Iraq : Transfert de réfugiés syriens vers un nouveau camp au Kurdistan
Iraq : Transfert de réfugiés syriens vers un nouveau camp au Kurdistan
SULAYMANIYAH, Iraq, 9 juillet (HCR) - Parallèlement au nombre croissant d'Iraquiens fuyant la guerre dans leur propre pays, le HCR continue d'aider des milliers de réfugiés syriens ayant rejoint l'Iraq pour échapper au conflit en Syrie. Dans la région du Kurdistan au nord de l'Iraq, le HCR a ouvert un nouveau camp de réfugiés pour les séjours de longue durée, où seront accueillis certains parmi les 225 000 réfugiés syriens enregistrés en Iraq ces deux dernières années.
Les 3 000 résidents du camp de transit d'Arbat à Sulaymaniyah sont transférés vers un nouveau camp, mieux équipé et situé à seulement 10 minutes en bus en direction du nord-est de l'Iraq. Bien que la plupart des réfugiés arrivés en Iraq aient trouvé un logement par eux-mêmes, la capacité d'accueil de ce nouveau camp pourra atteindre 10 000 personnes.
« Le camp a été conçu à une période où l'afflux de réfugiés était continu. Nous sommes convaincus de voir davantage de réfugiés arriver ici après qu'ils aient quitté des villes ou d'autres gouvernorats, ou alors qu'ils n'aient plus les moyens de louer une maison », explique Ismail Kahin, chef du bureau du HCR à Sulaymaniyah.
« Nous nous attendons à ce que des réfugiés arrivent ici dans un avenir proche car il n'y a aucun signe d'une solution politique en vue pour la résolution du conflit syrien ».
Il n'a pas fallu longtemps pour que Nariman, âgée de 44 ans, et sa famille préparent leur transfert. Sous une température extérieure de 40 degrés et un soleil brûlant, Nariman et ses trois fils ont travaillé aux côtés des déménageurs d'une ONG locale pour charger rapidement à bord d'un petit camion leurs quelques possessions, y compris des matelas, des tapis et des casseroles.
Nariman et sa famille ont fui la violence en Syrie il y a 10 mois avec seulement les vêtements qu'ils portaient ce jour-là. Depuis lors, ils vivaient au camp de transit. La construction du nouveau camp, permettant d'assurer de meilleures conditions de vie à Nariman et ses voisins, a duré neuf mois.
Nariman est heureuse d'avoir changé de camp car son mari et son fils aîné souffrent de graves problèmes de santé et ils auront désormais accès à des soins de meilleure qualité. « Mon fils de 16 ans a une maladie sanguine et mon mari est devenu presque sourd. Le dispensaire du nouveau camp est plus grand et j'espère qu'ils obtiendront désormais régulièrement leurs médicaments. »
Au nouveau camp d'Arbat, des rangées d'abris couverts de bâches blanches sont réparties à travers l'ancien champ d'un agriculteur. Les abris sont érigés sur des socles en béton pour éviter les inondations. Chaque famille dispose de sa propre douche, d'une cuisine et de latrines, ce qui est très important pour Nariman et ses jeunes garçons. « Notre vie en tant que réfugiés n'était pas facile car mes fils adolescents et moi-même avions besoin de davantage d'espace. »
Les autres améliorations au nouveau camp comprennent des salles de classes isolées en préfabriqué pour résister aux températures extrêmes en Iraq ainsi qu'un centre de jeunesse et un supermarché.
Nariman ne pense pas revenir en Syrie de sitôt. Elle fait son possible pour garder sa famille auprès d'elle. Elle a négocié avec les responsables du HCR pour la gestion du camp que sa tente soit proche de celle de sa fille récemment mariée et de son gendre. « Nous sommes loin de chez nous et il est important pour moi de vivre près de mes proches afin que nous puissions, autant que possible, nous soutenir les uns et les autres. »
Catherine Robinson à Sulaymaniyah