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Myanmar : Une bâche en plastique apporte bien plus qu'un abri

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Myanmar : Une bâche en plastique apporte bien plus qu'un abri

Une cultivatrice, qui a perdu ses parents et ses deux filles lorsque le cyclone Nargis a frappé la côte du Myanmar, s'efforce d'accepter le passé et de se tourner vers l'avenir.
6 Juin 2008 Egalement disponible ici :
Un habitant recouvre le toit de sa maison avec une bâche en plastique de l'UNHCR, pour empêcher les infiltrations des eaux de pluie.

LAPUTTA, Myanmar, 6 juin (UNHCR) - Cela fait maintenant un mois que le cyclone Nargis a emporté ses parents et ses deux filles. Ma Shwe est de retour dans son village, Kan Gyi Su, dans le delta de l'Irrawaddy au Myanmar. Abritée sous une bâche en plastique de l'UNHCR, elle s'efforce d'accepter le passé et de se tourner vers l'avenir.

« Juste après ce cyclone tragique, j'étais dans un autre village avec mon mari pour vendre le fruit de notre récolte », a dit cette cultivatrice âgée de 43 ans, faisant référence au riz qu'ils cultivaient dans le delta, souvent considéré comme le grenier à riz du Myanmar. Elle avait laissé ses trois enfants à ses parents à la maison. Quand elle a essayé de revenir rapidement, le bateau a été retourné par d'énormes vagues. Elle a perdu connaissance et elle a été sauvée par son mari.

Après le passage du cyclone, ils ont pris un petit bateau pour rentrer dans leur village. « J'ai trouvé quatre corps sans vie et gonflés d'eau, ceux de mes parents et de mes deux filles qui se trouvaient dans un petit bateau », a expliqué Ma Shwe. « J'avais une chance sur deux que mon fils soit vivant. Peu après, de façon inattendue, quelqu'un a crié et mon fils est arrivé lentement dans le village en boitant.

La famille a survécu dans un palmier durant quelques jours, avant d'être emmenée avec d'autres survivants dans la ville proche de Laputta. La zone a été l'une des plus durement touchées durant le cyclone des 2 et 3 mai. C'est là que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a établi l'un de ses deux bureaux de terrain - l'autre se situe à Bogale, une ville située non loin - pour contrôler la distribution d'aide et évaluer les besoins sur place.

A ce jour, dans le cadre des efforts conjoints de réponse à cette urgence, l'UNHCR a acheminé dans les zones affectées, par avion et par camion, plus de 430 tonnes d'articles humanitaires, comprenant des bâches en plastique, des couvertures, des moustiquaires et des ustensiles de cuisine. Deux autres rotations devraient apporter plus de 74 tonnes de roulaux de plastique la semaine prochaine.

Les partenaires de l'UNHCR distribuent ces articles domestiques et ce matériel d'hébergement dans le delta et les zones affectées aux alentours de la principale ville de Yangon.

Ma Shwe et sa famille sont récemment rentrés chez eux. « Nous avons décidé de recommencer notre vie dans notre village, là où sont enterrés nos proches. Nous ne pouvons subvenir à nos besoins autrement qu'en cultivant », a-t-elle expliqué.

Sa famille a reçu, le jour de son retour, des bâches en plastique de l'UNHCR, qui avaient été acheminées par bateau. Une seule bâche suffit pour protéger cette famille de trois personnes, alors désormais, a-t-elle dit, « plus d'inquiétude pour l'abri temporaire. »

Avoir un toit au dessus de la tête permet à Ma Shwe de penser à l'avenir, et notamment à son projet d'envoyer de nouveau son fils à l'école l'année prochaine. A la question de savoir de quoi elle a besoin pour recommencer sa vie, elle a répondu : « C'est une longue liste pour une famille qui n'a ni argent, ni biens, ni maison. Plus spécifiquement, notre besoin immédiat, c'est un capital pour réinvestir dans notre ferme. »

Même si un grand nombre de gens ne peuvent toujours pas rentrer dans leur village, chacun espère que le grenier à riz du Myanmar pourra bientôt renaître de ses ruines et à nouveau déborder de vie.