L'accord sur le rapatriement afghan depuis le Pakistan est prolongé pour trois ans
L'accord sur le rapatriement afghan depuis le Pakistan est prolongé pour trois ans
ISLAMABAD, Pakistan, 2 août (UNHCR) - Les Gouvernements de l'Afghanistan, du Pakistan et l'agence des Nations Unies pour les réfugiés ont prolongé aujourd'hui, et pour une période de trois ans, l'accord tripartite régissant le rapatriement volontaire des Afghans enregistrés au Pakistan.
L'accord tripartite établit le cadre légal et opérationnel du rapatriement volontaire des Afghans installés au Pakistan. A ce jour, plus de trois millions d'Afghans sont revenus du Pakistan grâce au programme de rapatriement volontaire existant depuis 2002. Environ 2 050 000 Afghans enregistrés vivent toujours au Pakistan.
L'accord a été signé par Judy Cheng-Hopkins, Haut Commissaire assistante des Nations Unies pour les réfugiés, Mohammad Akbar Akbar, Ministre afghan par intérim des réfugiés et du rapatriement (MoRR) ; et Sardar Yar Mohammad Rind, Ministre pakistanais des Etats et des régions frontières (SAFRON).
« Je suis enchantée de l'esprit de coopération dans lequel l'Afghanistan et le Pakistan ont traité le problème et renouvelé l'accord », a dit Judy Cheng-Hopkins, lors de la signature. « Ces deux pays ont ainsi encore une fois reconnu et démontré leur engagement continu envers les principes du retour volontaire, progressif et durable, qui fait l'objet de cet accord. »
Elle est actuellement dans la région pour une mission de 10 jours. Ces derniers jours, elle s'est rendue en Afghanistan, où plus de quatre millions d'Afghans sont retournés chez eux pour l'instant. Après sa visite au Pakistan, elle se rendra en Iran.
« J'éprouve une grande reconnaissance pour l'exceptionnelle générosité dont le Pakistan a fait preuve en accueillant les réfugiés afghans. Nombre d'entre eux ont vécu dans ce pays durant plus de deux décennies », a dit Mohammad Akbar Akbar. « Cependant, le chemin de la reconstruction, de la sécurité et de la paix est encore long, d'où l'importance de cet accord sur le retour volontaire et progressif. »
Une commission tripartite, formée dans le cadre de l'accord, se réunit trois fois par an pour discuter et passer en revue les problèmes liés au séjour des Afghans au Pakistan et à leur rapatriement volontaire en Afghanistan.
Sardar Yar Mohammad Rind, le Ministre pakistanais des Etats et des régions frontalières, a insisté sur le fait que le Pakistan était resté un pays d'accueil généreux pour les Afghans depuis plus de 25 ans. « Le Gouvernement et la population du Pakistan sont maintenant convaincus que le moment est venu pour les réfugiés afghans de rentrer dans leur pays d'origine, dans la dignité, et avec l'honneur de jouer un rôle important, voire crucial, dans la reconstruction de l'Afghanistan », a-t-il dit. Le ministre a appelé la communauté internationale à honorer ses engagements pour la reconstruction de l'Afghanistan, afin d'assurer un rapatriement durable, et à partager avec le Pakistan le fardeau que représente l'accueil des Afghans.
« En termes de conditions de retour (pour les rapatriés afghans), je pense que nous savons tous qu'après toutes ces années de guerre et de négligence, les infrastructures se sont détériorées et qu'il y a peu de chances que les gens puissent subvenir à leurs besoins », a dit Judy Cheng-Hopkins, lors d'une conférence de presse après la signature de l'accord.
« Cela prendra beaucoup de temps. Comme nous le savons tous, le développement n'est pas un miracle qui se produit du jour au lendemain. Il demande des investissements durables et beaucoup de temps », a dit la Haut Commissaire assistante. « Mais j'espère que nous assistons à ses prémisses. Le Gouvernement de l'Afghanistan, les Nations Unies, la communauté des donateurs, tout le monde est assurément tourné dans cette direction - pour oeuvrer à la réintégration des rapatriés. »
Par Babar Baloch à Islamabad