Originaires du Myanmar, 2 000 réfugiés fuient vers la Thaïlande après la reprise du conflit
Originaires du Myanmar, 2 000 réfugiés fuient vers la Thaïlande après la reprise du conflit
BANGKOK, 24 mai (UNHCR) - Au cours des trois derniers mois, quelque 2 000 réfugiés originaires du Myanmar sont arrivés dans le nord de la Thaïlande. Ils disent fuir la reprise du conflit et les violations des droits humains dans l'Etat de Kayin au Myanmar. Quelque 400 personnes ont traversé la frontière la semaine dernière, pour chercher un refuge dans des camps gérés par le gouvernement, dans la région de Mae Hong Son, au nord de la Thaïlande. Davantage de réfugiés sont encore attendus.
« Les réfugiés, qui appartiennent principalement à l'ethnie Karen, disent que leurs maisons et leurs villages ont été brûlés et que des civils ont été tués. Beaucoup sont en très mauvaise santé et souffrent de maladies telles que le paludisme après un voyage long et dangereux vers les camps à travers des zones extrêmement minées », a expliqué Jennifer Pagonis aux journalistes, lors d'une conférence de presse à Genève mardi. « Certains auraient également eu des difficultés pour traverser la frontière thaïlandaise à cause du renforcement des contrôles frontaliers », a-t-elle ajouté.
L'UNHCR attend encore davantage de réfugiés venant chercher la sécurité en Thaïlande dans les semaines à venir. Beaucoup sont passés par le camp de « Eh Htu Hta » pour les personnes déplacées internes, juste de l'autre côté de la frontière au Myanmar. Là, disent-ils, plusieurs centaines de villageois karen déplacés vivent dans des conditions désespérées.
« Les déplacés attendraient de voir si les conditions s'améliorent dans leurs régions d'origine pour pouvoir rentrer. Si la situation se détériore, ils pourraient essayer de traverser la frontière pour entrer en Thaïlande », a indiqué Jennifer Pagonis.
L'UNHCR travaille avec le gouvernement thaïlandais et les organisations non gouvernementales pour s'assurer que les nouveaux arrivants sont admis dans les camps et qu'ils reçoivent l'hébergement et la protection adéquats.
« L'hébergement est une préoccupation majeure car certains camps de réfugiés sont déjà surchargés. Dans certains camps, les réfugiés ont été forcés à vivre dans des abris de fortune faits de bâche en plastique qui ne résisteront pas aux fortes pluies qui touchent régulièrement cette région », a expliqué Jennifer Pagonis.
Lors d'une réunion la semaine dernière, les autorités thaïlandaises ont donné leur accord pour la construction de maisons en matériaux plus résistants afin d'y installer les nouveaux arrivants.
Actuellement 140 000 réfugiés originaires du Myanmar vivent en Thaïlande dans neuf camps situés près de la frontière, beaucoup d'entre eux sont là depuis plus de 20 ans.