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A l'approche de la saison des pluies, le dernier convoi de rapatriés en provenance d'Ethiopie arrive au Soudan

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A l'approche de la saison des pluies, le dernier convoi de rapatriés en provenance d'Ethiopie arrive au Soudan

Un convoi transportant 618 réfugiés, dont un nouveau-né, est arrivé dans l'Etat du Nil bleu, au Sud-Soudan. Il s'agit du dernier convoi du programme de rapatriement de l'UNHCR pour l'année 2006-2007 en provenance des camps en Ethiopie, une opération qui se déroule uniquement pendant la saison sèche.
7 Mai 2007 Egalement disponible ici :
Après des années d'exil, des rapatriés en provenance du camp de réfugiés de Bonga, en Ethiopie, arrivent au centre d'accueil de Gindi, dans l'Etat du Nil bleu, au Sud-Soudan.

KURMUK, Soudan, 7 mai (UNHCR) - Un convoi transportant 618 réfugiés, dont un nouveau-né, est arrivé dans l'Etat du Nil bleu, au Sud-Soudan. Il s'agit du dernier convoi du programme de rapatriement de l'UNHCR pour l'année 2006-2007 en provenance des camps en Ethiopie, une opération qui se déroule uniquement pendant la saison sèche.

Après un voyage de trois jours au départ du camp de réfugiés de Bonga, en Ethiopie, le convoi de 17 camions - organisé en coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations - est arrivé jeudi dernier à Kurmuk, une ville frontalière de l'Etat du Nil bleu. Malgré l'épuisement dû au voyage, les rapatriés avaient bon moral, après quelque 20 ans passés en exil.

Mercredi, le retour vers leur foyer dans les villages de Gindi et Chali a été entravé par de fortes précipitations dans la zone de Kurmuk, qui ont rendu les routes difficilement praticables.

Du fait de ces conditions météorologiques, qui vont empirer à l'approche de la saison des pluies, l'UNHCR a décidé que ce convoi - le dixième cette année à quitter l'Ethiopie pour le Sud-Soudan - serait le dernier jusqu'au retour de la saison sèche, en novembre.

Certains rapatriés étaient impatients de rentrer chez eux, d'autres étaient enthousiastes à l'idée de découvrir le Soudan pour la première fois. « Je suis née dans le camp de Bonga ; je vais voir le Soudan pour la première fois », raconte Samira, une jeune mère de 18 ans, en arrivant au centre d'accueil de Gindi.

Samira et sa famille ont prévu de loger chez des parents à Gindi jusqu'à ce qu'ils aient construit leurs propres tukuls - un abri traditionnel de forme circulaire, fabriqué avec du bois, de la boue et de l'herbe. « Sinon, nous sommes prêts à dormir en plein air. Cela ne nous gêne pas, tant que nous sommes dans notre pays », a-t-elle ajouté.

Gindi et Chali sont les principales zones de retour dans le sud de l'Etat du Nil bleu. Elles ont toutes deux connu une forte croissance démographique du fait des rapatriements l'an passé. « Quand je suis arrivé ici, il y a un an, il n'y avait que quelques personnes dans les alentours », déclare Jelvas Musau, un employé de terrain de l'UNHCR à Kurmuk. « Depuis que les rapatriements ont débuté en avril 2006, nous avons reçu 17 convois et ramené 11 747 personnes dans ce secteur. »

Il explique que plus le nombre de retours augmente, plus les besoins en termes d'infrastructures, de services de base et de projets générateurs de revenus sont importants. Malheureusement les projets de développement dans cette région, qui est l'une des plus pauvres du Sud-Soudan, sont entravés par le statut transitoire qui est celui du Nil Bleu, Etat dont les frontières n'ont pas encore été officiellement délimitées.

Les rapatriés prenant part au convoi sont impatients de pouvoir contribuer à la renaissance de leurs districts d'origine, après tant d'années de conflit. « J'ai reçu une formation pour être forgeron », raconte Oda, qui est rentré chez lui après avoir passé plus de 20 ans en exil en Ethiopie. « Si je réussis à obtenir des outils, j'ouvrirai un magasin. Sinon, je serai fermier et je cultiverai ma terre », ajoute ce père de quatre enfants depuis Gindi.

La plupart des rapatriés sont rentrés avec des biens. L'UNHCR leur a donné des articles non alimentaires, tels que des bâches en plastique, des seaux, des nattes, des ustensiles de cuisine et des moustiquaires et le Programme alimentaire mondial leur a distribué des rations alimentaires pour une période de trois mois.

« Les bâches en plastique sont vraiment nécessaires, maintenant que les pluies sont sur le point de commencer. Nous les utilisons pour couvrir les toits en herbe de nos tukuls », explique Rouven, qui est âgé de 25 ans. Rentré l'an passé, il travaille désormais en tant qu'assistant pour les services communautaires de la Sudan Social Development Organization, le principal partenaire d'exécution de l'UNHCR à Kurmuk.

Le personnel de l'UNHCR assurera le suivi de l'opération, pour garantir le bien-être des rapatriés pendant la saison des pluies, avec une attention toute particulière pour les projets de réintégration. Parmi ces projets, certains concernent des écoles, des centres de santé, des projets hydrauliques et d'assainissement, bénéficiant à la fois aux réfugiés et aux personnes déplacées internes.

L'an passé, l'UNHCR a rapatrié plus de 13 200 réfugiés de l'Ethiopie vers l'Etat du Nil bleu, au Soudan. Quelque 3 000 personnes déplacées sont rentrées chez elles, dans la région de Kurmuk. Fin avril, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés avait rapatrié au Sud-Soudan 58 919 réfugiés depuis les pays voisins. Environ 300 000 Soudanais vivent toujours en exil.

Par Annette Rehrl à Kurmuk, au Soudan