Les réfugiés au Népal doivent pouvoir choisir la solution qui leur convient, déclare António Guterres
Les réfugiés au Népal doivent pouvoir choisir la solution qui leur convient, déclare António Guterres
CAMP DE GOLDHAP, Népal, 23 mai (UNHCR) - Mercredi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a dit aux résidents du camp qu'il existait plus d'une solution au sort de plus de 100 000 réfugiés vivant dans l'est du Népal depuis qu'ils ont quitté le Bhoutan, il y a 16 ans.
Lors de sa première visite officielle au Népal, le Haut Commissaire a parlé des options possibles et mis en évidence les efforts faits par l'agence pour trouver des solutions à la situation d'impasse dans laquelle se trouvent les quelque 107 000 réfugiés vivant dans sept camps depuis le début des années 1990. António Guterres a souligné que les réfugiés devaient être libres de prendre leurs propres décisions.
« Je sais que la vie n'est pas facile dans les camps, et que ces 16 ans ont été pour vous une période de sacrifices », a dit António Guterres en s'adressant mercredi aux réfugiés du camp de Goldhap, le deuxième jour de sa visite de trois jours. « Jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait pas d'issue. Mais l'intérêt porté récemment à la réinstallation de plusieurs réfugiés nous encourage beaucoup », a-t-il ajouté, faisant référence à la proposition des Etats-Unis de recevoir près de 60 000 réfugiés originaires du Bhoutan, et à d'autres pays ayant exprimé des intentions semblables.
« En même temps, j'espère que les réfugiés qui souhaitent rentrer au Bhoutan puissent le faire. En dépit de ces 16 années pendant lesquelles il n'y a pas eu beaucoup de progrès, nous continuerons à frapper à la porte du Bhoutan pour trouver une solution pour ceux qui veulent rentrer. »
Certains réfugiés dans le camp expriment clairement en faveur du rapatriement, alors que d'autres voix sont plus hésitantes. « Le Bhoutan me manque, mais le gouvernement a confisqué mes biens. Combien de temps doit-on encore attendre ici ? Je serais d'accord pour la réinstallation, mais j'ai peur de le dire en public car il y a des pressions dans le camp [en faveur du rapatriement] », chuchote une mère de quatre enfants.
Pendant sa visite à Goldhap, un camp qui accueille quelque 10 000 réfugiés dans le district de Jhapa, António Guterres a souligné que chacun doit avoir la liberté de prendre sa propre décision en connaissance de cause. « La priorité de l'UNHCR, ce sont les personnes - leurs besoins et leur volonté », a-t-il dit. « Nous n'avons pas tous les pouvoirs. L'option de la réinstallation, ou celle du rapatriement volontaire, doivent être leur choix et leur décision. Notre action consiste à ouvrir autant de portes que possible pour qu'ils puissent laisser derrière eux les longues années d'exil et commencer une nouvelle vie dès que possible. »
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a débuté une campagne d'information de masse pour sensibiliser les réfugiés dans les sept camps sur les procédures de réinstallation et sur leurs droits de décider d'opter ou non pour cette solution.
A Goldhap, António Guterres s'est rendu dans une école et un centre pour la jeunesse où les jeunes réfugiés ont parlé de leur frustration que génère le taux élevé de chômage et ont demandé davantage de soutien pour la bibliothèque ainsi que les activités sportives et récréatives. Il a aussi assisté à une distribution de nourriture aux points établis par le Programme alimentaire mondial, ainsi qu'à des activités pour la santé et la nutrition couvertes par le projet spécifique du Haut Commissaire destiné à combler les manques dans ces domaines-clés affectant les réfugiés dans leur vie quotidienne.
Les résidents du camp lui ont montré des produits artisanaux, comme le miel et des châles, qu'ils fabriquent dans le camp, ainsi qu'un projet de réchauds fonctionnant grâce à l'énergie solaire, d'un montant d'un million de dollars et mis en place par une organisation non gouvernementale, Vajra Foundation Nepal, grâce au financement de Stichting Vluchteling et de la Loterie postale néerlandaise. Jusqu'à 75 pour cent des personnes résidant dans le camp auront bientôt accès à ce mode de cuisson, qui protège l'environnement
A Katmandou, la capitale népalaise, António Guterres a rencontré le Premier ministre du Népal Giriji Prasad Koirala, le Ministre des affaires étrangères Sahana Pradhan et le Ministre de l'Intérieur Singha Durbar. Il a remercié le Népal pour son « approche très constructive et positive » dans la recherche de solutions pour les réfugiés, y compris son soutien à la réinstallation avant qu'une solution globale ne soit trouvée pour tous les résidents des camps au Népal.
Jeudi, le Haut Commissaire se rendra au Bhoutan pour discuter des problèmes de réfugiés avec les représentants du gouvernement.
Par Vivian Tan à Jhapa, Népal