De jeunes déplacés somaliens en formation professionnelle pour bâtir leur avenir
De jeunes déplacés somaliens en formation professionnelle pour bâtir leur avenir
GALKAYO, Somalie, 30 juin (HCR) - Il y a un an, la vie de Barre Abdirahman, âgé de 18 ans, se résumait à une lutte permanente pour la survie à Baidoa, une ville du centre de la Somalie. Des opportunités d'emploi limitées, la poursuite de combats intenses et des épisodes de sécheresse font vivre la population locale dans des conditions de pauvreté, avec de sombres perspectives d'avenir.
« La vie n'est pas facile là-bas ; il n'y a que des problèmes », a récemment indiqué Barre à des visiteurs à Galkayo, une ville située au nord de Baidoa dans la région du Puntland en Somalie. Il a fui dans cette ville en quête d'un avenir meilleur et, depuis, il a retrouvé espoir grâce à une formation professionnelle organisée par le HCR et financée par le Canada.
Barre a indiqué qu'il n'y avait aucune possibilité de trouver du travail à Baidoa. « Vous devez connaître quelqu'un qui vous aide à trouver un travail, puis vous devez lui donner de l'argent pour le remercier. Ma famille n'avait pas beaucoup d'argent ; mes parents gagnaient chacun trois dollars par jour en nettoyant et en repassant des vêtements, ce qui n'était pas suffisant pour satisfaire nos besoins au quotidien. »
Lorsque le jeune homme a rejoint à Galkayo, il a laissé derrière lui son frère, sa soeur et ses parents. Il a voyagé pendant cinq jours en bus, le trajet lui a coûté huit dollars. A son arrivée, il a emménagé chez une tante, qui vit actuellement dans le camp d'Al Aamin pour personnes déplacées.
Son initiative a été récompensée lorsqu'il a été sélectionné parmi 40 jeunes pour participer à un programme de formation professionnelle de cinq mois. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et son partenaire local, le Centre d'éducation de Galkayo pour la paix et le développement, se sont rendus à Galkayo dans les camps de déplacés, pour identifier des candidats appropriés à cette formation.
Beaucoup d'entre eux occupaient des emplois faiblement rémunérés comme cireur ou ramasseur d'ordures. Ils manquaient de compétences pour préserver leur moyen d'existence à long terme. Barre et ses camarades de classe ont acquis des compétences dans des domaines comme la soudure et la menuiserie durant la formation qui s'est achevée en début de mois. Chaque participant a reçu un kit d'outils de base pour les aider à trouver du travail et, si possible, à créer leur propre affaire.
« Cette formation a changé ma vie à plusieurs niveaux », a indiqué Barre. « Je viens d'un milieu modeste comme tous les autres jeunes du camp, mais je suis déterminé à réussir ma vie. Je rêve d'ouvrir un garage où je pourrai mettre en pratique mes compétences en soudure. »
Il a ajouté que lorsqu'il aura gagné suffisamment d'argent, « je ferai venir ma famille et je leur donnerai une vie meilleure que celle qu'ils ont aujourd'hui. Je suis reconnaissant à jamais d'avoir pu bénéficier de cette formation. »
Bruno Geddo, le Représentant du HCR en Somalie, a souligné l'impact positif de ce programme. « La formation professionnelle est un moyen efficace de responsabiliser les jeunes Somaliens pour préparer l'avenir du pays. Ces jeunes hommes, qui pourraient sinon tomber aux mains de recruteurs ou de pirates, ont désormais davantage d'atouts pour améliorer leur vie et ils sont déterminés à être la force du changement nécessaire à leur pays », a-t-il indiqué.
Ce programme vise à fournir aux jeunes participants une formation professionnelle leur permettant de gagner rapidement de l'argent pour subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille. Il fournit également une base sociale saine pour la sensibilisation, le suivi de la protection et le travail de participation communautaire durable dans de nombreux domaines.
On compte actuellement près de 140 000 déplacés internes au Puntland, dont 60 000 d'entre eux vivent dans 21 installations à Galkayo. Parallèlement, la sécheresse et la poursuite du conflit dans le sud et le centre de la Somalie poussent des milliers de personnes à fuir vers le Kenya voisin.
Par Faith Kasina à Galkayo, Somalie