Des inondations causent des dégâts dans les camps de réfugiés somaliens au nord-est du Kenya
Des inondations causent des dégâts dans les camps de réfugiés somaliens au nord-est du Kenya
DADAAB, Kenya, 13 novembre (UNHCR) - Des pluies torrentielles dans le nord-est du Kenya ont causé la mort d'au moins deux réfugiés somaliens, laissé des milliers d'entre eux sans abri et bloqué une route essentielle au ravitaillement des camps de réfugiés dans la ville de Dadaab.
Eddie Gedalof, délégué par intérim de l'UNHCR au Kenya, a rapporté qu'une femme enceinte et un enfant s'étaient noyés à cause des inondations, et a ajouté que depuis dimanche, plus de 12 000 réfugiés somaliens dans le camp d'Ifo et plus de 600 dans l'installation de Dagahaley avaient perdu leur abri. Beaucoup de réfugiés se sont déplacés vers des régions plus sèches.
Depuis samedi, l'UNHCR et ses partenaires ont commencé à évaluer les dégâts et déterminer les besoins des Somaliens qui ont fui l'instabilité dans leur propre pays. On craint que la distribution de nourriture, prévue habituellement toutes les deux semaines, - qui devrait débuter mercredi - ne doive être retardée, en particulier dans le camp d'Ifo qui a été durement touché.
Le personnel de l'UNHCR a indiqué qu'une campagne d'information serait lancée pour conseiller aux réfugiés de conserver leur stock de nourriture et d'éviter de boire les eaux des inondations. Plusieurs latrines ont été inondées et détruites, ce qui suscite des inquiétudes quant à la propagation des maladies liées à l'eau. Il a été conseillé aux parents d'interdire à leurs enfants de nager dans les eaux stagnantes.
Les fortes pluies et les inondations ont coupé les routes reliant les deux camps, qui accueillent tous les deux quelque 90 000 personnes, ainsi que l'autoroute de 90 kilomètres entre Dadaab et Garissa, le chef-lieu du district. Les convois par voie terrestre vers Dadaab devant emprunter cette route, l'UNHCR prévoit maintenant d'acheminer par voie aérienne de l'aide aux réfugiés à Dadaab.
A Nairobi, les employés de l'agence pour les réfugiés préparaient d'urgence lundi un pont aérien pour acheminer des fournitures de secours vers le camp de Dadaab, incluant des bâches en plastique et des matelas. De l'essence devra aussi peut-être être transportée par avion vers les camps, car elle est essentielle pour le fonctionnement des véhicules, ainsi que pour des générateurs qui fournissent de l'électricité dans les bureaux, l'hôpital et les pompes hydrauliques. MSF-Suisse a été sollicité pour fournir des biscuits énergétiques à ceux qui ont perdu leurs possessions durant l'inondation.
L'inondation a aussi affecté un programme d'intégration pour les réfugiés qui viennent d'arriver de Somalie pour chercher asile au Kenya. Une partie du budget qui était réservé à ces nouveaux arrivants pourrait être réaffecté pour faire face cette nouvelle urgence.
Les précipitations ont aussi interrompu le transfert de centaines de réfugiés vers Dadaab depuis le centre de réception de Liboi, à la frontière entre la Somalie et le Kenya. Plus de 1 200 réfugiés ont été autorisés à rejoindre Dadaab après que leurs empreintes digitales aient été enregistrées dans le cadre des nouvelles mesures de sécurité destinées à empêcher toute demande d'asile frauduleuse. Quelque 600 personnes ont été transférées avant l'arrivée des pluies qui ont rendu impraticables les routes entre la frontière et les camps de Dadaab.
Depuis le début de l'année, plus de 32 000 réfugiés somaliens ont fui vers le Kenya pour échapper au conflit dans le sud et le centre de leur pays. La population totale des réfugiés présents dans les trois camps de Dadaab s'élève maintenant à 160 000 personnes ; la majorité d'entre eux sont originaires de Somalie.