Des athlètes réfugiés à Rio pour les Jeux Olympiques 2016, un événement historique
Des athlètes réfugiés à Rio pour les Jeux Olympiques 2016, un événement historique
NAIROBI, Kenya - Au milieu de larmes de joie, d’étreintes d’adieu et de chansons d'encouragement, un groupe de jeunes athlètes réfugiés africains se préparait aujourd’hui à décoller depuis Nairobi vers Rio au Brésil pour les Jeux Olympiques 2016 - et également un rendez-vous avec l'histoire.
Cinq coureurs sud-soudanais de demi-fond, vivant au camp de réfugiés de Kakuma dans une région inhospitalière au nord du Kenya, ont reçu un adieu retentissant de la part de leurs amis, camarades réfugiés et supporters kenyans.
Les cinq autres athlètes réfugiés qui se joindront à eux sont originaires de la Syrie,
de la République démocratique du Congo et de l'Éthiopie. Ensemble, ils ont rendez-vous avec l'histoire car ce sera la toute première équipe olympique d’athlètes réfugiés.
« Je suis très impatiente. C’est la première fois que des réfugiés ont la chance de pouvoir participer aux Jeux Olympiques. Cela nous fait espérer et nous encourage pour les jeunes générations de réfugiés qui se trouvent dans les camps et qui doivent continuer à cultiver leurs talents », a expliqué Rose Nathike Lokonyen, 23 ans, au HCR lors d’une interview avant leur départ.
L'équipe de 10 athlètes refugiés a été créée pour agir en tant que symbole d'espoir pour les réfugiés à travers le monde.
L'équipe de 10 athlètes refugiés, soutenue par le HCR et le Comité International olympique (CIO), a été créée pour attirer l'attention mondiale sur l'ampleur de la crise mondiale des réfugiés et pour agir en tant que symbole d'espoir pour les réfugiés à travers le monde. Les athlètes refugies sont privés -du fait des conflits et de la persécution- de représenter leur pays, voire même tout simplement de pratiquer un sport.
Les cinq Soudanais du Sud, deux femmes et trois hommes, ont passé les derniers jours à Nairobi à des séances d’entrainement soutenues afin d'arriver à Rio en excellente forme physique, tout en préparant aussi le voyage d'une vie - un voyage qui, il y a encore quelques mois en arrière, était au-delà de leurs rêves les plus fous.
La plupart ont fui la guerre civile au Soudan il y a plus de 10 ans. A part avoir fui en exil, ils n’ont jamais voyagé hors du Kenya. Ils ont vécu et grandi dans une région reculée du Kenya, au camp de Kakuma, où il y a peu d'installations modernes pour les jeunes. L’athlétisme s’est avéré une distraction bienvenue pour oublier un peu la vie difficile au quotidien.
« Nous avons un message à envoyer au monde : Nous sommes venus en tant que réfugiés, nous sommes venus en tant qu'ambassadeurs des réfugiés. Maintenant, nous sommes là pour vous montrer que nous pouvons faire tout aussi bien que les autres êtres humains, ainsi que promouvoir la paix dans le monde entier », a déclaré Yiech Pur Biel, 21 ans.
Yiech Pur Biel va participer à la compétition du 800m. Il s’est entrainé avec certains de ses héros au sein de l'équipe d'athlétisme du Kenya. Il s’est beaucoup amélioré dans ses performances, et ce en tout juste quelques mois. Il avait 11 ans quand il est arrivé au camp sans ses proches, qui avaient fui dans une autre direction vers l'Ethiopie et qu'il n'a pas revus depuis.
« Cela me donne l'espoir de continuer l’entrainement ainsi que de travailler dur. »
« Cela me donne l'espoir de continuer l’entrainement ainsi que de travailler dur pour être un champion et représenter un jour mon pays, car je ne serai pas un réfugié pour toujours et je le sais », a-t-il ajouté.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi a récemment rendu hommage à ces jeunes athlètes.
« Leur participation aux Jeux Olympiques est un hommage au courage et à la persévérance de tous les réfugiés pour surmonter l'adversité et construire un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs familles », a-t-il indiqué dans une récente déclaration.
Officiellement, les athlètes seront en compétition dans le cadre de l'Equipe olympique des réfugiés et ils défileront sous l’égide du drapeau olympique juste avant le pays hôte des Jeux, le Brésil, lors de la Cérémonie d'ouverture.
Comme toutes les équipes aux Jeux Olympiques, les athlètes réfugiés auront leur propre équipe technique de soutien. Le marathonien kényan, détenteur de records olympique et mondial, Tegla Loroupe a été nommé chef de mission de l'équipe. Par ailleurs, la Brésilienne Isabela Mazao a été proposée par le HCR, à titre de chef de mission adjoint. Ils conduiront un équipage de cinq entraîneurs et de cinq autres représentants officiels de l'équipe.
Faites connaissance avec tous les membres de la #TeamRefugees ici.