Les victimes de morsures de serpent respirent mieux au Népal grâce à un don du HCR
Les victimes de morsures de serpent respirent mieux au Népal grâce à un don du HCR
DAMAK, Népal, 23 septembre (HCR) - Chaque année, la saison de la mousson au Népal est accompagnée de fortes pluies qui ouvrent la saison de la culture du riz dans les plaines terai abritant des réfugiés au sud-est du pays. De juin à octobre, des fermiers passent de longues heures dans les champs pour les semences puis les récoltes de riz. Mais ils ne sont pas seuls.
Chassés de leur habitat naturel, des serpents circulent alors dans les rizières et causent une augmentation des morsures de serpents à cette période de l'année. L'est du Népal, en particulier, est connu pour sa forte densité de serpents venimeux. Les morsures de cobra et de krait sont courantes et produisent des neurotoxiques puissants qui peuvent générer une paralysie respiratoire mortelle.
Préoccupé par la santé des réfugiés du Bhoutan et de leurs hôtes népalais, le HCR a financé un respirateur portatif pour la respiration artificielle dont l'organisation a fait don au Centre népalais de la Croix-Rouge pour le traitement contre les morsures de serpent à Damak, à l'est du Népal. Cette machine aide les patients souffrant de paralysie respiratoire à mieux respirer et c'est une importante étape de la thérapie, en plus de fournir un sérum antivenimeux à la victime.
« Durant notre évaluation, nous avons déterminé que le centre disposait seulement d'un respirateur portatif qui devait être actionné manuellement et qui n'était pas efficace », a indiqué Lakruwan Dassanayke, le coordinateur du HCR pour la santé à Damak. « Nous reconnaissons la nécessité d'un respirateur portatif pour que les personnes grièvement atteintes après une morsure et souffrant d'une paralysie respiratoire puissent être soignées au centre et, si nécessaire, être transférées sans risque vers l'hôpital le plus proche », a indiqué le médecin.
Laxmi Gautam, une femme au foyer népalaise, peut en témoigner. Cette toute jeune mariée préparait le diner chez elle, quand un serpent est arrivé sur le sol en terre de sa cuisine et l'a mordue à la jambe gauche. Son mari l'a transportée d'urgence vers le centre de traitement contre les morsures de serpent à Damak, à environ 22 kilomètres de leur domicile.
La respiration de Laxmi était si faible, que l'équipe médicale du centre a immédiatement compris qu'elle avait été mordue par un serpent venimeux. Elle a été connectée au ventilateur portatif et le sérum antivenimeux lui a été injecté. A minuit, elle a repris conscience et sa respiration s'est peu à peu améliorée. « L'état de Laxmi aurait été plus critique encore si nous n'avions pas utilisé le ventilateur portatif. Il lui a sauvé la vie », a déclaré Amir Bista, chef de l'équipe médicale du centre, qui l'a soignée.
Il y a seulement deux centres de traitement contre les morsures de serpent dans la région. Le centre de Damak reçoit à lui seul plus de 1 000 cas de morsure de serpent par an, dont environ 200 cas impliquant des serpents venimeux.
Le ventilateur portatif léger offert par le HCR a coûté près de 5 000 dollars et peut être rechargé à l'électricité ou par une batterie interne ou externe. Ceci le rend très efficace pendant les fréquentes coupures d'électricité dans la région ou lors du transport de cas critiques depuis le centre de traitement vers l'hôpital local.
Après une semaine passée à l'hôpital local pour se remettre de la morsure de serpent, Laxmi est de retour chez elle et elle se porte bien. Tout ce dont elle a désormais besoin, c'est de physiothérapie pour sa jambe. « Ce fut une soirée horrible pour moi », se souvient-elle. « Je suis reconnaissant à tous ceux qui m'ont soignée et qui m'ont donné une nouvelle vie. »
Le HCR travaille dans les districts de Jhapa et Morang à l'est du Népal depuis 1992, lorsque des dizaines de milliers de réfugiés sont arrivés du Bhoutan. L'Agence pour les réfugiés continue aujourd'hui de fournir protection et assistance à quelque 34 000 réfugiés. Un programme majeur pour la réinstallation est en cours grâce auquel près de 83 000 réfugiés ont commencé une nouvelle vie dans huit pays différents.
Pour faire preuve de sa gratitude envers la communauté d'accueil au Népal, le HCR lui a apporté un soutien continu durant toutes ces années, en particulier dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Précédemment, des dons d'ambulance et de matériel médical avaient été faits à des hôpitaux locaux, ce qui bénéficie à la fois aux communautés d'accueil et aux réfugiés
Par Deep Raj Uprety et Nini Gurung à Damak, Népal