La société civile en Asie se mobilise pour les droits des réfugiés
La société civile en Asie se mobilise pour les droits des réfugiés
BANGKOK, Thaïlande, 12 octobre (HCR) - Avec davantage de réfugiés en mouvement et un nombre réduit de pays asiatiques leur réservant un accueil chaleureux, des représentants de la société civile et d'organisations non gouvernementales de 19 pays de la région Asie et Pacifique se sont rencontrés en Thaïlande pour réfléchir aux moyens de plaider en faveur de l'amélioration des droits des réfugiés.
La seconde réunion de l'organisation Pacific Refugee Rights Network (APRRN) soutenue par le HCR, qui s'est terminée samedi dernier, a rassemblé plus de 100 personnes représentant des organisations de défense des droits des réfugiés provenant de toute l'Asie, une vaste région où la protection de réfugiés est davantage laissée à la discrétion des politiques que régie par des lois écrites.
« Dans la plupart des pays d'Asie, un contexte de vide juridique s'est développé en termes de droit et d'institutions de l'asile », a indiqué Raymond Hall, le délégué régional du HCR et le coordinateur régional pour l'Asie du Sud-Est, lors de la session d'ouverture. « Notre stratégie devrait consister à encourager les gouvernements pour qu'ils changent cette situation et qu'ils prennent une plus grande part de responsabilité concernant la protection des réfugiés. »
« Avec une migration irrégulière à grande échelle et un nombre croissant de demandeurs d'asile, il pourrait arriver que des gouvernements ferment le fragile espace de protection existant », a-t-il prévenu.
Des groupes appartenant à l'APRRN font campagne pour mettre fin à la détention des réfugiés - un problème majeur dans de nombreux pays d'Asie - et pour essayer d'améliorer l'accès des réfugiés aux services essentiels, comme les soins de santé. Ils luttent également pour assurer l'accès des réfugiés à une aide juridique, et pour promouvoir la mise en œuvre effective des droits des filles et des femmes.
Eileen Pittaway, directeur du Centre de recherche pour les réfugiés en Australie, a conseillé aux défenseurs de la cause des réfugiés de veiller à la façon dont ils représentent les réfugiés : « Nous pouvons les aider à faire entendre leurs voix, sans toutefois parler en leur nom. »
Tom Vargas, le chargé régional du HCR pour la protection basé à Bangkok, a indiqué qu'il se félicitait de la croissance du réseau depuis sa création il y a un an dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur. « Nous sommes très enthousiastes à l'idée de travailler avec toutes ces organisations », a-t-il souligné. « Elles peuvent provoquer un nouvel élan pour le plaidoyer en faveur des demandeurs d'asile au niveau national et régional. »
Tom Vargas a ajouté que le grand changement « concerne les ONG qui ont plutôt tendance à se concentrer sur les droits de leurs propres ressortissants. Désormais elles luttent davantage pour les droits des étrangers et des réfugiés. »
Dans un dialogue avec le HCR, des représentants des ONG et des groupes de la société civile ont exprimé leurs préoccupations sur les problèmes rencontrés par de nombreux réfugiés en Asie qui ne peuvent pas obtenir de cartes d'identité et qui sont sujets à des arrestations et à des détentions arbitraires.
« Nous fonctionnons dans une région », a indiqué Raymond Hall, « où les demandeurs d'asile et les réfugiés bénéficient d'une protection juridique limitée et où un demandeur d'asile est presque par définition un immigrant illégal aux yeux de la loi. »
Par Kitty McKinsey
A Bangkok, Thaïlande