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Le HCR soutient un camp d'été au Liban pour aider les enfants à retrouver la joie de vivre

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Le HCR soutient un camp d'été au Liban pour aider les enfants à retrouver la joie de vivre

Une ONG libanaise a emmené 104 enfants en camp d'été dans le village de Jezzine. Ils ont tous vécu des heures très difficiles durant la guerre. Avec le soutien du HCR, cette organisation locale d'aide espère que ce séjour leur permettra de redevenir des enfants et d'exprimer leur ressenti de la guerre.
6 Septembre 2006 Egalement disponible ici :
Jouer, chanter, dessiner et faire du théâtre, ces enfants et d'autres au camp de Jezzine participent aussi à des sessions de résolution de conflit et de construction de la paix.

JEZZINE, Liban, 6 septembre (UNHCR) - Au camp d'été pour enfants originaires des villages ravagés par la guerre au sud du Liban, il n'y a aucun signe de la violence qu'ils ont vécue récemment. A part les chants et les rires, le calme est ininterrompu.

L'ONG libanaise Development for People and Nature Association (DPNA) qui a rassemblé 104 enfants dans une cour d'école à Jezzine a raisonné simplement.

« Ces enfants ont vécu des moments très difficiles », a indiqué Farah Hassouna, l'une des 28 volontaires gérant le camp et employée de DDNA. « Ils sont en détresse. Ils ont été témoins d'atrocités et de dangers. Quelques uns ont perdu leur maison ou même des êtres chers. Ils ont besoin de redevenir des enfants, et l'idée était de leur donner la possibilité de s'exprimer. »

DPNA, l'une des 34 ONG faisant partie d'un réseau au sud du Liban, a organisé ce camp. Il a été financé par le Catholic Relief Services. L'UNHCR a fourni les tentes, les matelas, les couvertures et les sets de cuisine depuis ses stocks pour les victimes de la guerre. Le lieu du camp a été choisi avec soin.

« Ici, ils sont loin des destructions. Ils seront capables d'oublier pendant un temps les scènes cruelles qu'ils ont vues pendant des semaines », a dit Farah Hassouna.

Les enfants, allant de l'âge de neuf à 16 ans, viennent de villages sévèrement endommagés par la guerre. Ils vont passer trois semaines dans le calme sur une colline dominant les maisons de Jezzine, un village situé au milieu de la verdure et des collines inhabitées ayant été relativement peu affectées par les combats.

« Je crois que j'ai de la chance d'être ici. Durant la guerre, j'étais triste. Maintenant je peux jouer avec d'autres enfants de mon âge. Nous partageons des tentes, nous passons des heures à jouer et nous amuser », a raconté Yara, une enfant de 11 ans originaire de Sarafand.

Lamis, 12 ans, partage une tente avec Yara et quatre autres enfants. Elle a trouvé le réconfort au camp. « Pendant la guerre, j'ai eu si peur. Chaque fois que j'ai entendu des bombardements, je croyais que j'allais mourir. Ici je me sens en sécurité, je n'ai plus peur et je remercie Dieu que la guerre soit finie. »

Le soutien de l'UNHCR pour ce camp reflète la volonté de l'agence d'étendre le champ de ses activités d'aide vers de nouveaux projets maintenant que la livraison d'aide d'urgence aux Libanais qui sont rentrés dans leurs villages détruits s'est ralentie.

Les équipes de terrain de l'UNHCR, travaillant étroitement avec le gouvernement libanais et les ONG, recherchent quelle aide à long terme pourrait être utile en plus de la reconstruction. Une telle aide pourrait inclure des projets générateurs de salaire pour ceux qui ont perdu leurs sources de revenu, d'éducation pour les enfants qui restent déplacés et des packs d'aide pour ceux qui hébergent des déplacés. Une autre préoccupation concerne aussi le traumatisme dont les Libanais ont souffert, spécialement les enfants.

« Nous soutenons le projet du camp car ces enfants ont maintenant l'opportunité de vivre un moment de détente durant l'été, ce qu'ils ont manqué durant la guerre », a indiqué Tiziana Clerico, responsable de l'équipe spéciale de l'UNHCR dans la ville de Saïda,

« Ils apprendront à vivre avec d'autres enfants de différentes origines et de différentes religions, et à échanger des idées et leurs expériences. Ils vont aussi construire un projet d'intérêt commun : la possibilité d'espérer un avenir meilleur », a-t-elle ajouté.

Les activités dans le camp vont au-delà de la détente. Jouer, chanter, dessiner et faire du théâtre, ces enfants et d'autres au camp de Jezzine participent aussi à des sessions de résolution de conflit et de construction de la paix.

L'une des activités est une formation à ce que nous appelons « Ambassadeur pour la paix ». Les enfants sont séparés par groupes et échangent des ambassadeurs qui portent un message clair, celui de la paix », a expliqué Farah Hassouna.

Une session de sensibilisation contre les mines, assurée par l'armée libanaise, fait aussi partie du programme. Sur les 13 personnes tuées et les 61 autres blessées par les munitions non explosées, 22 étaient des enfants. « Dans ce camp, nous apprenons des choses importantes dans la vie. Nous apprenons comment aimer et respecter son prochain, et à ne pas avoir peur. Et la chose la plus importante est de travailler en équipe », a indiqué Mariana âgée de 12 ans.

En tant qu'agence de protection travaillant dans le cadre des pires situations humanitaires dans le monde, l'UNHCR reconnaît l'importance de répondre aux impacts psychologiques de la guerre sur les enfants. Les sourires et les rires des enfants dans le camp ne témoignent que de leur joie de vivre.

« Ce type d'activité est ce dont les Libanais ont réellement besoin », a indiqué Tiziana Clerico. « Ils ont besoin d'exprimer leurs craintes, et leurs émotions refoulées, sans avoir l'impression d'être menacés. Ils ont besoin que la vie continue. »

Par Laure Chedrawi à Jezzine, Liban