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Le HCR prend en compte les besoins des femmes dans les camps au Pakistan

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Le HCR prend en compte les besoins des femmes dans les camps au Pakistan

Le HCR met en place des comités de femmes afin de surmonter les obstacles d'ordre culturel et de mieux comprendre les besoins des femmes vivant dans les camps établis au nord du Pakistan pour les survivants du tremblement de terre survenu le 8 octobre dernier.
13 Janvier 2006 Egalement disponible ici :
Zainab Fazal Hussain, qui fait partie des équipes de l'UNHCR chargées des services communautaires au nord du Pakistan, discute avec les femmes du camp de Kuchaen Saeedan, établi après le tremblement du 8 octobre, afin de mieux comprendre leurs besoins.

MUZAFFARABAD, Pakistan, 13 janvier (UNHCR) - En situation d'urgence, c'est souvent l'expression « loin des yeux, loin du coeur » qui prévaut et les personnes incapables de se défendre courent le risque d'être mises de côté, qu'il s'agisse de femmes, d'enfants, de personnes âgées ou handicapées.

Dans ce pays dévasté par le séisme qu'est le Pakistan, les femmes préfèrent généralement rester dans l'intimité et la sécurité de leurs tentes. Identifier leurs problèmes et leurs besoins représente un défi majeur que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés tente de relever, dans le respect des sensibilités culturelles.

« Aider les survivants du tremblement de terre constitue une expérience à la fois unique et inoubliable », déclare Zainab Fazal Hussain, récemment arrivée du bureau de l'UNHCR établi dans la ville portuaire de Karachi pour aider les survivants du séisme à Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais, tout au nord.

En tant que membre des services communautaires de l'UNHCR, Zainab Fazal Hussain veille sur les installations mises en place pour les femmes dans les camps établis après le séisme du 8 octobre. Elle informe aussi le bureau de

Muzaffarabad des difficultés rencontrées.

« Les femmes ont des besoins spécifiques et certains groupes sociaux, tels que les mères célibataires, les veuves et les handicapées peuvent rencontrer des problèmes pour accéder aux différents services et aux articles de secours », explique-t-elle.

« Nous avons créé 27 comités de femmes dans les camps, avec pour objectif de veiller à ces besoins, et nous sommes en train d'en établir davantage. Chaque comité dispose de femmes volontaires qui parcourent les camps. Elles parlent aux femmes, identifient leurs problèmes et en discutent ensuite avec les travailleurs humanitaires afin de trouver des solutions. »

En sa qualité d'agence responsable de la gestion des camps dans le cadre de l'effort de secours des Nations Unies, l'UNHCR aide les autorités pakistanaises dans 144 camps - dont 26 camps planifiés et 118 camps de fortune - abritant 140 000 personnes dans la Province frontière du Nord-Ouest et le Cachemire pakistanais.

Les travailleurs humanitaires, dont les activités ont été interrompues au début du mois par les tempêtes, se mobilisent contre la neige et la pluie prévues prochainement et ont intensifié les travaux d'isolation contre l'hiver dans les camps. De nouveaux camps ont aussi été établis en cas d'un nouvel exode depuis des villages d'altitude par des populations qui y restaient encore jusqu'ici en dépit de la destruction de leur maison.

Chaque jour Zainab Fazal Hussain et le personnel des organisations partenaires essayent d'atteindre encore d'autres camps autour de Muzaffarabad pour mettre en place des comités de femmes et expliquer leur rôle.

« Pour le moment », explique Nighat Naqvi, résidant au camp de Kochaey Saeedan dans la vallée de Jhelum au Cachemire, « nous ne disposons pas d'installations sanitaires réservées aux femmes, il n'y a pas d'endroit pour laver les habits et pas de système de distribution d'eau. Parfois les femmes doivent sortir du camp et descendre jusqu'à la rivière pour laver les vêtements. »

Elle ajoute : « Nous sommes plus de 400 personnes dans ce camp, mais il n'y a pas d'équipements réservés aux femmes. Monter un comité de femmes et parler avec l'UNHCR de leurs besoins spécifiques améliorera la situation. »

Morgan Morris, responsable d'équipe pour l'UNHCR à Muzaffarabad, affirme que l'agence renforce aussi la capacité des organisations non gouvernementales locales à fournir des services pour les survivants du séisme : « Nos experts en services communautaires ont pu dispenser plusieurs formations avec différentes organisations partenaires, les aidant à comprendre les différents aspects de fonctionnement des camps et sa gestion sur le terrain. »

Lorsque Zainab quitte les survivants du séisme vivant dans un camp de tentes, son travail n'est pas encore fini. Tout le monde est affecté par le séisme dans la région et elle doit encore conseiller une collègue sur le chemin du retour.

« C'est bien de discuter avec quelqu'un de la terrible expérience que vous venez de traverser. Cela vous aidera à dépasser le traumatisme », dit-elle à Maria Bibi, une travailleuse sociale, employée par Best, un des partenaires de l'UNHCR.

« Le séisme a complètement détruit notre foyer et maintenant nous dormons dans une tente dressée devant l'emplacement de notre maison », raconte Maria. « Mon frère âgé de 24 ans a des problèmes psychologiques de temps en temps, nous ne pouvons rien y faire. Et ma mère a perdu une soeur. »

La compassion et les conseils de Zainab réconfortent Maria mais, pour beaucoup au Pakistan, le séisme a bouleversé leur vie.

« J'étais étudiante en dernière année d'un masters en micro-biologie et maintenant mes études ne m'intéressent plus du tout », dit Maria. « J'ai juste peur la plupart du temps. »

Par Babar Baloch à Muzaffarabad, Pakistan