L'avènement d'une nouvelle ère politique conduit les réfugiés libériens sur le chemin du retour
L'avènement d'une nouvelle ère politique conduit les réfugiés libériens sur le chemin du retour
MONROVIA, Libéria, 9 février (UNHCR) - Répondant à l'appel de leur nouvelle Présidente, qui leur demandait de revenir et d'aider à reconstruire le pays, des flots de réfugiés libériens ont pris, avec l'aide de l'UNHCR, le chemin du retour depuis le Ghana, le Nigéria, la Sierra Leone et la Guinée voisines afin de saisir cette nouvelle chance de paix.
Jérôme Chayee, qui avait fui son pays au début de la guerre civile en 1990, fait partie du premier convoi de rapatriés à mettre un terme à son exil, quelques jours à peine après l'élection, au Libéria, de la première femme présidente.
« Et bien, j'ai entendu l'appel de la Présidente et j'ai saisi cette opportunité de rentrer chez moi, avec l'espoir qu'elle tiendra ses promesses, nous rendra notre dignité et restaurera l'unité nationale », explique Jérôme Chayee.
Accompagné de sa femme, de sa mère âgée de 70 ans et de ses trois enfants, Jérôme a quitté Lagos, au Nigéria, dans un avion spécialement affrété pour cette opération de rapatriement vers le Libéria. Il était très heureux que ses enfants, qui sont tous nés en exil, soient désormais en mesure de vivre dans leur pays d'origine et d'apprécier le patrimoine qui est le leur.
Bouleversé par l'accueil, les larmes et les acclamations enthousiastes des membres de sa famille, Jérôme laisse exploser sa joie. « A dire vrai, je n'en crois pas mes yeux. Cet endroit est encore plein de vie », dit-il, en observant le foisonnement des activités dans l'aéroport.
Jérôme est titulaire d'une maîtrise en administration publique et d'un diplôme d'études supérieures en développement communautaire. Concernant son avenir, il croit en ses chances de trouver un emploi. « Le Libéria a besoin de personnes qualifiées et l'UNHCR m'a préparé à relever le défi de la reconstruction de mon pays. »
Par rapport à certains qui, comme Jérôme, doivent trouver un emploi, Jumel Turay, un rapatrié, ressent une grande satisfaction ; il travaille déjà et partage ses compétences avec d'autres Libériens. Il est employé dans la succursale du centre de formation en informatique à Monrovia, établi par des réfugiés libériens au camp de réfugiés d'Orun au Nigéria. Jérôme est convaincu que les améliorations dans son pays susciteront un nombre important de retours.
« Maintenant que tout recommence à zéro, le mieux est de rentrer pour chercher un emploi ou, comme moi, de continuer à aider les autres à acquérir des compétences », dit-il.
L'UNHCR accélère actuellement le rapatriement des réfugiés libériens, profitant du meilleur état des routes durant la saison sèche, qui se termine en juin.
Davantage de réfugiés devant rentrer dans les mois qui viennent, la réintégration et la reconstruction sont prioritaires. L'UNHCR a donc accru sa capacité d'accueil à travers tout le pays dans le cadre de projets communautaires, permettant notamment la réparation d'abris, de routes, de points d'eau, d'écoles et de cliniques.
Jusqu'à présent, plus de 46 000 réfugiés libériens ont été assistés au retour par voie aérienne, maritime ou par la route, dans le cadre du programme de rapatriement volontaire lancé par l'UNHCR le 1er octobre 2004.
Par Sarah Brownell à Monrovia