Le HCR distribue de l'aide à des milliers de civils syriens dans une banlieue assiégée de Homs
Le HCR distribue de l'aide à des milliers de civils syriens dans une banlieue assiégée de Homs
HOMS, Syrie, 28 mai (HCR) - Ces derniers jours, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a distribué de l'aide à des milliers de personnes dans une banlieue assiégée de Homs, la troisième plus grande ville de Syrie. L'opération s'est concentrée sur les personnes touchées par les récents combats dans la banlieue d'Al Wa'er.
Samedi, des couvertures, des matelas et des produits domestiques fournis par le HCR ont été distribués à 200 familles déplacées d'Al Wa'er vers Homs, qui se situe au centre-ouest de la Syrie, près de la frontière avec le Liban. Lundi, un camion du HCR transportant de l'aide humanitaire d'urgence pour 10 000 personnes est arrivé à Al Wa'er même.
Les livraisons contenaient 5 500 couches pour bébés et personnes âgées, 4 000 serviettes hygiéniques et 2 000 jerrycans. Deux autres camions, transportant 3 000 kits d'hygiène, ont dû faire demi-tour à cause de la situation sécuritaire.
Al Wa'er est peuplé d'environ 400 000 personnes, dont la moitié sont des déplacés en provenance d'autres zones du Gouvernorat de Homs - principalement de Baba Amer et de la vieille ville de Homs.
De violents affrontements entre les forces du gouvernement et de l'opposition ont éclaté à Al Wa'er le 16 mai, avant de connaitre un arrêt de deux jours samedi. Le conflit a repris depuis. Au cours des récents combats, au moins cinq bâtiments hébergeant des centaines de déplacés internes ont été gravement endommagés. Dans l'un d'eux, la tour Alarabaeen, sept membres de la même famille ont été tués par des tirs de mortier. Au moins sept autres personnes ont péri dans d'autres incidents et, selon les informations du HCR, 32 personnes ont été blessées.
Les combats ont provoqué le déplacement d'environ 5 000 personnes, 250 familles ayant fui vers d'autres quartiers de la ville de Homs où elles sont hébergées par des proches. La plupart d'entre elles ont déjà connu plusieurs déplacements. D'autres personnes déplacées ont franchi la frontière avec le Liban la semaine dernière : 10 familles, soit 33 personnes, se sont enregistrées auprès du HCR au Liban.
Une équipe du HCR a effectué une visite dans l'un des abris pour déplacés internes à Al Wa'er ce week-end. Cet abri, situé à l'ouest d'Al Wa'er, accueille 2 100 personnes. Selon les informations transmises à l'équipe, cinq familles arrivent chaque jour dans cet abri depuis la récente escalade du conflit.
« Les personnes qui vivent ici bénéficient d'installations sanitaires minimales, de peu d'eau et n'ont pas l'électricité. Il y a peu de réserves de nourriture et de médicaments et un besoin urgent de matelas, de couvertures et de kits d'hygiène », a déclaré un porte-parole du HCR, citant les conclusions des membres de l'équipe.
Outre les efforts déployés pour fournir une aide humanitaire supplémentaire à la population touchée à Al Wa'er et dans ses environs, le HCR prépositionne également des produits de secours dans d'autres zones de la ville même de Homs pour parer aux imprévus.
« Une fois de plus, le HCR appelle toutes les parties à garantir la sécurité de la population civile touchée par le conflit. Nous réitérons également notre appel à toutes les parties au conflit pour que l'accès soit accordé sans entraves à tous les acteurs humanitaires, y compris le HCR », a affirmé le porte-parole.
Dans d'autres régions de Syrie, le HCR continue de s'inquiéter des obstacles qui seraient mis au travers du chemin des personnes tentant de franchir les frontières comme réfugiés. Andrew Harper, le Représentant des Nations Unies en Jordanie, a fait savoir mardi matin que quelque 230 réfugiés étaient arrivés au camp de Za'atari lundi, et un nombre similaire pendant le week-end.
Cependant, le nombre des traversées est encore largement inférieur au niveau d'il y a deux semaines. De récents problèmes de franchissement des frontières ont aussi été signalés le long de la frontière entre la Syrie et l'Iraq. Il demeure essentiel que les civils cherchant à fuir l'insécurité, qu'ils soient déplacés internes ou réfugiés, bénéficient d'un passage en toute sécurité vers des zones à l'abri du danger.