140 000 Kurdes syriens ont déjà fui vers la Turquie ; les besoins humanitaires augmentent
140 000 Kurdes syriens ont déjà fui vers la Turquie ; les besoins humanitaires augmentent
GENEVE, 23 septembre (HCR) - Le HCR a déclaré mardi que plus de 138 000 réfugiés syriens, principalement des Kurdes, fuyant les menaces d'ISIS dans des villes et des villages du nord de la Syrie ont traversé la frontière vers le sud de la Turquie depuis vendredi.
Les tout derniers arrivants ont rejoint la Turquie, via les deux points de passage frontière restés ouverts à Yumurtalik et à l'est de la ville de Murstipinar/Akmanak.
La porte-parole du HCR Melissa Fleming a indiqué que les autorités turques avaient informé le HCR qu'elles gèrent désormais l'entrée des réfugiés via deux points de passage frontière (auparavant au nombre de neuf) en trois phases : des contrôles de sécurité afin de maintenir le caractère civil du statut de réfugié ; des contrôles de santé, y compris des vaccinations contre la rougeole et la poliomyélite, pour les très jeunes enfants et enfin l'enregistrement.
De gros camions ont été donnés par le HCR et ils ont été équipés d'ordinateurs, de matériel biométrique et photographique pour devenir des centres d'enregistrement mobiles qui opèrent au point de passage frontière de Yumurtalik et dans la cour d'une école primaire à Namik Kemal, Suruc.
L'enregistrement est également mené par des fonctionnaires turcs dans un pensionnat à Onbirnisan, dans le district de Suruc, où sont hébergés environ 50 000 réfugiés, ainsi que le centre-ville de Suruc, à moins de 15 kilomètres de la frontière syrienne.
Une fois enregistrés, les réfugiés reçoivent une carte d'identité, qui leur permet d'accéder aux services de santé gratuits dans des cliniques turcs, ainsi qu'à toutes les autres aides fournies par les municipalités locales, les organisations non gouvernementales et d'autres organismes d'aide humanitaire. Cette carte est un document essentiel qui montre également que les réfugiés bénéficient de la protection temporaire des autorités turques.
« Le personnel du HCR sur le terrain se rend chaque jour dans les régions frontalières et les zones d'accueil de réfugiés, pour évaluer les besoins d'urgence et coordonner la réponse parmi d'autres agences d'aide humanitaire », a indiqué Melissa Fleming.
« Notre personnel sur le terrain signale que la majorité des nouveaux arrivants sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui arrivent épuisés après avoir marché plusieurs kilomètres vers la sécurité sur des routes impraticables et poussiéreuses avec leurs bagages. Certaines des personnes âgées et handicapées sont portées vers la sécurité par des proches, leurs fauteuils roulants s'avérant inadaptés au terrain accidenté », a-t-elle ajouté.
A l'arrivée, les réfugiés reçoivent de l'eau avant d'être transférés vers un centre d'enregistrement. Le Croissant-Rouge turc a mis en place une tente de surveillance médicale pour les réfugiés blessés et plus de 290 Syriens ont été conduits à l'hôpital de Suruc en ambulance le week-end dernier.
Le HCR a déjà fourni des dizaines de milliers d'articles de secours - couvertures, matelas, jerrycans et bâches en plastique - pour aider à la réponse coordonnée par les autorités turques. Davantage d'aide est actuellement acheminée.
Melissa Fleming a indiqué que, dans le cadre d'un pont aérien, la première rotation par avion-cargo chargé de matériel de secours pour jusqu'à 200 000 personnes devrait atterrir mercredi après-midi à l'aéroport d'Adana en Turquie, depuis Amman en Jordanie. Trois autres rotations aériennes au départ d'Amman et de Copenhague devraient suivre plus tard dans la semaine.
De nombreux réfugiés sont hébergés chez des proches et des amis. D'autres ont trouvé refuge dans des écoles, des salles de mariage, des mosquées ou d'autres bâtiments. Les autorités turques ont mis en place deux centres de transit pour jusqu'à 10 000 personnes chacun à Suleymansah Park à Mursitpinar et à Onbirnisan, à Suruc, avec l'appui du HCR. Les autorités turques poursuivent également les travaux pour deux nouveaux camps - le camp de Derik à Mardin et le camp d'Islahié - avec l'appui du HCR.