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Le HCR aide des familles déplacées à retrouver un toit au Puntland, en Somalie

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Le HCR aide des familles déplacées à retrouver un toit au Puntland, en Somalie

31 Janvier 2007 Egalement disponible ici :
Un petit garçon se tient devant un carré de terre qui sera bientôt offert à une famille déplacée, dans la ville portuaire de Bossasso au nord de la Somalie, dans le cadre d'un projet soutenu par l'UNHCR.

BOSSASSO, Somalie, 31 janvier 2007 (UNHCR) - L'UNHCR participe à un projet pilote ambitieux qui vise à permettre à 120 familles somaliennes déplacées dans la ville de Bossasso, un port situé au nord du pays, de s'installer sur des terres qui vont leur être attribuées, en coopération avec la communauté locale. Le projet bénéficiera également à 30 familles défavorisées de la ville.

Située sur la côte du Golfe d'Aden, dans l'Etat autoproclamé du Puntland, la ville de Bossasso est devenue le refuge de 30 000 Somaliens ayant fui le conflit dans le sud et le centre de la Somalie. La vie est difficile pour ces personnes déplacées au sein de leur propre pays, qui vivent dans la pauvreté au coeur de bidonvilles surpeuplés qui ont apparu tout autour de la cité.

Ces familles habitent dans de fragiles abris faits de chiffons et de cartons accrochés tant bien que mal sur des branches, autant de matériaux dangereusement inflammables. Elles ont difficilement accès à l'éducation pour leurs enfants ou même à des services de santé, et ce en dépit des efforts fournis par les agences des Nations Unies et par les ONG pour soulager la misère d'une population toujours plus nombreuse. L'absence de latrines met particulièrement les femmes en danger : obligées de s'écarter de leurs abris la nuit, elles courent le risque d'être abusées sexuellement par des agresseurs extérieurs.

Pendant ce temps, les ordures s'accumulent et mettent en péril la santé de tous. « Même si nous avons empilé la plupart des déchets en dehors du campement, la municipalité n'a toujours pas procédé au ramassage », déplore une jeune mère dont le petit enfant, pieds nus, titube au beau milieu des ordures.

Pourtant un espoir s'est fait jour. L'UNHCR participe, en coordination avec le Conseil des réfugiés danois et cinq autres agences des Nations Unies - UN Habitat, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance et le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires - à un projet qui vise à installer 120 des familles déplacées ainsi que 30 familles pauvres de la ville sur des terres qui vont leur être attribuées aux abords de Bossasso.

Environ 900 personnes bénéficieront de cette initiative, développée en partenariat avec la communauté locale. En 2005, plusieurs propriétaires terriens de Bossasso ont accepté de faire don de terres pour le projet. Celles-ci ont été divisées en lopins, et quatre des seize campements de personnes déplacées qui entourent Bossasso ont été choisis pour participer au projet, parce qu'ils accueillent des familles particulièrement vulnérables et installées là depuis des années. Chacun des quatre campements a désigné un comité de sélection, lequel a établi une liste des familles les plus vulnérables dans chaque campement, c'est-à-dire celles qui sont réfugiées à Bossasso depuis au moins cinq ans, ont plus de trois enfants et ne possèdent aucune terre au Puntland. Une loterie basée sur cette liste va déterminer les familles qui recevront un lopin de terre dans les prochaines semaines. Un comité municipal va en outre choisir 30 familles défavorisées de la ville, qui recevront également leur propre lopin.

Une équipe de l'UNHCR contrôle le bon déroulement du processus, afin de garantir sa transparence et d'éviter les controverses, même si l'annonce des résultats causera forcément des déceptions. « Il est difficile d'expliquer aux gens que seules 30 familles du campement vont recevoir un lopin », explique le représentant de l'un des autre sites choisis pour participer au projet. Les 2 500 Somaliens vivant dans ce campement ont fui le sud du pays en 1991 et la plupart ne veulent plus y retourner. « Toutes les personnes déplacées dans ce campement sont dans le besoin, alors nous voudrions tous recevoir notre propre lopin de terre immédiatement », ajoute-t-il.

Les agences des Nations Unies aideront les familles gagnantes en leur fournissant un abri temporaire afin qu'elles puissant s'installer immédiatement sur leur terre, ainsi que du matériel leur permettant de bâtir elles-mêmes la première pièce de leur future maison. Un mur commun sera érigé autour de chaque groupe de lopins de terre afin de le sécuriser, tandis que l'eau courante et des latrines seront installées. Les agences onusiennes prévoient en outre de construire une station de police et une école dans ces nouveaux quartiers.

Le projet bénéficiera non seulement aux personnes déplacées, mais aussi à la ville toute entière. Des routes vont en effet être construites pour relier le centre à l'est de la ville, où se trouvent les lopins de terre, et un éclairage public à base d'électricité solaire sera mis en place par UN Habitat et l'UNHCR.

Le projet est bien avancé et les travaux sont déjà en cours sur le chantier. Même si seulement 120 familles de personnes déplacées vont bénéficier du projet, toutes celles qui vivent dans les 16 campements autour de Bossasso suivent le déroulement des événements avec intérêt et espoir. L'UNHCR et ses partenaires espèrent en effet renouveler le processus pour le faire bénéficier à d'autres familles dans le besoin, à condition de trouver les fonds et les terres nécessaires.

« Nous sommes heureux pour ceux qui recevront un lopin de terre car ils sont nos frères et soeurs », commente la représentante des résidents d'un bidonville qui n'a pas été sélectionné pour participer au projet. « Nous espérons, si Dieu le veut, que notre tour viendra car nous sommes vraiment dans le besoin ». A Bossasso, des milliers d'autres personnes déplacées partagent le même espoir.

Par Catherine Weibel à Bossasso, Somalie