Les réfugiés bhoutanais au Népal vont bientôt être réinstallés
Les réfugiés bhoutanais au Népal vont bientôt être réinstallés
DAMAK, Népal, 6 novembre (UNHCR) - La réinstallation des réfugiés bhoutanais, attendue depuis longtemps, va commencer bientôt. Le premier groupe de réfugiés acceptés quittera les camps au Népal au début de l'année prochaine.
C'est vendredi dernier que l'opération a eu le feu vert. Le Gouvernement népalais a annoncé que les réfugiés souhaitant être réinstallés dans un pays tiers peuvent le faire, en toute connaissance de cause et si le pays de réinstallation accepte leur dossier. Ellen Sauerbrey, Secrétaire d'Etat adjoint américaine chargée des questions liées à la population, aux réfugiés et à la migration, a accueilli favorablement cette décision, lors d'une visite au camp de Goldhap vendredi dernier.
De son côté, l'UNHCR a lancé une campagne d'information de masse dans les camps népalais, organisant des réunions avec les responsables des réfugiés et les comités de gestion des camps, afin de les informer sur les différentes options qui leur sont offertes.
« L'UNHCR préfère aider les réfugiés à rentrer dans leur pays d'origine, quand ils peuvent le faire dans des conditions de sécurité et de dignité », a déclaré Abraham Abraham, délégué de l'UNHCR au Népal. « Dans ce cas, cependant, la réinstallation dans un pays tiers est la seule option actuellement disponible pour les réfugiés qui décideront de faire ce choix. Mais la réinstallation dans un pays tiers n'empêche en aucun cas les réfugiés de choisir un jour de rentrer au Bhoutan s'ils le souhaitent. »
Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils vont réinstaller 60 000 réfugiés hébergés dans les camps du Népal, voire davantage si nécessaire. D'autres membres du Groupe clé, dont l'Australie, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et la Norvège, ont également exprimé leur souhait de participer à cette réinstallation de réfugiés. De plus, le Canada a annoncé son projet visant à réinstaller 5 000 réfugiés originaires du Bhoutan vivant actuellement dans les camps au Népal.
La réinstallation vers les Etats-Unis est organisée par le gouvernement américain via son organisme Overseas Processing Entity (OPE) et par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'OIM procédera à la réinstallation des réfugiés sur la base de dossiers soumis par l'UNHCR, et seulement si l'expression d'un intérêt pour la réinstallation a été portée à la connaissance de l'UNHCR.
Les réfugiés doivent d'abord exprimer à l'UNHCR leur souhait d'être réinstallés avant que l'agence pour les réfugiés ne soumette leur candidature à l'OIM, chargée du suivi.
La soumission d'une candidature par l'UNHCR ne signifie pas automatiquement l'acceptation par le pays tiers. La décision finale, qui autorise une personne à être réinstallée dans un pays spécifique, est prise par le pays en question, après un entretien pour confirmer l'identité de la personne et son intérêt pour la réinstallation. L'UNHCR organise la procédure de réinstallation et n'est pas responsable de la décision finale, mais agit en tenant compte des intérêts des réfugiés.
Une fois acceptés, les réfugiés suivront des formations, organisées par l'OIM et les pays de réinstallation, visant à les familiariser à la culture du pays et à les préparer à leur nouvelle vie. Le premier groupe de réfugiés devrait partir en janvier 2008.
Plus de 100 000 réfugiés du Bhoutan vivent actuellement dans sept camps dans l'est du Népal, quelques-uns depuis plus de 17 ans.
« Nous sommes profondément reconnaissants au Gouvernement des Etats-Unis et à tous les autres pays offrant la réinstallation, ainsi qu'au Gouvernement du Népal, de leur soutien à la réinstallation dans un pays tiers comme solution humanitaire », a indiqué Abraham Abraham.
Il a ajouté que l'UNHCR et la communauté internationale poursuivront leurs efforts pour s'assurer que le plus grand nombre possible de portes restent ouvertes pour permettre à ces réfugiés de bénéficier de solutions durables, y compris le rapatriement volontaire au Bhoutan quand les conditions de retour le permettront.
Par Nini Gurung à Damak, Népal