Les réfugiés afghans au Pakistan sont confrontés à la spéculation foncière
Les réfugiés afghans au Pakistan sont confrontés à la spéculation foncière
ISLAMABAD, Pakistan, 20 août (HCR) - L'inquiétude du HCR grandit sur le sort des réfugiés afghans sinistrés au Pakistan après les inondations, dont certains subissent désormais aux alentours de Peshawar de la part de spéculateurs fonciers des pressions pour un rapatriement. Ces spéculateurs fonciers cherchent à investir sur des terrains auparavant occupés par des installations accueillant des réfugiés.
Avec 1,7 million de réfugiés afghans, le Pakistan compte l'une des plus importantes populations réfugiées au monde. Plus de 1,5 million d'entre eux se trouvent dans des provinces frappées par les inondations, des douzaines de villages réfugiés afghans ont été endommagés et plusieurs autres ont été complètement détruits. Dans la seule province de Khyber Pakhtunkwa, plus de 12 000 logements ont été emportés laissant près de 70 000 personnes sans abri.
Un grand nombre d'installations où vivent des réfugiés afghans ont été établies il y a 30 ans après l'invasion soviétique en Afghanistan ayant déclenché la première vague de réfugiés. A cette période-là, les installations étaient localisées dans des zones retirées ou en bordure des villes. Au fil des années, les terrains ont pris de la valeur en parallèle avec la croissance urbaine.
Le HCR a reçu avec satisfaction l'assurance des autorités fédérales selon lesquelles tous les sinistrés devraient pouvoir rentrer chez eux pour reconstruire, y compris les réfugiés afghans. Le Ministre des régions frontalières et le chef du Commissariat aux réfugiés afghans, l'agence pakistanaise chargée de la question des réfugiés, ont également donné l'assurance selon laquelle les réfugiés ont le droit de retourner dans leurs logements. Nous espérons que des dispositions peuvent être rapidement mises en place au niveau local pour assurer que l'esprit de cet engagement soit appliqué à tous les niveaux pour bloquer les spéculateurs fonciers.
L'un des villages réfugiés les plus durement frappés est Azakheil dans le district de Nowshera au nord-ouest du Pakistan. Plus de 23 000 personnes y ont perdu leurs maisons. Une équipe technique du HCR est en route ce jour pour évaluer la faisabilité concernant la reconstruction du site. Ces prochains jours, le gouvernement provincial devrait décider si le village peut être reconstruit sur le même site ou si les habitants devront être relocalisés dans une autre installation du même district.
Dans les installations de réfugiés près de Peshawar qui sont endommagées, des Afghans tentent de sauver quelques affaires dans la boue ayant englouti leurs maisons. La plupart ont trouvé abri ailleurs pour le moment, et ils sont dispersés dans les communautés voisines chez des proches ou dans des abris de fortune. Depuis les inondations ayant frappé le pays fin juillet, le HCR a distribué des tentes et du matériel pour l'abri - par exemple des casseroles et des articles pour le couchage - à des familles parmi les plus durement frappées. Nous préparons également la reconstruction des infrastructures y compris des écoles, des dispensaires et des équipements pour l'assainissement et la distribution d'eau dans des villages réfugiés et les communautés environnantes en coopération avec les autorités locales et les partenaires humanitaires.
Parallèlement, la situation globale de l'inondation sur le Pakistan et notre réponse deviennent de plus en plus complexes, alors que nous intervenons sur plusieurs fronts à la fois. Notre attention se porte toujours sur les provinces de Khyber Pakhtunkwa et du Baloutchistan, où nous disposons d'une forte présence existante sur le terrain. Le Baloutchistan accueille désormais plus d'un million de personnes déplacées par les inondations, incluant plus de 600 000 personnes ayant fui Jacocabad et d'autres villes dans la province voisine de Sindh. Le HCR est l'une des rares agences humanitaires disposant d'une présence sur le terrain dans cette partie isolée du Pakistan. Il a été demandé au HCR, conjointement avec le CICR, de diriger l'effort humanitaire international dans la province.
Il a été également demandé au HCR de renforcer son rôle dans le sud du pays, et de fournir son expertise technique aux autorités locales de Sindh qui ont établi des camps de tentes à Karachi et Sukkur. Ces derniers jours, le HCR a envoyé du personnel expert en coordination et en gestion de camp à Karachi et à Sukkur pour appuyer les autorités locales dans la gestion de sites temporaires jusqu'à ce que les sinistrés rentrent chez eux, avec leurs tentes. La gestion générale des camps reste attribuée aux autorités pakistanaises.
Avec les besoins continuant à croître au Pakistan ainsi que son rôle renforcé dans la réponse à la crise due aux inondations, le HCR révise actuellement son appel initial d'un montant de 41 millions de dollars. Le nouvel appel devrait être publié dans les prochains jours.