Le chef du HCR félicite Djibouti pour sa nouvelle loi sur les réfugiés
Le chef du HCR félicite Djibouti pour sa nouvelle loi sur les réfugiés
ALI ADDEH, Djibouti – Des centaines de réfugiés enthousiastes accueillent Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à son arrivée dans le camp de réfugiés poussiéreux et isolé d’Ali Addeh, dans le désert au sud de Djibouti.
Ce camp, établi en 1992 au début du conflit somalien, abrite plus de 15 000 réfugiés somaliens ; beaucoup d’entre eux y sont nés. « La vie dans le camp est dure et il est difficile d’y trouver suffisamment d’eau et de nourriture pour ma famille » déclare Amina Ahmed à Filippo Grandi ; elle est assise dans son abri de fortune d’une pièce unique, qui est tapissée de matelas mais dépourvue de meubles.
Sept enfants partagent cet espace avec elle et son mari ; trois d’entre eux sont leurs enfants, les quatre autres ont été recueillis. Il est impossible de planter quoi que ce soit dans la terre sèche et saline. Elle doit donc compter sur les rations mensuelles du Programme alimentaire mondial (PAM) et sur les apports supplémentaires occasionnels qu’elle est en mesure de se procurer grâce à son modeste salaire de travailleuse sociale dans le camp.
Le Haut Commissaire se félicite de la générosité de Djibouti pour son accueil de plus de 27 000 réfugiés originaires de quatre pays voisins. Il salue l’annonce faite hier par le gouvernement selon laquelle tous les camps de réfugiés du pays seront dorénavant considérés comme étant des villages.
« C’est extrêmement important car cela signifie que les réfugiés pourront exercer leur liberté de mouvement et bénéficier des services publics et, à chaque fois que cela sera possible, accéder à l’emploi », indique Filippo Grandi. « Djibouti a toujours été un pays très ouvert, et son annonce sur la loi progressive récemment adoptée par le pays est extraordinaire. »
« L’éducation est … un symbole de dignité et d’identité. »
Hier, le Haut Commissaire assistait à la Conférence régionale sur l’éducation hébergée par les huit pays de l’est de la Corne de l’Afrique regroupés dans un organisme intitulé Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). À l’occasion de cette conférence, les pays réunis, notamment Djibouti, ont convenu d’intégrer les réfugiés dans leurs systèmes éducatifs nationaux afin qu’ils puissent recevoir des diplômes et des certificats d’étude qui seront reconnus dans l’ensemble de la région.
« C’est d’autant plus important car l’éducation n’est pas seulement un droit », précise Filippo Grandi, « mais également un symbole de dignité et d‘identité ainsi qu’un investissement très important pour l’avenir. »
Le Gouvernement djiboutien a déjà instauré un nouveau système d’enseignement qui permettra aux réfugiés d’étudier en anglais et de s’adapter rapidement au programme scolaire djiboutien. À Ali Addeh, les élèves suivent déjà le nouveau cursus.
Angosom Tesfu, professeur de maths et d’anglais des étudiants de première année à la maternelle de Wadajir, fait écho aux sentiments du Haut Commissaire. Il souligne également que le nouveau cursus est une stratégie progressive qui va générer des opportunités pour les réfugiés à Djibouti.
« L’enseignement est la clé de tout, surtout à notre époque », explique-t-il. « Aussi longtemps que ces enfants vivront ici, il est important qu’ils suivent le cursus djiboutien car ils pourront ensuite obtenir des certificats d’étude qui seront reconnus. »
Filippo Grandi félicite également Djibouti d’avoir honoré ses engagements pris l’an dernier lors d’un Sommet des dirigeants sur la crise mondiale des réfugiés et d’avoir participé au Cadre d’action global pour les réfugiés en adoptant des lois progressives.
Djibouti accueille actuellement plus de 27 000 réfugiés, pour la plupart des Somaliens.
« Djibouti est l’un des plus petits pays d’Afrique. C’est un pays qui dispose de ressources très limitées ; néanmoins c’est un modèle de générosité pour ses politiques visionnaires et sa bonne gestion des afflux de réfugiés », déclare le Haut Commissaire Filippo Grandi. « C’est un modèle pour le reste du monde. »