Déclaration conjointe du HCR, de l'IGAD, de l'UE et des gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud.
Déclaration conjointe du HCR, de l'IGAD, de l'UE et des gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud.
GENÈVE - Aujourd'hui, en marge des travaux annuels du Comité exécutif du HCR, les ministres des Affaires étrangères du Soudan et du Soudan du Sud ont tenu une réunion présidée par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et à laquelle ont participé le Secrétaire exécutif de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et le Commissaire de l'Union européenne pour les partenariats internationaux. Ils ont convenu de lancer une initiative régionale dirigée par l'IGAD pour rechercher des solutions aux déplacements prolongés au Soudan et au Soudan du Sud.
Avec la récente signature de l'accord de paix de Juba entre le gouvernement de transition du Soudan et le Front révolutionnaire soudanais et d'autres parties le 3 octobre 2020, et les efforts continus dans la mise en œuvre de l'accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS) signé le 12 septembre 2018, toutes les parties présentes ont convenu qu'il s'agit d'une occasion unique de trouver des solutions durables pour les personnes déracinées des deux pays.
Dans le cadre du processus mené par l’IGAD, une réunion de haut niveau est prévue au cours d’un sommet spécial des chefs d’État et de gouvernement des pays de l’IGAD, qui devrait avoir lieu au premier trimestre 2021. L’objectif sera de convenir des besoins en termes de redressement rapide ainsi que de consolidation de la paix et de la résilience à plus long terme pour plus de six millions de Soudanais et de Sud-Soudanais déplacés internes, réfugiés et rapatriés, et d’exhorter la communauté internationale à faire preuve de solidarité et à soutenir le processus.
La réunion de haut niveau s'inscrit dans le droit fil de la déclaration de Nairobi, un accord des pays de l'IGAD visant à adopter une approche régionale globale pour apporter des solutions durables aux réfugiés tout en continuant d’assurer la protection et en favorisant l'autonomie dans les pays d'asile. De plus, le processus sera une initiative de la plate-forme de soutien de l’IGAD lancée lors du Forum mondial sur les réfugiés en décembre dernier, et qui se compose d'organisations humanitaires et de développement, de donateurs, de partenaires du secteur privé et d'autres partenaires qui s'engagent à faire preuve de solidarité en apportant un soutien concret technique, financier et de développement aux réfugiés dans les pays de la région de l'IGAD.
Toutes les parties sont par ailleurs convenues que les facteurs clés de réussite seront la participation des réfugiés, des déplacés internes et des rapatriés au processus, un engagement régional complet, notamment avec les pays accueillant des réfugiés soudanais et sud-soudanais, le rôle et les contributions essentiels des autres acteurs des Nations Unies et un soutien accru de la communauté internationale. Une première réunion préparatoire aura lieu à Khartoum à la fin du mois.
Les États membres de l'IGAD sont Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan et l'Ouganda. Actuellement, on compte plus de 1,8 million de Soudanais déplacés internes, principalement dans la région du Darfour, et plus de 700 000 réfugiés qui se trouvent dans les pays voisins. Les chiffres concernant le Soudan du Sud incluent quelque 2,2 millions de réfugiés dans les pays de la région et 1,6 million de déplacés internes.