Le rapatriement des réfugiés afghans entre dans une nouvelle phase, déclare António Guterres
Le rapatriement des réfugiés afghans entre dans une nouvelle phase, déclare António Guterres
KABOUL, Afghanistan, 23 novembre (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a appelé aujourd'hui le gouvernement d'Afghanistan à prendre en compte les besoins des réfugiés rapatriés lorsqu'il établira ses plans de développement lors de la conférence sur l'avenir du pays prévue à Londres début 2006.
A la fin de sa mission de deux jours en Afghanistan, sa première visite dans ce pays depuis qu'il est devenu Haut Commissaire en juin dernier, A. Guterres a également souligné, lors d'une conférence de presse, la nécessité pour l'Iran et le Pakistan d'être impliqués dans la recherche de solutions à long terme au problème des mouvements de population dans la région.
« J'encourage les trois gouvernements, l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan, à jouer un rôle constructif pour trouver une solution à cette question, avec la collaboration de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés », a-t-il dit.
Quelque 500 000 Afghans sont rentrés chez eux cette année, portant le nombre total des retours, depuis le début du programme de rapatriement de l'UNHCR en 2002, à près de trois millions de personnes. Interrogé sur les futurs retours, A. Guterres s'est voulu optimiste : « Les Afghans continueront de rentrer dans leur patrie en grand nombre », a-t-il dit. « Mais certains mettront plus de temps à prendre leur décision. Ces Afghans, qui ne voudront pas rentrer dans l'immédiat, doivent continuer à avoir droit à une vie décente dans leurs pays d'asile. »
Plus tôt dans la journée, le Haut Commissaire a visité des opérations de l'UNHCR près de la ville orientale de Jalalabad. Dans le village de Saracha, où plus d'un tiers des 3 500 familles étaient auparavant réfugiées au Pakistan, il a visité un certain nombre de projets, depuis une microcentrale hydraulique à une ferme piscicole, qui ont permis à des rapatriés de réintégrer leurs anciennes communautés. Saracha possède également des écoles primaires et secondaires ainsi que deux dispensaires.
Ce fut une scène très différente dans la zone Tangi Cluster près de Jalalabad. Ce site accueille quelque 250 familles qui ont dû rentrer soudainement suite à la décision du gouvernement pakistanais de fermer tous les camps de réfugiés des Zones tribales frontalières avec l'Afghanistan.
« Vous avez beaucoup souffert », a dit António Guterres aux habitants. « Tout d'abord, vous avez dû quitter vos maisons à cause de la guerre dans votre pays. Maintenant vous vivez dans des conditions difficiles. Nos ressources sont limitées, mais l'UNHCR fera tout son possible pour vous aider. »
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés travaille déjà avec les ministères du gouvernement et d'autres organisations pour fournir à des familles vivant dans Tangi Cluster une école et un dispensaire sur place. Bientôt, l'eau, déjà disponible dans des réservoirs répartis dans le camp, sera aussi distribuée à l'ensemble de la communauté alentour.
« Notre contribution est limitée, en comparaison de tous les besoins », a dit A. Guterres. « Il est important que le gouvernement afghan avec la communauté internationale et les agences pour le développement dressent la liste des besoins à long terme auxquels doit faire face le pays. »
Au premier jour de sa visite, le Haut Commissaire a rencontré et félicité le Président Hamid Karzaï pour le succès du déroulement des élections de l'Assemblée nationale en septembre dernier, qui a mis effectivement fin au processus de Bonn commencé en 2001, et a mis en place un cadre pour la création d'une nouvelle constitution afghane et un calendrier pour des élections présidentielles et législatives.
« Nous sommes maintenant arrivés à une nouvelle étape dans le retour et la réintégration des réfugiés afghans », a dit le Haut Commissaire lors de cette réunion. « Les retours continueront à être la principale alternative pour les Afghans vivant dans les pays d'asile, mais une nouvelle approche doit être développée et l'UNHCR demeure engagé pour trouver une solution durable. »
Depuis l'Afghanistan, A. Guterres se rend au Pakistan où il visitera les opérations de secours de l'UNHCR après le séisme et aura également des discussions sur les problèmes actuels des réfugiés avec le gouvernement pakistanais.