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Le moment n'est pas venu pour un rapatriement à grande échelle vers l'Iraq, affirme le HCR

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Le moment n'est pas venu pour un rapatriement à grande échelle vers l'Iraq, affirme le HCR

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés indique qu'en dépit des améliorations de la sécurité observées en Iraq, le moment n'est pas encore venu de promouvoir, organiser ou encourager les retours.
23 Novembre 2007 Egalement disponible ici :
Iraqis at a crossing point on the border with Syria. Media reports say many Iraqis are going home, but UNHCR urges caution about the security situation.

GENEVE, 23 novembre (UNHCR) - Selon plusieurs sources médiatiques faisant état du retour de milliers de réfugiés en Iraq, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a indiqué vendredi que bien que l'amélioration des conditions de sécurité soit de bonne augure, le moment n'était pas encore venu de promouvoir, organiser ou encourager les retours.

Jennifer Pagonis a indiqué aux journalistes réunis à Genève que l'UNHCR se tenait prêt à assister les personnes qui ont décidé, ou décideront, de rentrer de façon volontaire, mais que l'agence considérait qu'un rapatriement à grande échelle ne serait possible que « lorsque les conditions propices pour le retour seront en place, notamment une aide matérielle et juridique ainsi que des garanties pour la sécurité physique des personnes. »

Elle a ajouté « qu'actuellement, il n'y aucun signe d'un retour à grande échelle vers l'Iraq, la situation sécuritaire dans plusieurs régions du pays demeurait instable et imprévisible. »

Selon une étude menée par les équipes de l'UNHCR en Syrie, plusieurs raisons peuvent expliquer ces retours en Iraq, en dehors des considérations concernant l'amélioration de la sécurité. Sur 110 familles iraquiennes avec lesquelles l'UNHCR s'est entretenu en Syrie, la majorité ont indiqué qu'elles rentraient parce qu'elles manquaient d'argent et/ou de ressources, qu'elles faisaient face à des conditions de vie difficiles ou parce que leurs visas étaient arrivés à expiration.

Du fait des récentes restrictions sur les visas, nombre d'Iraquiens ne peuvent plus faire des allers et retours entre la Syrie et l'Iraq afin d'y obtenir des ressources complémentaires, gagner de l'argent, récupérer de la nourriture ou percevoir des allocations de pension.

Les primes accordées par le Gouvernement iraquien pour rentrer - qui s'élèvent entre 700 et 800 dollars - ainsi que le transport gratuit par bus et par avion ont également joué un rôle dans les retours. L'étude a aussi relevé que c'était la première fois depuis plusieurs années que les réfugiés iraquiens évoquaient un retour.

Jennifer Pagonis a indiqué que les équipes de l'UNHCR avaient aussi mené des entretiens rapides auprès de personnes rentrées à Bagdad qui ont cité, comme principale motivation à leur retour, les difficultés économiques causées par leur déplacement prolongé. Plusieurs d'entre elles n'ont plus d'argent ou ont dépensé presque toutes leurs économies. Nombre d'entre elles sont revenues car il était encore temps que leurs enfants retournent à l'école en Iraq, avant la fin du premier trimestre.

D'autres ont été encouragés par des informations faisant état d'une amélioration de la sécurité, mais beaucoup ont exprimé leurs préoccupations quant à la stabilité sur le long terme, faisant notamment référence au fait que les milices sont encore présentes sur place et que de nombreuses régions demeurent dangereuses. Les personnes rentrent principalement vers des zones où elles pensent que les forces locales de sécurité fonctionnent correctement et gardent le contrôle.

« Bien que nous ne soyons pas en position de surveiller les frontières 24 heures sur 24, nous avons noté davantage de retours vers l'Iraq que d'arrivées en Syrie (avec une moyenne quotidienne variant entre 1 500 départs vers l'Iraq et 500 arrivées en Syrie). Nous ne sommes pas en mesure de confirmer les informations selon lesquelles 46 000 Iraquiens seraient rentrés de Syrie en octobre », a indiqué Jennifer Pagonis.

A l'intérieur de l'Iraq, le nombre des personnes déplacées internes a légèrement augmenté au cours des derniers mois. Selon les derniers chiffres reçus par l'UNHCR mercredi, plus de 2,4 millions d'Iraquiens seraient déplacés à l'intérieur de l'Iraq. Leur répartition est la suivante : 1 021 962 déplacés avant 2003, 190 146 déplacés entre 2003 et 2005, et 1 199 491 déplacés depuis le bombardement de la mosquée de Samarra en février 2006.

Jennifer Pagonis a affirmé que les raisons de cette augmentation incluent un meilleur enregistrement des déplacés, mais également les récentes restrictions de visas en Syrie, ce qui implique que davantage de personnes se déplacent à l'intérieur de l'Iraq plutôt que de chercher refuge en dehors du pays. Il y a également davantage de déplacements secondaires, dans la mesure où les gouvernorats ont fermé leurs portes aux nouveaux déplacés venus d'ailleurs (11 des 18 gouvernorats que compte l'Iraq ont limité l'accès aux nouveaux arrivants).

Pourtant, il y a eu des retours parmi les personnes déplacées internes. Des familles ont reçu des primes au retour. L'UNHCR a reçu des informations faisant état de familles rentrées vivant dans des conditions très difficiles, alors que d'autres ne sont pas rentrées dans leur foyer initial, mais se sont installées ailleurs (déplacement secondaire). Selon les déplacés iraquiens, l'accès à un abri, à la nourriture, au travail, à l'eau et aux équipements sanitaires et à l'aide juridique demeurent les besoins les plus fréquents.

Selon les estimations du gouvernement, quelque 2,2 millions d'Iraquiens vivent en dehors de l'Iraq, dont 500 000 à 700 000 en Jordanie et près de 1,5 million en Syrie.