Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du HCR, réclame de l'aide pour les Afghans, en Afghanistan et au Pakistan
Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du HCR, réclame de l'aide pour les Afghans, en Afghanistan et au Pakistan
ISLAMABAD, 9 mai (UNHCR) - Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté de l'UNHCR, a remercié le Pakistan, pays qui accueille des millions d'Afghans depuis un quart de siècle. Elle a également lancé un appel à l'aide internationale pour aider l'Afghanistan et le Pakistan à s'attaquer au problème de la pauvreté grâce au développement économique.
Au retour d'une visite de trois jours dans des camps de réfugiés afghans et dans des briqueteries où travaillent des familles entières, Angelina Jolie a déclaré, lors d'une conférence de presse, samedi, qu'elle avait été émue aux larmes par ce qu'elle avait vu. Cependant, elle s'était sentie encouragée car, lors de ses conversations avec l'équipe de l'UNHCR et les dirigeants du Pakistan, elle a trouvé un consensus quant aux mesures à prendre.
« Tout le monde comprend que le rapatriement forcé ne doit pas avoir lieu », a déclaré l'actrice américaine. « D'autre part, le prix payé par le Pakistan et la population pakistanaise depuis 25 ans est très lourd et ils n'ont pas reçu le soutien qu'ils auraient dû recevoir. »
Angelina Jolie a cautionné le programme de rapatriement volontaire de l'UNHCR en assistant personnellement au départ d'un convoi, qui a porté le nombre d'Afghans rentrés cette année à plus de 50 000. A cette occasion, elle a insisté sur la nécessité pour aider ceux qui ne se sentent toujours pas capables de rentrer chez eux et de promouvoir activement le développement en Afghanistan.
« C'est à la communauté internationale d'aider à financer et à partager le poids du problème dans cette partie du monde - d'aider les gens et les familles, de continuer les programmes et d'encourager un développement plus important et plus rapide », a analysé Angelina Jolie. Son dernier voyage au Pakistan date de la période où les Afghans fuyaient la guerre dans leur pays.
Peu après sa visite de 2001, les dirigeants talibans ont été renversés et les mouvements s'inversèrent, avec le retour du Pakistan de plus de 2,3 millions d'Afghans depuis 2002.
Angelina Jolie a débuté son deuxième séjour au Pakistan, mercredi dernier, en assistant au départ d'Afghans qui quittaient Islamabad avec l'aide de l'UNHCR. Le lendemain, dans la ville d'Attock, près du fleuve Indus, elle a discuté avec plusieurs des 500 réfugiés qui rentraient le jour même. Après avoir parlé avec des enfants qui gagnent leur vie en ramassant des ordures - un travail ordinaire pour de nombreux Afghans au Pakistan - elle a rejoint des femmes et des enfants dans un camion pour discuter avec eux.
Mais elle a également constaté la complexité du problème en se promenant, plus tard ce jeudi, dans les allées boueuses du camp de Katcha Ghari, aux abords de Peshawar. Assise avec un groupe d'enfants contre le mur d'une maison en torchis, elle les a entendus dire qu'ils ne pensent pas retourner de si tôt dans un pays où manquent les services essentiels.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et le gouvernement pakistanais ont commencé à discuter de la situation des Afghans qui resteront probablement dans ce pays quand, en mars prochain, prendra fin l'accord tripartite entre l'UNHCR et les gouvernements pakistanais et afghan sur le rapatriement volontaire.
Un recensement organisé plus tôt dans l'année - le premier à dénombrer les Afghans au Pakistan - a déterminé qu'un peu plus de trois millions d'Afghans sont arrivés depuis le début des troubles en Afghanistan en 1979. Certains pourraient être considérés comme réfugiés, mais d'autres seraient des immigrés ou des travailleurs saisonniers.
Angelina Jolie a pu se rendre compte du besoin de promouvoir le développement pour s'attaquer à la pauvreté. Lors d'une visite, aux abords d'Islamabad, dans des briqueteries où travaillent des familles entières, elle a vu des enfants d'à peine six ou sept ans entasser de la boue dans des moules. Ils gagnent environ un cent américain pour trois briques.
« C'était réellement une des pires choses que j'aie jamais vues - c'est très, très difficile pour une mère de voir des enfants obligés de travailler », a-t-elle déclaré aux journalistes, avouant avoir pleuré en les voyant. « Mais je comprends bien le dilemme des parents qui doivent mettre leurs enfants au travail car ils ne peuvent se nourrir que si toute la famille participe au labeur. »
L'UNHCR négocie actuellement une nouvelle approche internationale pour réhabiliter les sites pakistanais dégradés que les Afghans ont quittés, et pour soutenir les Pakistanais et les Afghans dans les régions où leur cohabitation est harmonieuse. Cela va de pair avec les efforts pour améliorer la capacité de l'Afghanistan à absorber les millions de ses citoyens qui se trouvent toujours hors de ses frontières, au Pakistan et en Iran.
Angelina Jolie a souligné que le besoin d'augmenter l'aide au développement en Afghanistan - un objectif de l'UNHCR - est apparu à de nombreuses reprises, lors de discussions officielles, pendant son programme de 3 jours, au cours duquel elle a rencontré notamment le Président du Pakistan, Pervez Musharraf, et le Premier Ministre, Shaukat Aziz.
Angelina Jolie a rappelé que le rapatriement, l'objectif privilégié à la fois par l'UNHCR et le Pakistan, serait un processus lent. Malgré cela, l'ambassadrice de bonne volonté de l'UNHCR a déclaré avoir constaté chez les Afghans un profond désir de rentrer au pays, en dépit des difficultés économiques qu'ils pourraient y rencontrer.
« J'ai rencontré une femme qui s'apprêtait à monter avec un bébé dans un camion ; elle n'avait pas de mari. Elle pleurait, mais elle voulait retourner chez elle, en Afghanistan », a expliqué Angelina Jolie. Elle disait : « Je n'ai ni eau, ni école, ni maison, je n'ai rien. J'ai peur, mais je rentre parce que j'ai Dieu, et j'espère que cela va aller. »
Angelina Jolie a dit que cette femme était probablement arrivée à destination en Afghanistan ce samedi, lorsqu'elle-même finissait sa visite au Pakistan. « J'espère, moi aussi, qu'elle va s'en sortir, parce que je ne sais pas comment elle va survivre - comment elle va gagner sa vie, trouver de la nourriture et des soins médicaux. »
Par Jack Redden, UNHCR au Pakistan