Près de 160 boat people secourus par des gardes-côtes yéménites
Près de 160 boat people secourus par des gardes-côtes yéménites
MAYFA'A, Yémen, 13 août (UNHCR) - Six personnes sont portées disparues après le naufrage, dans le golfe d'Aden la semaine dernière, d'un bateau de passeurs naviguant en dehors de la saison de navigation dans une mer démontée. Tout porte à croire qu'une nouvelle saison de traite d'êtres humains pourrait avoir commencé prématurément et plus intensément qu'auparavant.
Samedi dernier, des employés de l'UNHCR du centre de réception de Mayfa'a dans le sud du Yémen ont indiqué qu'un bateau de pêche transportant environ 175 personnes était bloqué en haute mer après une panne survenue lors de son approche de la côte de Mayfa'a Hager. Ces personnes avaient traversé le golfe d'Aden depuis le village de Marera, situé près de Bossasso sur la côte nord de la Somalie. Certaines ont été secourues par des pêcheurs, alors qu'un autre groupe avait réussi à monter sur un plus petit bateau et à atteindre la côte, malgré une forte tempête et une mer agitée. A leur arrivée, ces personnes ont alerté le partenaire local de l'UNHCR, la Society for Humanitarian Solidarity (SHS).
Les gardes-côtes yéménites ont été immédiatement informés et, conjointement avec le SHS, une équipe de terrain a été envoyée dans trois bateaux pour porter secours aux passagers en détresse. Une première tentative de sauvetage en mer, survenue samedi soir tard, s'est révélée inefficace à cause des conditions météorologiques difficiles. Une seconde tentative, menée dimanche matin à l'aube, a permis le sauvetage de davantage de personnes. Des survivants ont alors indiqué que six passagers étaient toujours portés disparus.
Toutes les personnes secourues en mer ont été transférées au centre de réception de Mayfa'a, où elles ont reçu une aide de l'UNHCR et de ses partenaires, qui leur ont fourni de la nourriture, des couvertures, un abri et des soins médicaux.
L'incident de ce week-end marque la fin de la brève période de répit estival, lorsque le mauvais temps empêche habituellement les trafiquants d'êtres humains d'opérer dans le golfe. Durant la seule semaine dernière, plus de 458 personnes, principalement des Ethiopiens et des Somaliens, sont arrivées à bord de neuf bateaux sur les côtes du Yémen.
« On observe déjà une forte augmentation depuis 2007 et les nombres ne cessent de croître », a dit Myra Sabongi, chargée de protection de l'UNHCR à Aden. « Nous ne sommes même pas à la mi-août et le nombre des arrivants est déjà bien supérieur à celui du mois d'août 2007. De la même manière, en juillet de cette année, plus de 233 personnes sont arrivées sur la côte, alors que le nombre d'arrivants était de 57 en juillet 2007. »
Depuis début 2008, à ce jour, plus de 22 532 personnes ont effectué la traversée du golfe d'Aden à bord de bateaux de passeurs. Plus de 165 personnes sont mortes en tentant ce voyage périlleux cette année et 220 autres sont portées disparues.
L'UNHCR et d'autres agences internationales ont appelé conjointement à une action globale pour mieux répondre à ces défis. L'année dernière, l'agence pour les réfugiés a intensifié significativement son travail au Yémen et a publié un appel de fonds s'élevant à 17 millions de dollars pour envoyer sur place du personnel supplémentaire, améliorer l'assistance, fournir des abris supplémentaires pour les réfugiés dans le camp de réfugiés de Kharaz ainsi qu'assurer des programmes de formation pour les gardes-côtes et d'autres fonctionnaires. L'UNHCR a aussi renforcé sa présence le long de la côte et l'agence a ouvert un nouveau centre de réception au début de cette année.
En avril, une conférence régionale a été convoquée par l'UNHCR en coopération avec le Groupe de travail sur la migration mixte pour la Somalie pour établir un mécanisme régional et un plan d'action à long terme pour la protection des réfugiés et la migration mixte dans le golfe d'Aden. Le flux mixte de personnes traversant le golfe d'Aden comprend un nombre significatif de réfugiés.
« Le Yémen a supporté un fardeau majeur avec la gestion de mouvements migratoires irréguliers dans la région, tout en maintenant une politique de porte ouverte aux réfugiés », a dit Claire Bourgeois, la déléguée de l'UNHCR au Yémen. « Le soutien de la communauté internationale reste cependant une absolue nécessité. »