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Le HCR transfère des réfugiés kényans en Ouganda

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Le HCR transfère des réfugiés kényans en Ouganda

Dans le sud-est de l'Ouganda, le HCR commence le transfert de quelque 6 500 réfugiés kényans, hors des zones frontalières vers un site de transit situé à 35 kilomètres à l'intérieur du pays.
23 Janvier 2008 Egalement disponible ici :
Une jeune réfugiée kényane au milieu des possessions de sa famille, au centre de transit de Mulanda.

MULANDA, Ouganda, 23 janvier (UNHCR) - Dans le sud-est de l'Ouganda, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a commencé à transférer environ 6 500 réfugiés kényans, hors des zones frontalières vers un site de transit situé à 35 kilomètres à l'intérieur du pays.

Six bus, transportant un premier groupe de 360 réfugiés, ont pris la route sous la pluie battante, depuis les villes frontalières de Busia et Malaba. Ils sont arrivés une heure après au centre de Mulanda. La pluie est considérée comme un signe de bon augure dans de nombreuses cultures africaines.

Un autre groupe de 360 réfugiés était attendu à Mulanda mercredi soir. Durant cette opération de transfert, prévue pour durer cinq jours, des réfugiés nouvellement arrivés seront transportés depuis Malaba, Busia et Lwakhakha vers ce centre de transit.

Les Kényans arrivés avec le premier convoi ont fait patiemment la queue pour être enregistrés, sous la véranda du camp de transit de Mulanda, un ancien centre de formation technique. Nombre d'entre eux portaient des sacs en plastique contenant les maigres possessions qu'ils avaient réussi à sauver, avant d'être chassés hors de leurs maisons et du Kenya, durant les violences post-électorales.

Mercredi, quelque 200 tentes fournies par l'UNHCR ont été montées au centre de transit, pour pouvoir accueillir des réfugiés. L'agence pour les réfugiés en prépare 300 autres. Parallèlement, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a installé quatre réservoirs d'eau, qui ont une capacité totale de plus de 40 000 litres.

Les réfugiés enregistrés vont recevoir des cartes de rationnement, ce qui leur permettra de recevoir de la nourriture, des articles domestiques basiques et d'autres services au centre de transit.

De nombreux réfugiés, qui ont voyagé dans ce convoi, vivaient dans des écoles à Malaba et à Busia. Les femmes et les enfants étaient abrités dans les salles de classe et les hommes dormaient sous des tentes. D'autres réfugiés kényans sont, eux, accueillis chez des proches et des amis.

« Certains [parmi ceux qui sont hébergés chez des proches] pourraient ne pas être transférés à Mulanda, car ils préfèrent rester près de la frontière d'où ils peuvent suivre de près les développements de la situation au Kenya », a expliqué une employée de l'UNHCR qui a voyagé avec des réfugiés depuis Busia vers Mulanda. Elle a ajouté qu'ils étaient anxieux à l'idée de rentrer chez eux, de renvoyer leurs enfants à l'école et de reconstruire leur vie.

Au contraire, nombre de ceux qui ont été transférés à Mulanda mercredi s'attendent à y rester pour un moment. « Je n'ai nulle part ailleurs où aller. Nous prévoyons de rester ici pendant quelques mois, puis nous déciderons ce que nous ferons ensuite », a expliqué Rahab Wanjiru, une marchande de produits électroniques à Busia, un village qui est à cheval sur la frontière.

Son magasin a été brûlé par des jeunes, qui étaient ivres, quand ils pourchassaient les membres de l'ethnie wanjiru, après l'annonce des résultats des élections du 30 décembre, la cause des violences et de la mort de centaines de personnes. « Nous avons fui vers le commissariat de police, où nous avons passé la nuit. Le lendemain, nous avons traversé la frontière vers l'Ouganda », s'est rappelé Rahab Wanjiru.

David Waweru, âgé de 23 ans, a indiqué que la violence survenue après les élections a été un véritable choc. « Les gens qui ont brûlé notre maison étaient mes amis. Avant, je traînais avec eux. Comme peuvent-ils me frapper simplement parce que je suis d'une ethnie différente », a-t-il dit, en attendant de s'enregistrer. « Ce sera difficile de rentrer. Je ne pourrais pas vivre entouré de gens qui sont prêts à me tuer. »

Les réfugiés transférés à Mulanda devraient y rester plusieurs semaines. Leur retour va dépendre des développements au Kenya et, s'il n'y a aucune amélioration, ils pourront alors être transférés vers des camps de réfugiés établis dans l'ouest de l'Ouganda.

L'Ouganda accueille actuellement plus de 216 000 réfugiés, la plupart sont originaires des pays voisins comme le Soudan, la République démocratique du Congo et le Rwanda. Le pays compte aussi 850 000 déplacés internes.

Par Roberta Russo à Mulanda, Ouganda