, Costa Rica