Des réfugiés angolais choisissent le rapatriement ou le transfert suite à la fermeture de leur camp au Zambie

LUSAKA, Zambie, 19 octobre (UNHCR) - Le camp de réfugiés de Nangweshi, établi vers la fin de la guerre civile en Angola, continue de se vider régulièrement. Ses 15 000 résidents ont en effet opté soit pour le rapatriement, soit pour le transfert vers une installation moins isolée qui offre de meilleures perspectives de devenir économiquement indépendants grâce à l'agriculture.

Depuis que cette opération a commencé au début d'octobre, 855 réfugiés angolais sont rentrés chez eux dans le cadre d'un programme de rapatriement volontaire organisé par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. 367 autres ont fait un voyage de 350 kilomètres vers l'installation de Mayukwayukwa, dans la Province occidentale en Zambie. Le camp de Nagweshi, ouvert en 2000, va fermer d'ici la fin de l'année.

Le transfert vert Mayukwayukwa, organisé par l'UNHCR, le Gouvernement zambien et l'Organisation internationale pour les migrations reflète le besoin de regrouper les installations pour les réfugiés après quatre ans de rapatriement vers l'Angola, ainsi que de planifier l'avenir de ceux qui ne veulent pas rentrer. Cette opération est financée par une contribution de 320 000 dollars versée par le Danemark.

Les réfugiés qui vont quitter Nangweshi viennent de plusieurs sections du camp et se rassemblent au centre des départs dans le camp même. Le premier convoi vers Mayukwayukwa a transporté 24 réfugiés angolais le 4 octobre dernier, et les suivants ont été organisés selon les besoins.

A leur arrivée à Mayukwayukwa, les réfugiés reçoivent une parcelle de terrain, de la nourriture, des outils agricoles et le matériel nécessaire pour un abri, comme des poteaux, des bâches en plastique et de la paille, qui sont utilisés pour construire des maisons avec des toits en chaume.

Le camp de Nangweshi se situe sur la rive occidentale du fleuve Zambèze, dans le district de Shang'ombo. Il a été ouvert en janvier 2000, à la fin de la guerre civile en Angola. Il s'agit d'un des campements de réfugiés les plus récents au Zambie, et au début de l'opération de fermeture il accueillait quelque 15 000 réfugiés angolais.

La fermeture du camp est notamment due à la situation éloignée de Nangweshi, où la nature du terrain et les inondations saisonnières rendent difficile l'accès de l'assistance humanitaire.

L'aide au rapatriement fournie par l'UNHCR à quelque 64 000 Angolais depuis 2003 jusqu'à la fermeture de Nangweshi a aussi signifié que les camps ont dû être consolidés pour améliorer l'efficacité de l'opération. En 2004, un autre camp, Ukwimi, a été fermé après le rapatriement des réfugiés angolais depuis ce site.

Un autre motif de fermeture était que les réfugiés dans le camp ne pourraient pas devenir autosuffisants à cause de la surface limitée de terrain et de l'aridité du sol sableux. Par contre, les anciennes installations de réfugiés de Meheba et Mayukwayukwa disposent de terres propices à l'agriculture.

Le transfert vers Mayukwayukwa offre de meilleures chances aux réfugiés de Nangweshi qui ne choisissent pas le rapatriement pour pouvoir à terme subvenir à leurs besoins, spécialement lorsque les opérations de l'UNHCR en Zambie vont progressivement diminuer, ainsi que l'assistance fournie aux réfugiés.

La fermeture de Nangweshi a été précédée par de nombreuses campagnes d'information conduites par le gouvernement, l'UNHCR et le personnel de l'ambassade angolaise. Elle a donné aux résidents le choix du transfert vers Mayukwayukwa ou le rapatriement. L'UNHCR a assuré le rapatriement vers l'Angola par la route ou par avion, le programme s'achèvera à la fin du mois de décembre.

Plutôt que de partir vers Mayukwayukwa, de nombreux réfugiés angolais présents à Nangweshi choisissent de rentrer dans leur pays d'origine. « Nous avons vu de plus en plus de réfugiés angolais qui se dirigent vers le centre de départ pour le transfert, mais ils changent d'avis et optent finalement pour le rapatriement vers l'Angola », a indiqué Lawrence Mgbangson, chargé de protection de l'UNHCR en Zambie.

Au 17 octobre, 1 902 réfugiés au total ont été rapatriés par voie aérienne ou terrestre depuis la Zambie depuis le 15 août, date du début du programme de rapatriement volontaire pour cette année.

Quelques-uns des réfugiés qui ne veulent pas être transférés à Mayukwayukwa disent qu'ils sont habitués à vivre à Nangweshi et qu'ils choisissent maintenant le rapatriement. « Il est possible que davantage de réfugiés présents à Nangweshi puissent opter pour le rapatriement », a indiqué le délégué par intérim de l'UNHCR, Vedasto Mwesiga.

La Zambie accueille 155 000 réfugiés. Environ 75 000 d'entre eux vivent dans des camps. La plupart des réfugiés sont originaires de la République démocratique du Congo et de l'Angola.

Par Kelvin Shimo à Lusaka, Zambie