Le chef du HCR rend hommage aux travailleurs humanitaires en première ligne
Le chef du HCR rend hommage aux travailleurs humanitaires en première ligne
GENÈVE - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a rendu hommage aujourd'hui aux travailleurs humanitaires qui oeuvrent en première ligne dans les « endroits les plus difficiles et dangereux » au monde où ils risquent régulièrement tout pour protéger les personnes qui en ont le plus besoin.
Dans une allocution prononcée devant le personnel du HCR à Genève à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, Filippo Grandi a souligné le travail essentiel accompli par des milliers de collaborateurs du HCR, de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés et de collègues travaillant dans des lieux d'affectation en Syrie, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo (RDC).
« Beaucoup parmi nos collègues accomplissent en première ligne la part la plus cruciale de notre travail... Ils sont également les plus exposés aux actes de terreur et de violence, à la guerre et aux conflits », a-t-il déclaré.
Les risques auxquels les humanitaires étaient couramment exposés étaient évidents en 2018, lorsqu'une recrudescence d'attaques majeures dans le monde entier a coûté la vie à 131 travailleurs humanitaires. De plus, 144 travailleurs humanitaires ont été blessés lors de 226 attaques distinctes et 131 ont été enlevés, les opérations les plus gravement affectées étant celles du Soudan du Sud, de la Syrie, de l'Afghanistan et de la RDC.
En 2018, 303 incidents de sécurité affectant des collègues du HCR ont été signalés et, de janvier à juin 2019, ce nombre est passé à 190. Aucun collègue n'est décédé au cours d’incidents malveillants dans l'exercice de ses fonctions, mais un certain nombre d'incidents graves ont touché des collègues du HCR et de nos partenaires.
Filippo Grandi a souligné que la nature même du rôle du HCR dans la protection des personnes les plus démunies signifie que 10 000 collègues travaillent dans des lieux d'affectation difficiles à travers le monde, notamment au Yémen, en République centrafricaine, au Burkina Faso et dans les pays voisins du Venezuela.
« Deux choses sont sûres. Premièrement, cela ne changera pas... Nous serons forcément là où se trouvent les réfugiés, les personnes déplacées et d’autres personnes relevant de la compétence du HCR. Et deuxièmement, nous continuerons à faire notre possible pour assurer que nous... diminuons le risque pour tout le personnel. »
« Beaucoup parmi nos collègues accomplissent en première ligne la part la plus cruciale de notre travail. »
En plus des risques liés à la violence, Filippo Grandi a également souligné les dangers auxquels le personnel de terrain est confronté en raison des épidémies. Il a mentionné l'est de la RDC où une épidémie du virus Ebola, souvent mortel, a aggravé les risques liés à l'insécurité.
Le Haut Commissaire a mis l’accent sur d'autres « dangers » imprévisibles. Il a évoqué en particulier la perte tragique de trois collègues du HCR dans l'accident du vol 302 d'Ethiopian Airlines le 10 mars dernier - Nadia Adam Abaker Ali, Jessica Hyba et Jackson Musoni.
La Journée humanitaire mondiale a été instituée en 2008 par l'Assemblée générale des Nations Unies pour honorer les 22 travailleurs humanitaires qui ont perdu la vie lors de l'attentat à la bombe contre le siège des Nations Unies à Bagdad en 2003. Parmi les victimes figurait un ancien haut fonctionnaire du HCR, Sergio Vieira de Mello.
Cette année, la campagne des Nations Unies pour la Journée mondiale de l'aide humanitaire célèbre les femmes humanitaires et leur contribution inlassable à œuvrer pour un monde meilleur.
Dans son allocution au personnel, le Haut Commissaire Filippo Grandi a déclaré qu'il fallait faire davantage pour lutter contre le harcèlement sexuel, qu'il a qualifié de « forme grave d'insécurité dans les lieux d'affectation difficiles et dangereux. »
Les femmes représentent 44 % de l'ensemble du personnel et 26 % du personnel dans les lieux d'affectation difficiles. Filippo Grandi a déclaré que « de nombreux changements culturels sont nécessaires pour libérer le travail d'urgence des cultures insensibles au genre - en d'autres termes, des cultures machos... Il faut faire beaucoup plus dans la gestion de nos opérations. »
Le Haut Commissaire a observé une minute de silence au siège du HCR et a conclu son allocution en déposant une gerbe de fleurs au mémorial du personnel en l'honneur des employés humanitaires qui ont perdu la vie en aidant d'autres personnes dans le besoin.
« Aujourd'hui, nous nous souvenons avec tristesse et respect des collègues qui nous ont quittés », a-t-il déclaré. « Nous nous engageons à faire tout notre possible pour éviter de nouvelles pertes. »