Des milliers d'Iraquiens bénéficient du nettoyage d'un quartier par le HCR à Bagdad
Des milliers d'Iraquiens bénéficient du nettoyage d'un quartier par le HCR à Bagdad
BAGDAD, Iraq, 29 avril (HCR) - Une vague de violence sectaire avait submergé Bagdad en 2006. Quelque 12 000 personnes avaient alors fui leurs maisons situées dans l'ouest de la ville et elles avaient trouvé refuge dans l'un des six complexes tentaculaires de la banlieue de Chikook.
Un responsable du HCR s'est rendu dans cette installation en début d'année et il a été frappé par les conditions de vie des déplacés iraquiens et de quelque 9 000 personnes résidant à proximité. Cette zone était entièrement recouverte d'ordures et d'eaux usées, s'est rappelé Radhouane Nouicer, chef du bureau du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au HCR. Il a indiqué que ce désordre posait un problème sanitaire majeur.
Um Kasem, une veuve qui a fui à Chikook avec ses enfants il y a trois ans, en a convenu : « La situation à Chikook est déplorable, il y a une pénurie de services d'enlèvement des ordures et il règne partout une odeur épouvantable. »
Toutefois elle évoquait cette situation avant le lancement d'une campagne de nettoyage par le HCR. La première phase de cette opération, menée sous la responsabilité de deux employés locaux, a commencé le 20 avril et elle a pris fin dimanche. Une entreprise de nettoyage mandatée par le HCR a utilisé des tracteurs et des remorques manoeuvrés par des ouvriers pour enlever des monceaux d'ordures, ainsi que des pompes et des canalisations pour évacuer les eaux d'égout. Les détritus ont été incinérés par la suite.
Lors de la seconde phase du projet, qui a commencé cette semaine, une organisation non gouvernementale locale financée par le HCR va entreprendre des nettoyages réguliers avec l'aide de la communauté locale. L'ONG a par ailleurs commencé des formations pour sensibiliser les élèves de l'école primaire, rappelant aux enfants l'importance de l'hygiène et de la destruction des ordures en toute sécurité.
Les résidents de Chikook, des personnes déplacées internes et des habitants des environs, se sont félicités de cette initiative. « Nous remercions le HCR de venir dans cette zone et de mener des efforts visant à résoudre le problème de la destruction des ordures », a indiqué Kamal, qui a aussi rejoint Chikook en 2006.
Radhouane Nouicer a indiqué que le besoin de services se faisait grandement ressentir, comme l'enlèvement et la destruction des ordures. « Il y a de nombreuses installations [accueillant des déplacés internes] comme celle-ci en Iraq et davantage encore pourrait être fait [pour les garder propres], mais le manque de fonds reste un handicap majeur. »
Daniel Endres, le délégué du HCR en Iraq, a ajouté que bien que la priorité de l'agence en 2009 concernait la réintégration des rapatriés, « nous ne pouvons pas fermer les yeux face à ces Iraquiens si vulnérables et à la communauté qui les accueille. »
Pour certains des déplacés, le retour dans leurs maisons ne sera pas possible et l'intégration locale est la seule solution durable. Depuis le mois d'avril de l'année dernière, le HCR a assuré la réhabilitation des abris d'urgence et une amélioration des hébergements pour 4 145 familles.
Le HCR estime que 1,6 million d'Iraquiens sont devenus des déplacés internes à cause du conflit sectaire qui a éclaté en février 2006, après que le dôme en or de la mosquée Al Askari ait été détruit dans la ville antique de Samarra. Près de 200 000 personnes déplacées internes sont retournées dans leurs maisons, suite à une amélioration générale de la situation sécuritaire depuis mi-2008.
Par Maha Sidky à Bagdad, Iraq