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Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés demande un renfort de la présence internationale au Tchad

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Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés demande un renfort de la présence internationale au Tchad

Le Haut Commissaire António Guterres a réitéré le soutien de l'UNHCR aux réfugiés et personnes déplacées présents au Tchad, tout en appelant au renforcement de la présence internationale pour que les déracinés victimes des violences et les humanitaires qui les assistent soient protégés.
21 Décembre 2006 Egalement disponible ici :
Scène typique de désolation dans un village du sud-est du Tchad. L'UNHCR a promis de continuer d'aider les déracinés au Tchad en dépit de l'insécurité permanente.

N'DJAMENA, Tchad, 21 décembre (UNHCR) - Malgré l'insécurité croissante, le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres a réitéré le soutien de son agence à des centaines de milliers de réfugiés du Darfour et aux personnes déplacées présentes dans les régions isolées de l'est du Tchad. M. Guterres a également déclaré qu'il était nécessaire de renforcer la présence internationale pour protéger les populations victimes des violences et les travailleurs humanitaires qui les assistent.

Le Haut Commissaire, en mission au Tchad pendant deux jours, a souligné l'engagement de l'UNHCR dans ce pays d'Afrique centrale qui lutte pour faire face aux violences croissantes et à l'afflux de plus de 370 000 réfugiés et personnes déplacées.

Parmi les déracinés, on dénombre 230 000 réfugiés originaires de la région du Darfour au Soudan voisin, 90 000 déplacés tchadiens dans les régions de l'est du pays et 48 000 réfugiés originaires de République centrafricaine dans le sud.

« Je tiens à montrer notre engagement et notre volonté de continuer à travailler même dans les conditions de sécurité les plus difficiles », a indiqué António Guterres aux journalistes à N'Djamena, la capitale du Tchad, avant de poursuivre vendredi sa mission dans le sud-est du Tchad, une région déchirée par les conflits.

Depuis 2003, l'UNHCR gère une dizaine de camps isolés dans l'est du pays, disséminés le long d'une bande de 600 kilomètres à la frontière entre le Tchad et le Soudan. Gérer ces camps si reculés représente des problèmes logistiques considérables.

Ces derniers mois, cette tâche est devenue encore plus difficile au Tchad à cause des violences interethniques croissantes, des mouvements rebelles armés et du banditisme. Le Haut Commissaire a défini la région soudanaise du Darfour comme l'épicentre de l'instabilité régionale qui affecte désormais et le Tchad et la République centrafricaine.

Depuis le début du mois de novembre, quelque 300 personnes ont été tuées dans l'est du Tchad au cours d'attaques contre plus de 70 villages par des bandes armées écumant la zone et utilisant un mode opératoire identique à celui des milices janjaweed qui se sont rendus tristement célèbres juste de l'autre côté de la frontière au Darfour. La plupart des villages ont été pillés et brûlés. La semaine dernière, les attaques contre des villages de la zone de Koukou Angarana, près du camp de réfugiés de Goz Amer géré par l'UNHCR dans le sud-est du Tchad, ont causé plusieurs dizaines de morts, parmi lesquels des villageois, des réfugiés et des personnes déjà déplacées par de précédents combats.

Fin novembre, l'UNHCR a perdu plus d'un million de dollars de biens de secours vitaux lors du pillage de son principal entrepôt dans la ville d'Abéché située à l'est du Tchad, suite aux combats entre forces gouvernementales et rebelles.

La violence a forcé l'UNHCR et les autres agences humanitaires à transférer temporairement leur personnel non essentiel hors des zones en proie aux troubles. Actuellement, l'UNHCR ne peut maintenir que des équipes réduites au minimum dans six des 12 camps de réfugiés à l'est du Tchad.

António Guterres a indiqué que les réfugiés, les civils tchadiens et le personnel humanitaire tentant de gérer la situation humanitaire en voie de détérioration à l'est méritent de recevoir tout le soutien possible, incluant une présence internationale renforcée au Tchad. En août, la résolution 1706 du Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé à la mise en place d'une présence multidisciplinaire comprenant des spécialistes des affaires politiques, du personnel humanitaire et militaire et des officiers de liaison de la police civile affectés dans des lieux critiques au Tchad, y compris dans les camps de personnes déplacées et de réfugiés. La semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Soudan et ses retombées au Tchad et en République centrafricaine. Le Conseil de sécurité a aussi indiqué qu'il attendait les recommandations portant sur l'amélioration de la sécurité dans l'est du Tchad.

« Une décision très importante est en train d'être prise en ce moment, sur la possibilité d'une présence de nature multidisciplinaire au Tchad et au nord de la République centrafricaine », a indiqué António Guterres. « L'UNHCR plaide clairement en faveur de cette présence pour tenter de créer de meilleures conditions de sécurité pour les réfugiés, les déplacés et la population civile. »

Le Haut Commissaire a aussi noté que l'UNHCR étudie une proposition des autorités tchadiennes concernant le transfert des camps de réfugiés situés dans l'est à 600 kilomètres plus à l'intérieur du pays, loin de la région instable proche de la frontière avec le Darfour. Une équipe d'experts de l'UNHCR et du gouvernement ont visité les sites proposés la semaine dernière et préparé un rapport sur 'ce qu'il est possible et ce qu'il n'est pas possible de faire' », a indiqué António Guterres.

« Dans tous les cas, cela représentera la possibilité d'une amélioration significative en terme de sécurité, mais également un défi économique car nous parlons du transfert de quelque 220 000 personnes », a-t-il ajouté.